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de ce fleuve, les têtes de pont de Dusseldorf, Ehrenbreitstein, Cassel, Kehl, le Vieux-Brisach, et Huningue.

La maison d'Autriche renoncera à ses possessions transrhénanes et en Souabe, ainsi qu'à celles qu'elle a en Italie, excepté la Toscane.

Le duc de Modène renonce à ses états et en recevra une indemnité en Allemagne.

L'Autriche recevra, à titre d'indemnité, la Bavière.

Le roi de Prusse sera indemnisé de la perte qu'il souffre par la réunion de la rive gauche du Rhin à la France.

Le prince de Nassau-Orange sera indemnisé en Allemagne et revêtu de la dignité électorale.

L'électeur de Bavière renoncera à toutes ses possessions en Allemagne, et sera roi de Lombardie.

Un congrès déterminera les indemnités, et réglera le nouvel état politique de l'Allemagne.

Π Il y aura huit électorats, savoir: celui qui remplacera Mayence, la Bohème, la Saxe, le Brandebourg, le Hanovre, Hesse-Cassel, le pays qui sera donné au duc de Modène et celui que recevra le prince de Nassau-Orange.

Un courrier françois, envoyé à Vienne au mois de septembre, pressa le cabinet autrichien d'accepter cette proposition; mais cette cour qui, après la campagne brillante d'Allemagne, espéroit sauver Mantoue et reconquérir la Lombardie, se montra peu disposée à négocier,sans

Suite de la campagne de 1796, en Italie.

la participation de son alliée, la Grande-Bretagne. Elle refusa au général Clarke un passeport pour se rendre à Vienne; ce général eut quelques pourparlers avec les généraux autrichiens en Italie, après quoi il revint à Paris 1.

Les généraux Alvinzi et Davidovich eurent ordre, au mois de novembre 1796, de faire une nouvelle tentative pour sauver Mantoue, où Wurmser étoit enfermé. Alvinzi, avec 30,000 hommes, passa la Piave le 1er novembre, battit Buonaparte le 6 dans une bataille rangée à Bassano, et eut un second avantage, le 12, à Caldiero. Le général françois se retira à Vérone et derrière l'Adige; mais il sut promptement réparer l'échec qu'il avoit souffert. Dans la nuit du 13 au 14, il jeta un pont sur l'Adige, à Ronco; le 15, à la suite d'un combat opiniâtre où Masséna se distingua, il s'empara des retranchemens d'Arcole, battit Alvinzi le 16 et le 17, et le repoussa jusqu'à Vicence.

Pendant que ces affaires se passoient entre l'Adige et la Brenta, le général Davidovich, parti de Botzen ou Bolzano, avec 20,000 hommes, avoit côtoyé l'Adige en traversant Ala, Peri et Dolce, avoit eu plusieurs avantages sur les François, entre autres, le 7 novembre, à la Pietra sur Berthier, et le 17 à Rivoli, et étoit arrivé à

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Ces détails, communiqués par M. de Zwanziger luimême, avec une lettre du général Clarke, du 20 septembre 1799, ont été consignés par feu M. HÆBERLIN, dans son Staats-Archiv, Heft XXVIII, p. 514.

Capitulation de Manioue, le a fé –

Castelnuovo près Peschiera, à 8 lieues de Man-
toue. La mésintelligence qui régnoit entre les
deux généraux autrichiens, fut probablement
cause qu'ils n'effectuèrent pas leur réunion,
lorsqu'ils s'étoient rapprochés à une journée de
distance. Battus isolément, ils furent l'un et
l'autre obligés de s'en retourner dans le Tirol.
Alvinzi, qui avoit reçu
des renforts considé-
rables de l'intérieur des pays héréditaires, fit, au vier 1797.
mois de janvier 1797, un dernier effort pour
opérer la délivrance de Mantoue. Il s'avança jus-
qu'à Bevilacqua, et força les François à se retirer
sur Ponte-Legnago; le 13, les Autrichiens s'em-
parèrent des redoutes de Corona, entre l'Adige
et le lac de Garda; le général Joubert fut obligé
de se retirer à Rivoli. Ce fut près de cet endroit
qu'Alvinzi fut entièrement défait le 14 par
Buonaparte et Masséna qui étoient arrivés au
secours de Joubert. Laissant à celui-ci le soin de
poursuivre l'armée battue qui rentroit dans le
Tirol, Buonaparte fit, dans la nuit suivante, une
marche forcée sur Roverbello, où il atteignit,
le 15, l'aile gauche de l'armée autrichienne qui,
sous les ordres de Provera, étoit venue par Pa-
doue pour débloquer Mantoue. Ce dernier avoit
concerté avec Wurmser, pour le 16, une attaque
sur San Georgio et la Favorite, situés près de
Mantoue; mais Buonaparte survint avec des
forces supérieures, cerna Provera et le força à
se rendre prisonnier, le 16 janvier, avec tout
son corps, fort de 10,000 hommes. Cet échec

entraîna la chute de Mantoue. Le général Wurmser rendit cette place, le 2 février, au général Serrurier, par une capitulation extrêmement honorable. Avec Mantoue, la Lombardie fut perdue pour la maison d'Autriche 1.

1

Voici une note qu'un voyageur, qui possède trèsbien la théorie de la guerre, écrivit, le 12 mai 1797, étant à Borgoforte :

<< L'aspect de Mantoue sert à persuader que cette place, pourvue d'une garnison de 12 à 15,000 hommes, de vivres pour deux années, et surtout de médicamens, seroit capable de braver les efforts d'une armée de cent mille hommes. Il paroît notoire que les ordres de la cour de Vienne n'ont pas été bien exécutés à l'époque où cette place a été menacée par l'armée françoise. Voici, à ce qu'il me semble, les fautes principales à remarquer dans le grand nombre de celles qui ont été commises.

« Le faubourg appelé Borgo San-Giorgio auroit dû être rasé, attendu qu'il étoit démontré que l'ennemi feroit des sacrifices pour s'y loger, et qu'une fois maître de ce poste, il mettroit la garnison dans l'impossibilité de faire aucune sortie par la porte dite San-Giorgio, et auroit de plus un abri suffisant pour retirer un certain nombre de troupes, dans le cas d'un long blocus, sans qu'il fût possible d'en découvrir la quantité aussi sûrement qu'on la peut estimer, lorsque l'ennemi est campé. L'événement a suggéré cette observation, puisque l'interception absolue de la porte San-Giorgio a été cause que le corps conduit par M. le général Provera, à dessein de ravitailler la place, n'a pu réussir à y pénétrer, et a été réduit à mettre bas les armes.

« Il paroît qu'il auroit été possible de conserver extérieurement à la place toute la partie du terrain appelé le Serraglio, qui s'étend depuis Mantoue jusqu'à Borgoforte, où passe le Pô, et est renfermée entre l'Oglio et le

St.-Pétersbourg.

Un événement malheureux pour les Autri-Négociation de chiens fut la mort de l'impératrice Catherine II, qui eut lieu le 17 novembre 1796. Cette princesse s'étoit enfin décidée à faire marcher contre la France une armée de 60,000 hommes, dont 40,000 d'infanterie, 8000 de cavalerie régulière, et 12,000 de troupes irrégulières. Une convention avoit été arrêtée à ce sujet entre les cours de Saint-Petersbourg, de Vienne et de Londres, et la dernière s'étoit engagée à prendre cette armée à sa solde. Un commissaire anglois, chargé de mettre la dernière main à cet arrangement, étoit arrivé à Saint-Pétersbourg le jour du décès de l'impératrice. Le successeur de cette

Mincio: cette portion de territoire auroit été d'un secours
incalculable pour les vivres et le chauffage. On assure
qu'un poste de 1200 hommes, retranchés à Borgoforte,
auroit suffi pour interdire l'entrée de cette campagne à
un corps de 10,000
hommes.

« On reproche généralement à M. le maréchal de Wurmser, d'abord d'être entré dans Mantoue au risque de l'affamer, en y conduisant 15,000 hommes inutiles à sa défense, tandis que, par une manœuvre habile, il auroit pu se porter de Legnago sur Ferrare, et s'enfoncer dans la Romagne jusqu'à ce que les nouvelles forces que l'empereur assembloit en Carinthie vinssent le dégager. On lui reproche, en second lieu, d'avoir multiplié ses sorties par la porte Molina, ce qui le conduisoit sur le point où les assiégeans pouvoient réunir des forces avec le plus de célérité; au lieu que si les sorties eussent eu lieu par la porte Cerise, l'ennemi n'auroit pu offrir qu'une foible résistance, et il eût été praticable d'aller chercher des Po

vivres jusque sur la rive droite du RST

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