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cines ne fuffent enfoncées que de huit à neuf pouces, c'est-à-dire, d'environ un pouce au-de-là de la longueur des outils ordinaires, avec lefquels on laboure à bras.

:

A l'égard de la largeur du trou; on largeur. la régle différemment felon la nature du terrein dans celui qui eft doux, limoneux & leger, il fuffit de donner au planteur l'efpace néceffaire pour manœuvrer en liberté, lorsqu'il arrange au fond du trou les racines: dans les bons fonds des Cévenes on fait de petites foffes d'un, ou de deux piés de largeur ou les Mûriers font des prodiges.

Mais fi l'on plante dans une terre forte, dans celles qui font entaffées, ou qu'on n'a jamais défriché & enfin dans les terreins d'une fertilité médiocre, il eft bon de faire les trous d'environ une toife de largeur en tout fens, pour donner aux racines la facilité de pouffer & de s'étendre dans une terre perméable; ce qui leur est plus néceffaire, la premiere année de la plantation où l'on peut préfumer qu'el

les ont moins de force pour s'infinuer
entre les molécules de terre, trop com-
pactes & difficiles à divifer. Il est in-
différent, au refte, que le trou foit
rond ou quarré : la premiere de ces deux
formes coutera moins de travail; c'est
d'ailleurs celle que
les racines prennent
au tour de la tige.

tion en

le trou.

Il faut obferver encore, que dans Atten les terreins qui n'ont jamais été mis creufant en valeur, tels entre autres que les bois, les landes, qu'on défriche pour la premiere fois la furface en eft à quelques pouces de profondeur noirâtre, par les débris des végétaux pourris qui s'y font entaffès : en fouillant les trous, un Planteur foigneux met à part cette terre végétale, qui eft une espèce d'engrais; qu'on employera à couvrir les racines de l'arbre & à former la couche fur laquelle on le placera.

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Nous fuppofons qu'on a étêté le plant, en le tirant de la Pépiniere : avant de le mettre dans le trou il faut traiter les racines, comme on l'a déjà vû pour celles de la Pouréte, c'est-à-dire, que fi depuis l'arrachis

Manie

re de

jufqu'au plantage, les racines ont longtems été expolées à l'air, il faut emporter avec la ferpette ce qui déborderoit trop du pivot, ce qui est flétri ou defféché, ce qui a été meurtri ou violemment tordu, & rafraîchir même les bouts qui feroient exempts de ces défauts: c'est par ces bouts nouvellement coupés, que les racines poufferont de nouveaux chevelus, qui s'y formeront entre le bois & l'écorce [e].

Le plantage du Mûrier fe fait à-peuplanter. près comme celui des autres arbres. Celui qui l'exécute, affied le plant fur deux ou trois travers de doigts de bonne terre, & fe fait aider par quelqu'un qui tienne la tige debout & dans l'alignement, tandis qu'il tire de cette même terre qu'il a mife à part, pour en couvrir les racines. Il commence par les plus baffes, entre lefquelles il ne laiffe aucun vuide; & s'il ne peut les remplir autrement il oblige la terre d'y

(e) La féve fraîche qui aborde dans cette partie s'y épaiflit, fe durcit, fe couvre d'écorce ; & c'eft du nouveau bourlet que forme celle-ci, que les chevelus pouffent.

couleur

couler au moyen de quelque legere facade qu'il donne au plant. Il couvre de même les racines fupérieures ; & à mefure que la terre qu'il jette dans le trou s'éleve, il difpofe les racines qui font à cette hauteur, dans une fituation horisontale: il en fait de cette façon différens étages; fur chacun defquels il applique la terre, en la presfant avec la main.

Il est aisé de voir que pour faire cette opération à propos, la terre doit être meuble & bien épierrée, pour s'infinuer mieux dans les vuides; c'est pour cela qu'on ne fçauroit planter, dans celles qui font fortes & argileufes lors qu'une longue pluye les a trempées; elles fe corroyent en les foulant ou en les remuant & forment une pâte qu'on pourroit abfolument appliquer intimement fur les racines, mais que celles-ci ne perceroient qu'avec beaucoup de peine, pour fe prolonger au-de-là.

Il vaut beaucoup mieux pour le plantage, que la terre foit trop féche, que fielle étoit dégouttante d'eau;au moins

D

A quel

le éten

faut dé

faut-il attendre qu'elle foit efforée. Dès-que tout eft couvert, le Planteur piétine tout le tour du plant; il y répand ensuite un, ou deux pouces de fumier, fi la maîgreur du terrein l'exige: enfin il acheve fans autre façon de combler le trou avec la terre commune, qu'il avoit jetté de côté en le creufant.

Les arbres étêtés pouffant d'abord trèspeu de racines, celles de nos nouveaux plants n'iront pas à beaucoup près, la due il premiere année, aux bords des trous qui foncer. auroient une toise de largeur; & ce feroit prefque à pure perte, qu'on défonceroit ou qu'on défrichèroit au-de-là, d'abord après le plantage : la terre auroit le tems de s'affaifler & de fe durcir, avant que le bout des racines y fût parvenu. Il vaut mieux ne défrîcher que quelques pieds de terrein d'année en année, tout autour du trou, à fur & à mesure de la pouffée des branches & des racines, jufqu'à ce que tout le champ de la plantation foit entierement fouillé par ce moyen les racines trouvant toujours en s'allongeant de la terre

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