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leurs enfants et que cette tendance ira vraisemblablement en s'accentuant. quoique M. Levasseur ne croie pas cette évolution aussi générale et ses effets aussi prochains que M. Leroy-Beaulieu ; 4° que la foi religieuse peut contribuer aux nombreuses familles, mais que cette influence peut être contre-balancée par d'autres, si bien que dans les quartiers riches de Paris où la pratique du catholicisme est plus générale que dans certains quartiers ouvriers, on y enregistre cependant beaucoup moins de naissances; 5° que toute loi qui frapperait dans la possession ou la transmis sion de leurs biens les familles sans enfants, nuirait à l'état de richesse du pays et aurait par conséquent pour effet de diminuer le nombre des individus qui pourraient vivre dans le pays en conservant le même niveau de bien-être; & qu'il y a cependant certaines diminutions d'impôts en faveur des nombreuses familles qu'il est disposé à discuter et qu'il accepterait si elles lui paraissaient fondées, mais que ces diminutions n'auraient pas la vertu d'augmenter la fécondité des familles; 7° que l'effort le plus efficace est celui qui porte sur l'hygiène et la protection de l'enfance par lesquelles on peut sauver un certain nombre d'enfants d'une mort prématurée; quoique l'accroissement de се chef dût être médiocre, il est très bon que l'assistance publique et plus encore l'assistance privée fassent cet effort; 8° qu'autant il est désirable qu'une population ne pullule pas dans la misère, autant il est désirable aussi qu'elle ne s'endorme pas dans un état stationnaire; l'homme étant à la fois producteur et consommateur de richesse, une société dans laquelle il faut déployer de l'énergie pour se faire sa place et produire pour vivre est dans une condition favorable pour que la concurrence stimule les énergies individuelles et active la production nationale; l'idéal est non l'état stationnaire de Stuart Mill, mais une société qui progresse par une augmentation modérée de population et par une augmentation plus rapide de la richesse. M. Levasseur reviendra sur la question si elle est mise à l'ordre du jour d'une autre séance. La séance est levée à 11 h. 45.

Le Rédacteur du Compte rendu : CHARLES LETORT.

OUVRAGES PRÉSENTÉS

Les lois d'assurance ouvrière à l'étranger. II. Assurance contre les accidents, 2o partie, par MAUrice Bellom. Paris, 1896, in-8.

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Les bénéfices comparés du travail et du capital dans l'accroissement

de la richesse, depuis cinquante ans, par ADOLPHE COSTE. Guillaumin et Cie, 1897, in-4.

Paris,

Statistica del commercio speciale di importazione e di esportazione, dal 1° gennaio al 30 novembre 1896. Roma, 1896, in-.

Statistica dell' istruzione superiore.Anni scolastici 1893-94 e 1894-95. Roma, in-4.

Société de statistique et d'économie politique de Lille. Procès-verbai de la séance du samedi 5 décembre 1896 Lille, 1896, in-4. Statistique des chemins de fer français au 31 décembre 1894. Documents divers. 2o partie. France. Intérêt local. Algérie et Tunisie. Paris, 1896, in-folio.

Alphabetisch Register op de acht Jaargangen (1883-1892) der Bijdragen van het statistisch Instituut. Amsterdam, 1896, in-4.

Pomery pribytecné v Praze a v obcech sousednich r. 1890.— Praze, 1895, in-4.

Die statistische Commission der Kgl. Hauptstadt Prag sammt Vororten, von 1870 bis 1895. Prag, 1895, in-4 (en hongrois et en allemand).

Wohnverhältnisse in Prag und Vororten, 1890.

PÉRIODIQUES.

Prag, 1895, in-t.

Bulletin de l'Association philotechnique, Journal de la Société nationale d'horticulture de France, Bulletin de l'Union française de la jeunesse, Le Droit financier, Journal des assurances, Annales des ponts et chaussées, Revue des Sociétés, Annales du commerce extérieur, Bulletin de la participation aux bénéfices, Revue du commerce et de l'industrie, L'Union nationale du commerce et de l'industrie, Le Rentier, Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale.

NECROLOGIE

ERNEST ENGEL

Le 8 novembre dernier est mort un savant qui a rendu de signalés services à la Statistique allemande, M. Ernest Engel, conseiller intime supérieur en retraite. Il était né à Dresde, le 26 mars 1821, et commença par faire son apprentissage de tonnelier. A 19 ans il obtint son certificat d'apprentissage qu'il fit mettre plus tard sous verre et dont il était très fier. Il était trop bien doué pour consacrer sa vie à une profession manuelle. On le reconnut et on l'aida à aborder les études supérieures. De 1842 et 1845. il fut élève de l'école des mines de Fribourg en Saxe,et muni du diplôme d'ingénieur il fit de longs voyages d'études, fut chargé en 1850 d'organiser l'Exposition de Leipzig, et devint la même année chef du bureau de Statistique créé alors à Dresde.

Il s'y distingua, mais il s'y fit aussi des ennemis par une certaine raideur... géométrique, si je puis m'exprimer ainsi. Il était bon et aimable, mais il manquait un peu de la souplesse d'esprit indispensable à l'étude approfondie des sciences morales et politiques, car, l'homme étant ondoyant et divers, les sciences qui s'en occupent doivent en tenir compte en s'impregnant de psychologie plutôt que de mathématique. De plus, Engel était susceptible et, en 1857, par suite de quelques observations faites sur ses travaux dans la première Chambre du royaume de Saxe, il donna sa démission et fonda à Dresde une assurance hypothécaire. Il ne resta pas longtemps à la tête de cet établissement, sa réputation étant faite en Allemagne, il fut bientôt appelé à Berlin pour remplacer Dieterici, qui venait de mourir. Il devint directeur du Bureau royal de statistique avec le titre de conseiller intime. A la tête de ce service il déploya une grande activité; il publia une revue trimestrielle, un grand nombre de volumes, il ouvrit des cours de statistique et des conférences, ou comme on dit en Allemagne, il établit un séminaire (des exercices pratiques). La liste des travaux du bureau, et les monographies ou études personnelles d'Engel sont trop connues des hommes spéciaux pour que nous ayons à en reproduire ici

la nomenclature. Ses travaux ont un mérite incontestable, mais, comme toute œuvre humaine, ils n'échappent pas à la critique, ils ont néanmoins contribué à confirmer ou à soliditier sa réputation, et ont stimulé ses émules et ses rivaux.

En 1882, il demanda sa retraite pour des raisons politiques, et l'on dit aussi pour cause de santé. Engel était libéral et il ne put s'empêcher de combattre le socialisme d'Etat et le protectionnisme. Il passait avec raison pour un adversaire de M. de Bismarck qui, dit-on, T'obligea à quitter le service. Il s'en alla et s'établit dans une petite localité située près de Dresde, où il avait une villa, sur la porte de laquelle il fit écrire les mots : Procul numeris (loin des chiffres), imitant ainsi ingénieusement un mot d'Horace. Du reste, il ne resta pas complètement fidèle à cette devise, puisqu'il continua de travailler.

Il ne se retira pas non plus des études économiques, car au Congrès des économistes qui a eu lieu à Manheim, en 1882, il proposa une résolution relative au mot Manchester et ses dérivés, employé à titre plus ou moins injurieux quand il est lancé contre l'école classique ou libérale et ses adhérents, résolution ainsi formulée : « Le Congrès des économistes proteste de toutes ses forces contre la désignation de Manchestériens appliquée à ses membres,si on veut les présenter ainsi comme ennemis du travail allemand et des travailleurs allemands; mais le Congres accepte cette désignation avec satisfaction, si l'on entend déclarer ainsi qu'il favorise la liberté du commerce et de l'industrie, et surtout qu'il tend à débarrasser des droits de douane et autres impôts les aliments et les matières premières les plus importantes. » Cette résolution a été adoptée par le Congrès.

Tout ceux qui ont connu Engel lui garderont un bienveillant souvenir et son passage sur la terre aura laissé une trace distincte et assez originale dans la science.

MAURICE BLOCK.

COMPTES RENDUS

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L'EMPLOI DE LA VIE, par SIR JOHN LUBBOCK, 1 vol. in-12, Alean, éditeur. Traduit de l'anglais par EMILE HOVELAQUE, agrégé de l'Université.

Sir John Lubbock est, on le sait, un des personnages les plus notables de l'Angleterre. Il est de ceux qui font autorité, aussi bien pour les sciences naturelles que pour les sciences sociales. Il a, comme homme d'affaires, une grande situation. Il était, il y a quelques années - j'ignore s'il l'est encore président de la Chambre de commerce de Londres Et il prenait en cette qualité, avec M. Bulton et quelques autres de ses collègues, l'initiative de créer, à la Chambre de commerce, un bureau de conciliation et d'arbitrage, destiné à rendre, pourvu que l'on voulût bien y recourir, les plus grands services.

Tous ces devoirs et tous ces genres de travaux ne suffisent pas à son infatigable activité. Et il trouve le moyen de publier et de faire répandre, en Angleterre et sur le continent, de petits volumes de morale et d'instruction populair, qui attestent de sa part, avec un ardent amour de l'humanité et le plus vif sentiment de la responsabilité qui incombe aux éclairés et aux riches, une étendue de connaissances et une variété de lectures véritablement effrayantes.

C'était, il y a quelques années, Le bonheur de vivre, dans lequel i enseignait à voir, à côté et au-dessus des maux inévitables qu'apporte la vie, la part de bien qu'elle réserve à ceux qui savent regarder les choses d'un œil non prévenu. A ce petit volume était joint, comme l'un des plus sûrs moyens d'éclairer et d'éclaircir le ciel le plus sombre, le catalogue d'une bibliothèque de 100 volumes, choisis, dans les diverses littératures et les diverses langues, comme excellents entre tous.

Aujourd'hui, c'est, dans un cadre plus large et sous la forme d'un volume de plus de 200 pages, L'Emploi de la Vie, sous tous ses aspects, dont s'occupe sir John Lubbock.

On ne saurait trop recommander la lecture et souhaiter la diffusion de ce volume. Peut-être, à le juger au poiut de vue étroit de la critique littéraire, pourrait-on trouver que tous les chapitres n'ont pas la même valeur, non plus que la même étendue. Quelques-uns ne

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