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OCTO. 19.

» l'autre. Je compris qu'il devoit mourir, & » je l'en averti........ Voilà fa pénitence changée en une gloire ineffable; & il me femble qu'il me confole plus préfentement que » lorfqu'il étoit fur la terre. Notre Seigneur me dit un jour, qu'on obtiendroit tout ce » qu'on demanderoit par l'interceffion de fon » Serviteur. Je me fuis fréquemment adref»fée à lui, & j'ai toujours été exaucée » ( 3 ) ».

Saint Pierre fut béatifié par Grégoire XV, en 1622, & canonifé par Clément IX 1669.

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Nous admirons le bonheur dont jouiffent les Saints dans la poffeffion du tréfor inef timable de l'amour divin. Ils ne l'ont obtenu & confervé, que par l'exercice de la priere & de la contemplation, que par la pratique de l'humilité & de la pénitence. Il n'en coute rien de dire qu'on veut aimer Dieu; mais on fe fait illufion, fi l'on ne s'efforce pas de mourir à foi-même. Il faut réprimer les fens, & purifier fon cœur de tout attachement défordonné, fi l'on veut en faire un coeur fpirituel où le feu de l'amour divin puiffe s'allumer. C'eft la grace qui opere cette tranfformation dans des créatures remplies de foibleffe & de miferes. Il y a cependant des conditions à remplir de notre part, & ces conditions font de préparer la voie par l'humilité & la pénitence, & de joindre toujours à l'amour la pratique de ces vertus. Que cet amour

(3) Ibid. Ch. 27:

&c. MM. 297 eft imparfait dans nos ames, fi cependant nous le poffédons! Quel mêlange d'affections terref tres! Quels retours de l'amour-propre ! & la parce que nous négligeons de faire ufage des moyens que la grace nous procure! Ces chofes ne peuvent être comprifes que par celui qui a l'efprit de Dieu.

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SAINT PTOLÉMÉE, SAINT LUCE,
ET UN TROISIEME COMPAGNON,
Martyrs à Rome.

PTOLEMÉE, Chrétien rempli de zele
convertit à la Foi une ferme Romaine, qui
avoit un mari auffi brutal que débauché. Le
changement de Religion expofa cette femme
aux plus barbares traitements. Elle avoit d'ail-
leurs la douleur d'entendre continuellement
fon mari blafphêmer le divin Auteur du Chrif-
tianifme. Elle crut dans ces triftes circonftan-
ces, devoir user du droit que lui donnoient
les loix divines & humaines ( 1 ). Elle deman-
da une féparation légale. Le mari furieux s'en
prit à Ptolémée; & pour le perdre plus fure-
ment, il l'accufa d'être Chrétien. Ptolémée
après avoir paffé un temps confidérable dans
un cachot infecte, fut conduit devant Urbicius,

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( 1 ) Cor. VII ; S. Aug. 1. | tiis ; Nat. Alexander, Theol. de fide, & op. c. 16. Cap. fi Dogm. T. 2. l. 2. reg. 4, 5 a Infidelis, Caufa 28, qu. 2 ; & p. 153.

Cap. Quanto, Exta, de divor

OCTO. 19.

Préfet de Rome. Il confeffa généreusement Jefus-Chrift, & fut condamné à perdre la tête. OCTO. 19. Un autre Chrétien, nommé LUCE, & qui étoit préfent, dit au Juge: » Où eft donc la juftice, de punir un homme qui n'a été con» vaincu d'aucun crime? Il me paroît, répondit Urbicius, que vous êtes auffi Chrétien. » Oui je le fuis, répliqua Luce ». Le Préfet porta contre lui la même Sentence. Un troifieme Chrétien, dont on ignore le nom, ayant également confeffé la Foi, fut décapité avec eux. Ils reçurent tous trois la couronne du martyre, en 166, fous le en 166, fous le regne de Marc-Au

rele.

2

Voyez Saint Juftin Apol. vol. 1. ed. Ben. Eufebe, Hift. l. 4. c. 27.

SAINT AQUILIN,

ÉVÊQUE D'EVREUX.

AQUILIN

UILIN naquit à Bayeux, vers l'an 620, de parents nobles qui lui donnerent une excellente éducation. Lorfqu'il fut en âge d'être établi dans le monde, on lui fit époufer une femme digne de lui. Il alla fervir dans les armées, pendant les guerres que Clovis II fit aux Barbares qui menaçoient les frontieres de fes Etats. La guerre finie, il revint dans fa patrie. Etant arrivé à Chartres, il y trouva fa femme qui étoit venue au-devant de lui. Ils remercierent Dieu l'un & l'autre, de la grace qu'il leur faifoit de fe revoir; ils réfolurent de ne plus vivre que pour lui, & ils s'engagerent par un vou, à paffer le refte de leur

vie dans la continence. Ils fe retirerent à Evreux, dont l'Eglife étoit alors gouvernée par Saint Eterne. Là, ils fe confacrerent uniquement aux bonnes œuvres ; ils firent de leur maifon un efpece d'Hôpital, & employerent leurs biens à foulager les malades, & tous ceux qui étoient dans le befoin.

OCTO. 19.

S. Eterne étant mort quelque temps après, Aquilin fut élu pour lui fuccéder, & l'on crut voir revivre en lui fon prédéceffeur, dont la mémoire étoit en bénédiction. Ce fut alors que l'on connut publiquement qu'il en agiffoit avec fa femme comme fi elle eût été fa foeur, Il remplit avec fidélité tous les devoirs de l'Epifcopat. Mais comme il craignoit que les fonctions du miniftere .n'affoibliffent en lui la ferveur, il fe fit conftruire une petite cellule à quelque distance de fon Eglife, & il alloit s'y renfermer de temps en temps, pour ranimer fa piété, & s'entretenir dans le recueillement. Il prioit fans ceffe pour les péchés de fon Peuple; fa pénitence étoit fort auftere; il affligeoit fon corps par de longues veilles & par des jeûnes rigoureux. Son amour pour la pauvreté paroiffoit dans tout fon extérieur. Il fe propofoit fur-tout pour modeles, Saint Martin de Tours & Saint Germain d'Auxerre. Ses éminentes vertus furent récompenfées par le don des miracles. En 689, il affifta au Concile de Rouen, qui avoit été affemblé par Saint Ansbert fon Métropolitain. Dans les dernieres années de fa vie, il fut affligé de la perte de la vue. Il regarda cet accident comme une grace de Dieu qui vouloit le préferver de bien des dangers. On dit même qu'il l'avoit fouvent demandée au

Ciel dans fes prieres. Quoi qu'il en foit, il ne diminua rien de fon zele, & continua toujours OCTO. 19. d'exercer les fonctions épifcopales. Enfin, il mourut à la fin du feptieme fiecle, après quarante-deux ans d'Episcopat ( a ). On fait sa fête à Evreux, le 19 d'Octobre.

Voyez dans Surius, la Vie du Saint par un Anonyme, qui étoit probablement un Moine Bénédictin, & qui écrivoit au plus tard dans le neuvieme fiecle; Baillet, fous le 19 d'Octobre; le Braffeur, Hift. d'Evreux, p. 40; le Gallia Chr. nova, T. ii, p. 567; Trigan, Hift. Eccl. de Normandie, T. 1, p. 309; le nouveau Bréviaire d'Evreux.

SAINT CHAFFRE, ABBE DE CARMERI EN VÉLAI, Martyr.

SAINT THEOFROI ou THIEFREY, vulgairement appellé SAINT CHAFFRE, eut pour patrie la Ville d'Orange. Leufroi, fon pere, qui étoit Gouverneur du pays, & qui occupoit une place diftinguée dans la Province, prit un foin particulier de fon éducation. Le goût que le jeune Chaffre faifoit paroître pour les exercices de piété, montroit déja qu'il étoit plein de mépris pour le monde. Il étoit neveu d'Eudes, premier Abbé de Carmeri en Vélai; & toutes les fois qu'il entendoit par

lui donnent que 4, te même l

(a) Quelques Auteurs ne | 24 ans d'Eifcopat,

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