Oüy, j'accorde Henriette à l'ardeur empressée... Non, ma mere, je change à present de pensée. CLITANDRE. Quoy! vous vous opposez à ma felicité? chacun se rendre... HENRIETTE. Je sçay le peu de bien que vous avez, Clitandre, Tout destin avec vous me peut estre agreable; L'amour dans son transport parle toûjours ainsy. Rien n'use tant l'ardeur de ce noeud qui nous lie N'est-ce que le motif que nous venons d'entendre HENRIETTE. Sans cela, vous verriez tout mon cœur y courir; Et je ne fuy sa main que pour le trop chérir. ARISTE. Laissez-vous donc lier par des chaînes si belles. Le Ciel en soit loüé! PHILAMINTE. J'en ay la joie au cœur Par le chagrin qu'aura ce lâche déserteur. Je le sçavois bien, moy, que vous l'épouseriez. Ainsi donc à leurs voeux vous me sacrifiez! PHILAMINTE. Ce ne sera point vous que je leur sacrifie, Pour voir d'un œil content couronner leur ardeur. Qu'il prenne garde au moins que je suis dans son cœur. Par un prompt desespoir souvent on se marie, Qu'on s'en repent aprés tout le temps de sa vie. CHRISALE. Allons, Monsieur, suivez l'ordre que j'ay prescrit, Et faites le contract ainsi que je l'ay dit. Aprés les glorieuses fatigues et les exploits victorieux de nostre auguste Monarque, il est bien juste que tous ceux qui se meslent d'écrire travaillent ou à ses loüanges ou à son divertissement. C'est ce qu'icy l'on a voulu faire, et ce prologue est un essay des loüanges de ce grand Prince, qui donne entrée à la comedie du Malade imaginaire, dont le projet a esté fait pour le délasser de ses nobles travaux. |