. Qui, separant le bon d'avec son apparence, De deux précieux mots les douceurs chatoüillantes; Colbert, dont le bon goust suit celuy de son maistre, A senty mesme charme, et nous le fait paroistre. Ce vigoureus genie, au travail si constant, Dont la vaste prudence à tous emplois s'étend, Qui du choix souverain tient, par son haut merite, Du commerce et des arts la suprême conduite, A d'une noble idée enfanté le dessein, Qu'il confie aux talens de cette docte main, Et dont il veut par elle attacher la richesse Aux sacrez murs du temple où son cœur s'interesse 1. Elle est toute en ses traits si brillans de noblesse. 1. S.-Eustache. La grandeur y paroist, l'équité, la sagesse, La bonté, la puissance; enfin ces traits font voir Poursuis, ô grand Colbert, à vouloir dans la France Des arts que tu régis établir l'excellence; Et donne à ce projet et si grand et si beau C'est à ton ministere à les aller saisir Pour les mettre aux emplois que tu peus leur choisir; Qui de leurs beaux talens te nourrit l'excellence. Et que ton nom, porté dans cent travaux pompeux, Passera triomphant à nos derniers neveux. NOTES DU TOME HUITIÈME LA COMTESSE D'ESCARBAGNAS. La Comtesse d'Escarbagnas n'occupe pas une place bien importante dans le théâtre de Molière. Ce n'est qu'une esquisse, mais elle est tracée de main de maître. C'est la première fois que Molière fait des ridicules de la province le fond de sa pièce et qu'il les attaque aussi directement. Monsieur Tibaudier, et surtout la comtesse d'Escarbagnas, sont des types vraiment comiques et des mieux réussis, qui font ressortir davantage les caractères aimables et charmants du vicomte et de Julie. Lors de sa première représentation, qui eut lieu, le 2 décembre 1671, sur le théâtre de la Cour, à Saint-Germain, la Comtesse d'Escarbagnas composait, avec une pastorale dont il ne nous est resté que la liste des personnages, un divertissement intitulé le Ballet des Ballets, donné par le roi à l'occasion du mariage de Monsieur avec la princesse de Bavière. Lorsque, plus tard, dégagée de tous ces accessoires, elle fut représentée, telle que nous la voyons, sur le théâtre du Palais-Royal, le 8 juillet 1672, elle obtint un très vif succès. La Comtesse d'Escarbagnas n'a pas été imprimée du vivant de Molière; elle figure pour la première fois dans l'édition collective de 1682, où nous en avons pris le texte. |