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des ftigmates, gagne les pattes membraneufes [raccourcies ou retirées dans le corps], elle paffe de-là au milieu de chaque anneau & enfin dans toute l'habitude de la peau. Ces progrès font plus rapides dans les grandes chaleurs des tems calmes, toujours humides; non-feulement elles caufent la pourriture des humeurs de notre Infecte, mais elles déterminent même cette maladie dans ceux qui s'y trouvoient déjà difpofés.

Auffi les jaunes font rares par un vent frais du Nord & dans un tems ferein, lorfque les Vers à foie n'ont qu'une chaleur feche (a). Telle

La cha

leur du eft vient

(a) Cette température, qui eft la plus favorable pour toute l'éducation en général, eft celle en même-tems où l'air eft plus électrique & où les expériences de l'Electricité, réufliffent mieux: il paroît par celles que ce Phénoméne a donné occafion de faire que le fluide, qui y joue un fi grand rôle, pénétre tous les corps & que paffant dans ceux des animaux il en agite les humeurs, les échauffe, les divife & les fait tranfpirer. Si l'on pouvoit donc commodément électrifer les Vers à foie menacés de la grafferie, ou de la jau

feu pré

cette ma

ladie.

fur-tout celle du feu qui eft fans contredit le meilleur reméde qu'on puisse opposer à tout ce qui arrête la transpiration & en particulier à l'humidité des tems pluvieux ; tems où nos Vers contractent les maladies dont nous parlons. Le feu defféche l'air en atténuant d'avantage les vapeurs qu'il foutient; il diffipe l'Athmosphère de transpiration qui humectoit la peau du Ver, en y croupiffant; & par ce moyen; il contribue à en faire exhaler une nouvelle; l'air defféché par le feu attire celle-ci avec plus de force & les fibres de la peau ont à leur tour plus d'avantage pour la chaffer au - dehors.

Le feu d'ailleurs, par fon action fur l'air, le rend plus propre à la refpiration, foit en augmentant fon reffort, que l'humidité affoiblit, foit en diffipant les vapeurs dans lefquelles il

niffe, on préviendroit ces maladies; on guériroit même celles qui ne feroient que commencées; car pour les autres, ce feroit un moyen sûr d'accélérer la mort des Vers qui en feroient attaqués.

étoit engagé & qui rendoient fon entrée difficile dans les ftigmates trèsétroits & couverts de deux rangs de poils fort ferrés; foit enfin en corrigeant, ou en détruifant par le mouvement & l'agitation, ce qui pourroit altérer fa falubrité.

C'eft principalement par la chaleur du feu, qu'on met les Vers en appétit, qu'on leur rend l'activité, qu'ils perdent dans les tems de pluye & d'humidité, quelque foin qu'on ait eu de ne leur fervir que de feuille féche ; elle tempére enfin la trop grande fraîcheur que ce tems améne; laquelle en allongeant inutilement la grande freze, reculeroit auffi mal-à-propos la maturité qui doit la fuivre.

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SA PLUS GRANDE croiffance, ou à la fin de la Freze, & immédiatement avant la maturité.

L

A fougue de l'appétit du Ver à foie

à la freze dure, comme nous l'avons dit, trois ou quatre jours; paffé ce tems, le Ver a acquis toute la croiffance de ce dernier âge; la peau ne peut plus fe diftendre au-delà, fes vaiffeaux gommeux font pleins & preffent l'eftomac ; tout l'avertit de ne plus manger; fon appétit baiffe tout naturellement; l'aliment qui rendoit fon corps opaque en rempliffant toute la capacité du boyau en gagne

!

peu à peu fans être remplacé, la par-
tie inférieure; la tête & les premiers
anneaux acquierent par-là, comme cer-
tains fruits en mûriffant, quelque
demi tranfparence; c'est de-là que les
Magnaguiers ont appliqué à nos In-
fectes l'expreffion figurée de Ver mûr
& même celle de Ver tourné qui eft
le premier degré de cette efpéce de

maturité.

Signes

turité do

ver à

foie.

Le Ver à foie qui commence à tourner dédaigne la feuille : fi on lui de la ma en jette, il grimpe par-dessus, fans y toucher autrement; il s'y tient immobile, & la tête élevée, qui est d'un roux un peu tranfparent; on en apperçoit plufieurs de cette efpéce répandus çà & là fur les tables; on les diftingue mieux en regardant à travers le jour d'une fenêtre, ou à la faveur d'une lampe placée au-de-là du Ver ces Infectes fe vuident peu après de leurs crotins; & par une fuite néceffaire leur corps rapetiffe dans toutes fes dimenfions. Ces crotins qui jufqu'à ce moment étoient durs & noirs, dans l'état de fanté

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