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CULTURE

DES

MURIERS.

Par M. l'Abbé BOISSIER DE

SAUVAGES

de la Société

Royale des Sciences de Montpellier;
Membre de l'Académie Impériale
Phyfico - Botanique & de celle des
George-Fili de Florence.

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M. DCC. LXIII.

Avec Approbation & Privilége de l'Académie

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DE LA

CULTURE

DES

MURIERS.

A culture du Mûrier confidérée par rapport à l'éducation des Vers à foie, a pour objet l'accroiffement & la multiplication des feuilles de cet arbre, qui font l'aliment ordinaire de ces Infectes : c'est à quoi tendent fingulièrement la greffe & la taille, qui donnant au Mûrier une vigueur, que la nature seule lui refuferoit, hâtent fes progrès & augmentent de beaucoup fon produit. Ces deux opérations & celles qu'on pratique dans le femis, la Pépiniere A

& dans les autres Plantations (a) font très-bien détaillées dans quelques Auteurs, qui en ont traité relativement à la culture des Arbres fruitiers: il n'en eft pas de même de l'application qu'on en a faite aux Mûriers, dont la culture a d'ailleurs des procédés qui lui font propres ; & qui ne font connus que d'un petit nombre de Cultivateurs, qui ont perfectionné depuis peu cette branche d'Agriculture.

On a cru que ce feroit fervi utilement le public de la lui faire connoître, telle qu'elle eft aujourd'hui dans quelques Cantons du Languedoc, où l'on cultive le Mûrier avec plus de fuccès ; & de raffembler pour cet effet dans un même

:

(a) Je prends ce terme dans l'acception vulgaire de cette Province, pour une étendue de terrein planté en arbres le terme Plant, qui eft plus communément employé dans ce fens, feroit fujet à de fréquentes équivoques, lorfque les circonftances ne le détermineroient point au fens collectif qu'il doit avoir; comme, lors qu'en montrant un Champ planté en plein, on dit, voilà un beau plant d'arbres. En parlant, au refte de l'action de planter j'employerai le mot Plantage, quoiqu'un peu furanné.

ouvrage, ce qu'il y a de mieux fur ce fujet dans quelques anciens Traités, & ce que la pratique actuelle de nos plus habiles Cultivateurs y a ajouté. C'est d'après ces vûes & fur ce plan que j'ai dressé ce Mémoire: & je m'y fuis déterminé avec d'autant moins de peine, que n'ayant pas été témoin oifif, ou fimple fpectateur des manœuvres que je décris, j'avois moins à craindre de donner dans les méprifes où pourroient tomber ceux qui n'ont pas mis euxmêmes la main à l'œuvre.

Je réduis ce que j'ai recueilli fur ce fujet à cinq chefs principaux, ou aux foins que demandent. 1°. Le femis. 2o. La Pépiniere. 3°. Le Plantage des Mûriers de haute tige. 4°. Celui des Mûriers Nains, ou en Buiffon. 5°. La Greffe. 6°. La Taille de ces Arbres plantés à demeure.

Du femis des Mûriers.

Un femis eft un cfpace de terrein où l'on feme des graines d'arbre pour les élever, & les mettre après un certain tems en Pépiniere. L'on abrége

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