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FIGARO (*)

En étudiant le caractère de Figaro dans le Barbier et dans le Mariage, on est frappé de la ressemblance vraiment remarquable qu'il a, non seulement avec le héros de Lesage, mais aussi avec la plupart des écrivains de son siècle. Gil Blas de Santillane, toujours aimable et enjoué dont

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Essai sur la vie et les œuvres de Beaumarchais.

Sainte-Beuve Causeries du lundi. T. VI.

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PIERRE TOLDO

Figaro etc.

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T

la conscience est une bonne fille, qui ne s'effarouche de rien, nous rappelle, avons-nous dit, à plusieurs endroits le personnage de Figaro.

Issu d'une pauvre famille bourgeoise, le héros de Lesage reçoit une éducation pas trop soignée et nous le voyons, à dix-sept ans, garçon bien tourné et spirituel, entreprendre une vie folle d'aventures.

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Beaumarchais und Sonnenfels. Vienne, 1868. Beaumarchais en Allemagne. Paris 1869.

Louis de Loménie Beaumarchais et son temps, étude sur la société en France au XVIIIe siècle. Paris 1873. Voyez, en outre, les articles du même auteur: Revue d. d. Mondes, du 1er octobre 1852 au 15 février 1854.

Anton Bettelheim - Beaumarchais. Frankfurt-am - Mein. 1886. Valbert Une biographie allemande de Beaumarchais. (Analyse de l'ouvrage de M. Bettelheim). R. d. d. Mondes. 1886. 1.

Marc Monnier

D. Ordinaire

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Les aïeux de Figaro. Paris 1868.

Les trois types de la comédie: gentilshommes, bourgeois et valets. R. d. d. Mondes, I décembre 1833.

Stapfer Bib. univ. 1873, 47, 48.

Beaumarchais and his times. Quar. R. 1873 july.

Farges L. - Beaumarchais et la Révolution. N. Revue 1885. 6.

De Lescure

Le prix d'éloquence de l'Académie française.

Étude sur Beaumarchais. Corresp. 1886. 4.

Ferdinand Brunetière

Février 1892.

Le Mariage de Figaro. Revue Bleue.

Voyez en outre: Ludovic Celler Les valets au théâtre. Paris 1875 et l'ouvr. de M. Lintillac Beaumarchais et ses œuvres. Paris 1887.

Il passe par toutes les conditions, brigand, valet, confident, généreux dans ses fautes, innocent dans son brigandage, de pauvre homme il devient courtisan.

Alors, souple et rusé, il gagne la confiance des personnages les plus puissants et devenu un des gros bonnets de l'Espagne, il se décide enfin à vivre en bon père de famille. Cependant, au moment même où le diable va devenir ermite, par une saillie il révèle encore le fond de son esprit moqueur: Le ciel, dit-il, à daigné m'accorder deux enfants, dont je crois pieusement être le père ».

C'est l'école du monde que Gil Bas, c'est comme nous avons dit précédemment, l'homme du peuple arrivant, par le finesse de son intelligence, aux places les plus élevées de la société. De même que Figaro, il est un français déguisé en espagnol. Des qualités bien françaises forment, en effet, le fond de ce caractère sur lequel les contrariétés et les malheurs semblent n'avoir pas de prise et dont la légèreté apparente cache souvent l'observateur pénétrant.

Gil Blas fit école et nous voyons plusieurs écrivains du XVIIIe siècle, qui ont des airs de famille avec lui et avec Figaro.

Vous rappelez-vous Diderot, ce pauvre fils d'un

pauvre coutelier, contraint à vivre lontemps d'expédients, précepteur, clerc de procureur, propre à toutes les études et à tous les états? Est-ce qu'on pourrait oublier J. J. Rousseau, sans école, presque sans famille, fugitif et vagabond, néophite dans un hospice de Turin, tour à tour laquais, musicien, précepteur et secrétaire d'ambassade, copiste de musique et philosophe, luttant contre les préjugés de son époque et qui, sorti lui aussi du peuple, devient un des esprits les plus illustres de son temps?

L'activité de Voltaire fut elle-aussi dévorante. Homme de plaisir et homme d'affaires, courtisan et philosophe, agriculteur et poète, manufacturier et historien, financier et théologien, ayant sur les bras un procès, un poème, une entreprise, une tragédie, un pamphlet et une lettre de change, triomphant dans la prose, échouant parfois dans la critique et dans les sciences, il voulut fouiller tous les coins de la littérature et s'emparer de toutes les connaissances de son temps. Cela fut sa gloire, cela fut aussi son écueil. Caractère fort complexe, qu'il faut voir sous bien des jours, il nous rappelle à tout moment les contradictions de Beaumarchais et de son héros, car ces contradictions étaient celles de son siècle. Enfermé entre des renards et des loups, il devait « enfermer les uns et hurler avec

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