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Ce qui

meau, c'est-à-dire, en détacher l'écor ce d'avec le bois & la détacher d'une

piéce, fans la faire gercer. Cette fépa

il

ration s'exécute par une manœuvre pareille à celle des Bergers, lorfqu'ils font des chalumeaux d'une écorce de faule. Le Greffeur emporte d'abord avec la ferpette le petit bout du rameau qui n'eft pas de fervice, il prend enfuite d'une main le rameau & il s'efforce avec le pouce & le doigt indice de l'autre, de faire tourner bellement l'écorce fur. fon bois, ou de l'en détacher au moins à demi commence par le petit bout, dont il a détaché en trois ou quatre lanieres, un ou deux pouces d'écorce: pour peu que celle-ci ait commencé à tourner par ce bout, ce commencement facilite la féparation jufqu'au bout oppofé; vers lequel on avance peu-à-peu, en tordant ou en tournant; & l'on évite à mesure de donner des entor fes aux yeux qui leur fuffent préjudi

ciables.

Cette opération fe refuse quelquela fépa fois aux efforts & à toute l'adreffe du

facilite

ration.

greffeur, à caufe de la trop grande adhérance de l'écorce au bois; foit par le défaut de féve, qui fe fera defféchée, & alors il faut jetter le rameau; foit par ce que la féve, d'ailleurs fuffifante, eft engourdie & condensée par la fraîcheur, ce qui eft plus ordinaire; dans ce dernier cas, l'on expofe le rameau pendant demi-heure au foleil, avant de greffer. La chaleur y produit deux bons effets; d'un côté, en faifant tranfpirer l'écorce,elle la rend plus fouple, plus extenfible, ce qui l'empêche de fe crevaffer; & de l'autre en raréfiant la féve, qui eft entre l'écorce & le bois, elle écarte par cela même ces deux parties; ce qui en facilite la féparation, lorfqu'on fe met à tan

ner.

L'écorce du rameau étant préparée de la maniere précédente, on en coupe fur le bois une virolle, d'environ un pouce de longueur, dont l'œil ou le bouton approche plutôt du bout inférieur que du bout oppofé : le Greffeur coupe ces deux boutons d'un feul trait de ferpette, ou par une incifion cir

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Prépa

ration du

culaire, qui tranche nettement toute l'épaiffeur de l'écorce, fans trop prendre fur le bois, car autrement celui-ci pourroit rompre dans l'écorce, s'il reftoit encore quelqu'effort à faire pour achever de l'en détacher: il donne auffi quelque coup de ferpette au bas de la virole, au cas que l'incifion n'eût pas été artistement faite & qu'ii y restât quelqu'inégalité.

Avant de tirer hors du rameau la fujet. virole ou l'anneau d'écorce, il faut difpofer le fujet à le recevoir: on coupe pour cet effet à trois ou quatre pouces au-deffus de la tige, le brin fur lequel on doit opérer; & l'on en pele un ou deux pouces du bout en trois ou quatre laniéres, qu'on laiffe en place ou de côté : ce brin eft coupé de quelques pouces plus long qu'il ne faut, pour la place que la greffe doit y tenir; afin de donner à celle-ci une entrée libre par un bout plus menu.

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En tirant par le haut du rameau l'anneau de la greffe, il est important d'examiner fi l'œil l'œil, qui fera en bon état en-dehors, l'est de même en de

dans; ou s'il eft garni de fon germe, c'est-à-dire, de ce petit brin d'une matière tendre & ligneufe qui fait la base & le commencement de la branche, qui doit fortir de l'œil; ce germe doit être détaché nettement du bois, où il laiffe une foffette, & tenir à l'écorce; fans quoi celle-ci pourra bien reprendre fur le fujet, mais rien ne pouffera hors de l'œil, faute d'une partie auffi effentielle.

de la

Tout étant bien conditionné dans Appli la greffe, on la presente auffi-tôt fur cation le brin pelé; fi le Greffeur a mal pris greffe. fes mefures & que le premier anneau foit d'un trop petit calibre, il en tire un fecond, ou un troisième, en remettant à chaque fois les premiers fur le rameau, pour ne plus leur donner le tems de fécher, en attendant qu'il les faffe fervir fur un fujet plus menu.

Lorfqu'il a trouvé un anneau de mefure, & qui entre gayement au bout du brin, il l'y enfonce peu à peu, jusqu'au point où il doit être fixé, que le Greffeur ne trouve qu'en tâtonnant un peu ; fi l'écorce du fauvageon qu'il

tion ef

pour la

a fendue, comme nous l'avons dit en trois ou quatre piéces, ne prête pas, ou ne continue pas de s'écarter & de fe fendre d'elle-même, sous l'effort de la greffe pouffée en bas; on l'aide à fe détacher du bois; mais feulement à fur & à mesure que l'anneau de la greffe defcend: car celle-ci doit toujours être un peu embraffée dans fa partie inférieure, par l'écorce du fujet, & ne se fendre au-de-là, que le moins qu'il eft poffible: autrement, les trop grands vuides qui fe trouveroient dans l'angle des fentes & où le bois feroit à nû, ne se boucheroient que fort à la longue & la greffe en fouffriroit.

Condi. On comprend que celle-ci eft au fentielle point défiré, ou qu'elle eft intimement ruffice appliquée fur l'aubier fauvageon, nonfeulement lorfqu'il n'eft guere poffible de l'enfoncer plus avant, sans le faire fendre par le bas mais encore ( & c'eft principalement de ceci que dépend le fuccès de l'opération,) lorfqu'on apperçoit un leger bouillonnement de la féve, qui a refflué au haut de l'an

neau,

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