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ОСТО. 21

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XXI. JOUR D'OCTOBRE.

SAINTE URSULE,

ET SES COMPAGNES,

VIERGES ET MARTYRES.

Au milieu du 5o. fiecle.

PENDANT que les Saxons

les Saxons, encore Païens, ravageoient l'Angleterre, un grand nombre d'anciens Bretons qui habitoient cette Ifle, s'enfuirent dans les Gaules, & s'établirent dans l'Armorique, qu'on a depuis appellée Bretagne. D'autres pafferent dans les PaysBas, & s'arrêterent au Château de Brittenbourg, près de l'embouchure du Rhin; c'eft ce qui fe prouve par d'anciens monuments, & par le témoignage des Hiftoriens Belgiques, cités par Ufférius.

Il paroît que nos faintes Martyres quitterent la Grande Bretagne ou l'Angleterre, vers le temps dont nous parlons, c'eft-à-dire, dans le cinquieme fiecle. Elles aimerent mieux faire le facrifice de leur vie, que de perdre leur virginité, & elles furent mifes à mort par l'armée des Huns qui ravagerent alors le pays où elles s'étoient refugiées, & qui porterent le fer & la flamme dans tous les lieux où ils pafferent. On convient que ces Saintes étoient venues originairement de la Grande Bretagne,

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& qu'Urfule étoit à leur tête pour les condui re & les encourager (a). Quoiqu'on les défigne en général fous le nom de Vierges, il OCTO. 25.

(a) Les anciens Calen-à Cologne, qu'elles étoient

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driers, copiés par Ufuard, en fort grand nombre. Wan-
nomment fous le 20 d'Octo- delbert, Moine de Pruim en
bre, Sainte Saule & Sainte Ardenne, dans fon Martyro-
Marthe compagnes, Vierges loge en Vers qu'il compila en
& Martyres à Cologne. Le P. 850, les fait monter à mille;
Alexandre, & les Rédacteurs mais il n'écrivoit que d'après
du nouveau Bréviaire de Pa- de faux Actes. Sigebert, qui
ris penfent que Sainte Saule floriffoit en iii, compre
eft la même que Sainte Urfule. 11000 Vierges. C'est une
Il faut attendre les Mémoires méprife que quelques Auteurs
que les Bollandiftes ont pro- font venir de l'abréviation
mis fur ces Saintes. Selon XI. M. V. qui ne vouloit dire
Baronius, on doit principale- autre chofe, que onze Marry-
ment s'en rapporter fur ce qui res Vierges. Du-moins la chro-
les concerne, à ce qu'on lit nique de S. Tron, Spicil. T.
dans l'Hiftoire MS. d'Angle- | 7. p. 475, ne compte point un
terre, par Geoffroi de Mont-plus grand nombre de Marty.
mouth laquelle fe garde res. Le Martyrologe Romain
dans la Bibliotheque du Vati- I se contente de nommer Sainte
can. Ce dernier Auteur rap- Urfule & fes compagnes,
porte qu'Urfule étoit fille de dont il eft effectivement im-
Dionoc, Roi ou Prince de poffible de déterminer le
Cornouaille, que fon pere
nombre.
l'envoyà à Conan, Prince
Breton, qui avoit fuivi le
parci du Tyran Maxime; &
que Maxime qui avoit com-
mandé les troupes de l'Empi-
re dans la Bretagne, fous
Gratien, passa dans les Gau-
les en 382, après avoir pris
la pourpre. Mais diverfes cir-
conftances que l'on trouve
dans le récit de Geoffroi de
Montmouth, montrent qu'il
n'est pas plus digne de foi que
le Rédacteur des Actes pré-
tendus des faintes Martyres.

Il paroît par les tombeaux des Saintes qu'on a découvert

Geoffroi de Montmouth met le martyre de nos Saintes fous le regne de Maxime, vers la fin du quatrieme fiecle: mais Othon de Frifingen, l. 4. c. 28, & Ufférius le mettent au milieu du cinquieme fiecle.

Quant à la conjecture, qu'une des faintes Martyres pouvoit porter le nom d'Undecimilla, elle est deftituée de toute efpece de preuves, & rejetée unanimement par les bons Critiques. Voyez Valefiana, P. 49.

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n'eft pas hors de vraisemblance que quelquesunes ayent été engagées dans l'état du Mariage. La Chronique de Sigebert (1) met leur martyre en 453. Elles fouffrirent près du Bas-Rhin, & furent enterrées à Cologne, fuivant la coutume de ces temps-là; on bâtit fur leur tombeau une Eglife qui étoit fort célebre en 643, lorfque S. Cunibert fut élu Archevêque de cette Ville. S. Annon, Archevêque de Cologne dans le onzieme fiecle, avoit une grande dévotion pour les faintes Martyres, & il prioit fouvent les nuits entieres de vant leurs tombeaux, où il s'étoit opéré plufieurs Miracles.

Sainte Urfule, qui conduifit au Ciel tant de faintes ames qu'elle avoit formées à la vertu, eft regardée comme le modele des perfonnes qui s'appliquent à donner une éducation chrétienne à la jeuneffe. Elle eft Patro ne de l'Eglife de la Maifon de Sorbonne à Paris. Il s'eft formé fous fon invocation, plufieurs établiffements religieux pour l'éducation des jeunes filles; tels font les Monafteres des Urfulines dont le nombre s'eft fi confidérablement accru. Celles d'Italie furent établies en 1537, par la B. Angele de Brefce. Sept ans après, Paul III approuva leur Inftitut. En 1572 Grégoire XIII les érigea en Ordre Religieux, fous la Regle de Saint Auguftin, & les obligea à la Cloture. Saint Charles Borromée les protégeoit fingulierement, & il ne contribua pas peu à étendre leur Inftitut. Le premier établiffement qu'elles eu

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rent en France, fut fondé à Paris en 1611, par Magdeleine l'Huillier, Dame de Sainté Beuve. Cinq ans auparavant, la Mere Anne de Saintonge de Dijon, les avoit établies en Franche-Comté ; mais avec cette différence qu'elles n'étoient point obligées à une exacte clôture.

Rien de plus intéreffant pour l'Etat & pour la Religion, que l'éducation de la jeunesse. Rien donc qui mérite plus d'être foutenu & encouragé que les établiffements qui se propofent une fin fi noble & fi importante. Com ment donc le fait-il que l'éducation de la jeuneffe foit la chofe la plus négilgée ? Les parents commencent le mal, & on le continue en fe fervant de méthodes vicieuses, jufques dans des maifons d'ailleurs refpectables. On ne peut bien élever la jeuneffe, à moins qu'on ne joigne un grand fond de vertu à plusieurs qualités qui fuppofent une attentionfuivie, & beaucoup d'expérience (b). Or, ces qualités les trouve-t-on communément dans les parents les maîtres ou maîtreffes? Le comble du malheur c'est qu'il n'y a perfonne qui ne se croie capable d'exercer une fonction auffi effen tielle. Qu'arrive-t-il de-là la jeuneffe étant confiée à des mains imprudentes, à des maîtres, ou des maîtreffes qui ignorent l'étendue de leurs devoirs, qui ne connoiffent point la nature humaine, qui n'obfervent point le développement fucceffif de la raison, l'Etat & la Religion perdent des fujets que la Providence avoit defti

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(b) On peut voir fur cetion chrétienne des enfants; Lujet, le Traité de l'éducation | l'inftruction de la jeunesse, par des filles par Fenelon ; l'éduca- | Gobinet, &c.

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nés à fervir utilement la fociété, & à mettre la vertu en honneur par leurs exemples.

SAINT HILARION,
A BB É.

Tiré de fa Vie, écrite par Saint Jérôme, avani
lan 392, Op. T. 4, Part. 2, p. 74, Ed. Ben.
Voyez Pagi, ad an. 372; Fleury, T.
T. 2, &c.

L'An 371 ou 372.

SAINT HILARION naquit dans la petite Ville de Thabathe, à cinq milles de Gaze, du côté du Midi. Ses parents étoient Idolâtres. On l'envoya, étant encore fort jeune, à Alexandrie, pour y étudier la Grammaire. La rapidité de fes progrès annonça l'excellence de fon efprit; ce qui, joint à la bonté de fon caractere, le fit extrêmement aimer de tous ceux qui vivoient avec lui. Ayant eu le bonheur de connoître la Religion Chrétienne, il reçut le Baptême. Devenu tout-à-coup un homme nouveau, il renonça à tous les divertiffements profanes, & ne fe fentit plus de goût que pour les affemblées des Fideles.

Peu de temps après, il entendit parler de Saint Antoine, dont le nom étoit célebre en Egypte. Il conçut auffi-tôt le deffein de l'aller vifiter dans fon défert. Touché de fes exemples, il changea d'habit, & fe mit à imiter fon genre de vie, fa ferveur dans la priere, fon humilité dans la réception des Freres, fa

perfévérance

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