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SOMMAIRE DU NUMÉRO DE JANVIER 1897

1. AVIS DES ÉDITEURS..

II. 1896, par M. G. de Molinari, correspondant de l'Institut...

III. LE MARCHÉ FINANCIER EN 1896, par M. Arthur Raffalovich, corresponde l'Institut.....

IV. ÉTUDE SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL COMPARÉ, par M. Yves
Guyot....

V. LE CANAL DES DEUX MERS, par M. le contre amiral Galache..
VI. MOUVEMENT COLONIAL, par M. le Dr Meyners d'Estrey..

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VII. REVUE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE L'ÉTRANGER, par M. Maurice Block, membre de l'Institut..

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VIII. LA RÉPARTITION DE LA RICHESSE EN FRANCE, par M. Rouxel.......... 103 IX. BULLETIN:

1. Publications du Journal officiel....

11. Le recensement de 1896..

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X. SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE (séance du 5 janvier 1897. NECROLOGIE : MM. F. Limet et E. Reboul. DISCUSSION: Du Congrès pour protéger et accroître la population en France. - Importe-t-il aux populations en général et à chaque individu en particulier, de mettre le chiffre particulier, de la population en accord avec les conditions du bien-être ? OUVRAGES PRÉSEN

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TÉS. Compte rendu par M. Charles Letort........... XI. NECROLOGIE ERNEST ENGEL, par M. Maurice Block, membre de l'Institut. 131 XII. COMPTES RENDUS: L'Emploi de la vie, par Sir John Lubbock, traduction de M. Emile Hovelacque. Compte rendu par M. F. Passy, membre de l'Institut.

XIII. 1o Les Origines de la monnaie considérées au point de vue économique et historique, par M. Ernest Babelon. - 2o The Law of Gresham And its relation to bimetalism, by Henry Dunning. Compte rendu par M. G. Du Puynode, correspondant de l'Institut..

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La Russie économique et sociale à l'avènement de Sa Majesté Nicolas II, par M. le vicomte Combes de l'Estrade. Compte rendu par M. Maurice Zablet... 139 Cours d'économie politique professé à l'Université de Lausanne, par M. Vilfredo Pareto. Compte rendu par M. André Liesse..... Impressions d'Égypte, par M. Louis Malosse. Compte rendu par M. LR..... 145 Congrès international d'agriculture de 1896. La Crise agricole, ses causes, ses remèdes, par M. G. de Molinari, correspondant de l'Institut. Voyages et découvertes de M. Faubert, par M. Yves Guyot. L'imposta progressiva in economia pura et sociale, par M. Uogo Mazzola.-Se il Socialismo abbia fondamenti scientifici, par Enrico Seletti, Comptes rendus par M. Rouxel. 143 XIV. NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES....

XV. CHRONIQUE ÉCONOMIQUE: Le recensement de 1896. Le syndicat des ouvriers dessinateurs et le travail féminin. Les ouvriers d'Albi et les coopérateurs saxons. - La grève des boulangers de Lodève. Les ardoisières de Lord Penrhyn et le Conciliatory act. Les causes de l'insurrection des îles Philippines. L'exploitation de Cuba. Extraits de la Gazette de Reykjavik. La Chambre de commerce française de New-York. L'augmentation des dépenses aux États-Unis. Le programme de M. Mac Kinley, par M. G. de

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Molinari, correspondant de l'Institut...

XVI BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE...

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DES

ÉCONOMISTES

1896

L'avènement de la grande industrie et, en particulier, le développement extraordinaire des moyens de communication ont pour le moins décuplé depuis un siècle l'étendue de la sphère des échanges. Le commerce extérieur de l'ensemble des nations civilisées, qui atteignait à peine une dizaine de milliards à la fin du siècle dernier, dépasse aujourd'hui cent milliards. Pour ne citer que quelques chiffres, le commerce extérieur de la France s'est élevé en quatre-vingt ans de 61 millions en 1815, à 7.092 en 1895; le commerce de l'Angleterre, de 91.616.000 livres sterling à 702.522.000; celui de l'Allemagne, qui ne comptait pour ainsi dire point avant l'établissement du Zollverein, a atteint 7.437 millions de marks.

C'est une révolution économique qui a modifié plus profondément qu'aucune révolution politique les conditions d'existence des sociétés. Les bénéfices dont elle a été la source et ceux plus grands encore qu'elle promet à l'humanité sont à la fois matériels et moraux. D'une part, l'extension des débouchés rend possible un accroissement correspondant de la division du travail et la mise en œuvre d'une machinerie de plus en plus puissante, et par là même, une diminution progressive de la somme d'efforts et de peine que nécessite l'acquisition des matériaux de la vie. D'une autre part, l'internationalisation croissante des échanges intéresse tous les peuples, naguère étrangers ou ennemis, à la prospérité les uns des autres, car on fait plus et de meilleures affaires avec des clients riches qu'avec des clients pauvres. De plus, les échanges ont créé entre eux un système de dépendance et de solidarité mutuelles. Tandis qu'autrefois les industries qui trouvaient leur débouché au dehors des frontières de l'Etat ne fournissaient des moyens d'existence qu'à une fraction relativement insignifiante de la po

pulation, c'est par millions aujourd'hui que l'on compte, en Angleterre, en France, en Allemagne, en Belgique,les entrepreneurs d'industrie, les capitalistes et les ouvriers qui vivent de la clientèle étrangère.Qu'une crise éclate, qu'un débouché vienne à se fermer sur un point quelconque du marché de plus en plus internationalisé des échanges, aussitôt le contre-coup en est ressenti dans toute l'étendue de ce marché, et il y provoque, avec l'arrêt de nombreuses industries, la suppression des profits et des salaires qui constituent les moyens d'existence de leur personnel. Que le débouché vienne au contraire à s'agrandir, soit par un progrès de l'outillage qui mette un produit à la portée du grand nombre, soit par la mise en exploitation d'un pays nouveau, l'effet de ce progrès se répercute de proche en proche dans toute l'étendue du domaine du travail, et se traduit par une augmentation générale de la richesse et du bien-être.

Mais ce nouvel état de l'industrie et cet agrandissement des débouchés ont eu encore une autre conséquence: c'est de substituer au régime de quasi-monopole des marchés limités tant par les obstacles naturels que par les barrières artificielles des péages, des douanes intérieures et extérieures, un régime de concurrence généralisée, qui oblige les industries de chaque pays à abaisser incessamment leurs frais de production sous peine d'être expulsées du marché universel, au profit des industries concurrentes plus progressives ou moins grevées. Ce nouveau régime rend donc nécessaires non seulement les progrès de l'outillage, de l'organisation et de la gestion des entreprises, mais encore l'amélioration des services qui garantissent la sécurité et la liberté de l'industrie et la réduction de leurs frais, I impose le progrès en matière de gouvernement aussi bien que d'industrie, sous la sanction de la plus efficace des pénalités : la décadence et la ruine finale. Il implique enfin une dernière condition et non la moins impérieuse, celle d'éliminer, autant du moins qu'elles peuvent l'être, les causes de perturbation du marché internationalisé. Du moment, en effet, où une portion croissante de la population de chaque pays dépend des débouchés étrangers pour ses moyens d'existence, tout ce qui peut troubler ou entraver les relations internationales, les guerres et les relèvements des tarifs de douanes occasionnent des crises dont les victimes se comptent non plus, comme autrefois, par centaines ou par milliers, mais par millions. La paix et le libre-échange international apparaissent ainsi comme des conditions vitales du nouvel ordre de choses qu'ont inauguré le progrès industriel et l'internationalisation croissante des débouchés.

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