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Arlequin sauvage (1721) par Delisle, où Arlequin paraît un précepteur de morale, un censeur de la societé, auquel il faut reconnaître souvent du bon sens. Cet Arlequin amené sur le sol de la France, par un capitaine de navire, censure sans pitié les mœurs européennes, en nous rappelant par là et jusqu'à un certain point, les Lettres per

sanes.

Arlequin philosophe, paraît encore dans Arle-. quin traitant, opéra comique dû à la plume d'Orneval, réprésenté en 1716, où, au deuxième acte, notre personnage, fait defiler devant lui, dans le Tartare, tous les grands criminels. La pièce est à l'adresse des Turcarets (*).

Crispin, mis en vogue par Scarron dans L'Écolier de Salamanque en 1653 et qui prit le manteau

(*) Arlequin entre dans le titre d'un grand nombre de pièces; Arlequin homme à bonnes fortunes, comédie représentée en 1690 par Regnard, critique spirituelle de l'hommes à bonnes fortunes de Baion.

Arlequin en deuil de lui-même par Saint-Jorry en 1721. Arlequin camarade du diable Saint Jorry 1721.

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Arlequin et Pantalon cocus sans femmes, opéra comique en 1721.

Arlequin et Pierrot favoris des dieux, comédie en un acte par Dupuis, en 1721.

de velours et la dague dans les pièces de Regnard, fut lui-aussi très employé, pendant la seconde moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIII®; il figure dans un grand nombre de pièces

Arlequin amoureux par enchantement par Beauchamp, en

1722.

Arlequin astrologue par Delisle 1727.

Arlequin Bellerophon, parodie en un acte de l'opéra du même .nom par Romagnesi. 1728.

Arlequin au Parnasse, parodie de Zaïre par l'abbé Nadal,

1732.

Arlequin apprenti philosophe par Davesne en 1733.

Arlequin Grand Mogol par Delisle en 1734.

Arlequin muet par crainte par Riccoboni père (1741) où dé-,

buta le fameux Arlequin Bertinazzi.

Arlequin Thésée par Valois d'Orville, en 1745.

Arlequin au serail par Sainte Foix, en 1747.

Arlequin roi par hasard, en 1749.

Arlequin empereur dans la lune par Fatou ville, pièce rémaniée, par Favart en 1752.

Arlequin afficheur, qui eut un succès prodigieux en 1792.

Arlequin toujours Arlequin (1726).

Arlequin Atys parodie de l'opéra de Quinault (1726).

Arlequin défenseur d'Homère, opéra comique (1715).

Arlequin lingère du palais, par Fatouville (1682).

Arlequin Protée, par Fatouville (1683).

Arlequin chevalier du Soleil, par le même (1685).

Arlequin Esope par le Noble, parodie de l' Esope à la ville de Boursault (1691).

qui portent son nom (*). Ainsi Crispin médecin de Hauteville a des traits assez plaisants contre la Faculté que l'auteur a empruntés à Molière: il ordonne des pillules à tout le monde et empoche l'argent dû à son maître. Pasquin, autre type de la comédie de l'art francisé, joue lui aussi un rôle fort important.

Arlequin défenseur du beau sexe par Barante (1694).
Arlequin misanthrope par le même (1696).

Arlequin à la quinguette, opéra comique par l'abbé Pellegrin (1711).

Arlequin baron Allemand opéra comique par Le Sage et d'autres auteurs (1712).

Arlequin et Mezzetin morts par amour (1712).

Arlequin fille malgré lui (1713).

Arlequin au sabot, par Romagnesi (1713).

Arlequin et Scapin magiciens par hasard (1716).

Arlequin gentilhomme malgré lui par d'Orneval (1719). Arlequin sultane favorite opéra comique par Letellier (1719). Arlequin Endimion par Le Sage (1721).

Et les Arlequinades suivent. On sait que Le Sage, Piron, Delisle, Marivaux, Riccoboni, Palaprat, Florian, en sont les meilleurs auteurs. Le nombre des pièces jouées sous ce nom dépasse, depuis 1667, le nombre de mille.

(*) Crispin musicien, par Hauteroche (1674).

Crispin rival de son maître, par Le Sage (1707).
Crispin gentilhomme, par Montfleury (1677).
Crispin précepteur, par La Thuillerie (1679).
Crispin bel esprit de l'abbé Abeille (1681) etc.

Pasquin dans « L'homme à bonnes fortunes » de Baron, singe son seigneur, la coqueluche des femmes de Paris, emprunte l'habit de celui-ci pour se rendre à un rendez-vous, mais au lieu des douceurs d'amour, il en reçoit des coups. Dans le théâtre de Destouches, Pasquin du 4 Jeune homme à l'épreuve représente le valet intéressé; Scapin du Trésor caché n est menteur par excellence; Frontin de « L'irrésolu " est bavard et ennuyeux et Pasquin, Lépine, La Fleur sont des valets que nous connaissons déjà, qui entrent dans toutes les pièces et dans toutes les intrigues et font face aux Finette et aux Lisette, qui ont fort souvent le dessus. Regnard et Dancourt annonçaient dans leurs pièces les mœurs et le langage anticipé de la Régence, le règne des traitants, des robins, des coquettes, des femmes d'intrigue, puissantes à la cour, des joueurs effrénés, de la débauche et de l'orgueil sans grandeur. Les deux auteurs entrent en plein dans ce monde et nous font connaître la vie intime de cette curieuse époque, qui s'étend de la fin du règne de Louis XIVe jusqu'à la Régence.

Dancourt, dans sa riche galerie de fripons, ne pouvait oublier un autre type d'intrigant, qui

touche à la domesticité et qu'on voulut faire naître sous le ciel d'Italie. Sbrigani de La Loterie, de même que Sbrigani de Pourceaugnac, est le type de ces aventuriers, issus eux-aussi de la comédie ancienne, qui dupent le monde et qui sont capables des entreprises les plus audacieuses et des coups les plus méchants. Il est le bravo d'Italie et d'Espagne à l'état de personnage comique.

La comédie de cette époque ne manque certainement pas de valets. Elle se plaît même trop aux petits sujets et au jargon du village et de l'antichambre. La comédie larmoyante ne les chassa pas de la scène; on y voit fort souvent un valet rire, tandis que son maître s'afflige, car cette école recherchait le contraste et le passage subit du comique au sérieux.

Mais l'œuvre la plus remarquable, où l'on voit la marche ascendante des dernières classes à la conquête du pouvoir, l'œuvre classique qui semble, pour ainsi dire, résumer tout le courant des idées philosophiques et sociales, qui, dans cette première moitié du XVIIIe siècle, commençaient à se faire jour, c'est, sans contredit, le roman célèbre de Lesage, dont le héros est un homme sorti du

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