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SAINT-SATURNIN.-Grande terre seigneuriale, près de Saint-Amand-Tallende. Elle appartenait, dès l'an 1276, à la maison de la Tour-d'Auvergne, et passa avec plusieurs autres terres de la même succession à la maison de Broglie, qui en jouissait encore en 1789. Il existe encore à SaintSaturnin un beau et fort château où les comtes d'Auvergne de la maison de la Tour résidaient souvent. Il fut assiégé pendant les guerres de religion, et le marquis d'Apchon, selon Chabrol, y perdit la vie le 14 juillet 1589; d'autres disent qu'il fut tué à la défense du château de Tournoëlle, près de Riom. Chabrol a dit aussi que le cardinal de Saint-Saturnin (Nicolas Dulans), revêtu de la pourpre romaine par le pape Clément VII, était né à Saint-Saturnin, ce qui est très-douteux; il ne l'est pas moins que ce prince de l'Église fût de la maison d'Arfeuille, dans la Marche, qui le réclame comme étant de son sang (1).

DE SAINT-SORLIN. - Henri, marquis de Saint-Sorlin, en Bugey, qui joua un rôle si actif et si important dans les guerres religieuses de l'Auvergne et du Lyonnais, était frère de Charles-Emmanuel de Savoie, duc de Nemours, prince de Genevois, chef du parti de la Ligue de 1589 à 1595, et auquel il succéda dans toutes ses terres, titres et

(1) Chabrol, t. IV, p. 559.-Tablettes historiques de l'Auvergne, t. v, p. 413 et suivantes.

dignités en 1596. Il mourut lui-même en 1632, et sa postérité s'éteignit en 1659. Cette branche de la maison ducale. de Savoie s'était alliée aux ducs d'Orléans, à ceux de Lorraine, de Modène-d'Este, et Bourbon-Vendôme.

ARMOIRIES.-De gueules, à la croix d'ar-
gent, qui est de Savoie.

(Voyez pl. 3, fig. 9.)

SAINT-VIDAL, voyez LA TOUR-SAINT-VIDAL.

DE SAINT-URCIZE. Le bourg de Saint-Urcize ou SaintUrcise (1), situé au sud de Chaudesaigues, était trèsanciennement le siége d'une seigneurie considérable, qui comprenait la ville de Chaudesaigues, les paroisses de la Trinitat, de Saint-Martial, de Saint-Remy, et la terre de la Roche. Cette terre avait donné son nom à une famille puissante, dont l'origine paraît être la même que celle de la maison d'Oradour (2). Le nom de Saint-Urcize est connu

(1) Audigier, confondant la lettre U avec la lettre V, dont la forme était anciennement la même, a écrit Saint-Vreise au lieu de Saint-Urcise.

(2) D'après M. Lainé, la première maison de Canillac, originaire du Gévaudan, se serait fondue, avant 1240, dans celle des seigneurs de Saint-Urcise, qui aurait relevé le nom et les armes de Canillac. En adoptant cette version, qui peut être vraie, il s'en suivrait que tous ceux du nom de Canillac et de la Roche-Canillac qui vivaient postérieurement à 1240, appartenaient à la maison de Saint-Urcise, issue du même sang que celle d'Oradour, que l'historien Audigier fait descendre des anciens comtes de Toulouse. (Nobiliaire d'Auvergne, par Lainé.)

TOME VI.

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depuis Robert de Saint-Urcise, qui vivait au temps de la fondation du monastère de Saint-Flour, c'est-à-dire vers l'an 1010, et disparaît avec Bompard de Saint-Urcize, fils de Raymond, dont la succession échut, avant 1300, à la maison de Canillac, et fut ensuite divisée entre celles de Beaufort-Canillac, de Sévérac et de Peyre de Pierrefort (1).

Un puîné de la maison de Saint-Urcize avait pris le nom de la Roche, qui est celui d'un château situé dans la paroisse de Saint-Remy-de-Chaudesaigues, et que ses descendants possédèrent par indivis avec leurs aînés les seigneurs de Saint-Urcize, et ensuite avec la maison de Canillac, dont cette terre retint le nom (2). Le cardinal Raymond de Canillac fit foi-hommage des terres de Saint-Urcize, de la Roche et autres, au sire de Mercœur, en 1359 (3).

ARMOIRIES.-Inconnues.

DE SAISSET, seigneurs du Buisson, paroisse d'Alleuze. Guillaume Saisset, bourgeois de Saint-Flour et garde des sceaux au bailliage des montagnes d'Auvergne pour le duc, en 1369, fut anobli en 1373. Il épousa, en 1390, Dauphine du Buisson, héritière de sa famille. Il en eut Pons, dit Poncet de Saisset, premier du nom, compris à l'Ar

(1) Voyez tous ces noms.

(2) Voyez la Roche-Canillac.

(3) Audigier, t. I, p. 46, 48, 49 et suivantes.-D. Coll.Chabrol, t. IV, p. 722, 834.—Histoire du Languedoc, t. iv, p. 262 Dictionnaire du Cantal, p. 339.

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morial de 1450, et marié, vers le même temps, à Claudine de Julien de Chambeuil, de laquelle naquit Pons II de Saisset, seigneur du Buisson, père de deux filles, dont l'aînée, Soubirane de Saisset, épousa François Gachon, qui vendit, en 1527, la majeure partie de la terre du Buisson à Pierre de Louchon, d'où elle passa à la famille d'Antil-de-Ligonez, puis à celle de Lastic (1).

DE LA

LYON

1894

VILLE

*

ARMOIRIES. -D'argent, à trois bandes de
sable et au franc canton de gueules.

(Voyez pl. 4, fig. 1re.)

DE SALAZAR, seigneurs de Chaudesaigues, de SaintJust, de Marcilly, de Montaigu et autres lieux, en Auvergne, en Berry et ailleurs.-Jean de Salazar, surnommé le Grand Chevalier, célèbre capitaine espagnol, originaire de la Biscaye, écuyer d'écurie du roi Charles VII, obtint, pour prix de ses services contre les Anglais et les Bourguignons, plusieurs terres en France, auxquelles le Dauphin, depuis roi sous le nom de Louis XI, ajouta la partie de la seigneurie de Chaudesaigues qui lui avait été cédée par le comte d'Armagnac, héritier en partie du maréchal de Sévérac. Jean Salazar ne conserva pas longtemps cette terre; il la vendit au duc de Bourbon et d'Auvergne en 1451, et elle

(1) D. Coll.-Dictionnaire des anoblissements, première partie, p. 87 (l'auteur de ce dictionnaire a écrit Fraisset au lieu de Saisset, mais c'est évidemment une faute du copiste). - Audigier, t. III, p. 38.-Le Livre d'or, t. 1, p. 132, 133.

fut donnée, en 1490, à Charles de Bourbon, fils naturel du duc Jean II, et auteur de la branche de Bourbon-Malause.

Le capitaine Salazar fut un guerrier des plus audacieux, qui ne se borna pas toujours à combattre les ennemis du roi; on a la preuve qu'il surprit et pilla quelques châteaux de la haute Auvergne, entre autres celui de Montbrun, paroisse de Méallet. Cette preuve résulte d'une transaction intervenue en 1452 entre Guinot du Bois de Salers, l'un des compagnons de Salazar, et Maurinot de Montclar, seigneur de Montbrun, qui réclamait et obtint une indemnité. Le capitaine espagnol racheta ces méfaits par d'éclatants services rendus à la monarchie française: il commanda l'avant-garde à la bataille de Montlhéry avec le sénéchal de Normandie et le brave Barbazan, le 16 juillet 1465; il se jeta ensuite dans la ville de Paris pour la défendre contre les princes ligués sous prétexte du bien public; conduisit quatre cents lances et six mille archers au secours des Liégeois; soutint, en 1469, le siége de Beauvais contre les Bourguignons, sous le comte de Dammartin et le maréchal de Gamaches; contribua à la conquête de la Franche-Comté, fut pourvu du gouvernement de Gray, et mourut à Troyes le 12 novembre 1479. Il avait épousé, le 31 octobre 1441, Marguerite, dame de Saint-Fargeau, fille naturelle de Georges de la Trémouille, comte de Guines, baron de Sully, de Craon, grand chambellan de France, lequel se qualifiait aussi comte de Boulogne et d'Auvergne, comme se prétendant aux droits de sa première femme Jeanne II, comtesse d'Auvergne et de Boulogne. Jean de Salazar et Marguerite de la Trémouille eurent au moins quatre enfants :

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