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longtemps différé, et ratifier les résolutions votées à Paris en 1894. Il y aurait lieu également d'adhérer à la proposition qui a été faite de créer une Union sanitaire internationale contre la propagation des épidémies, union qui rendrait, pour la protection de l'Europe contre la peste, les mêmes services que pour la défense contre la fièvre jaune et le choléra. Cependant, ces vœux, que le péril actuel rend naturellement plus pressants, ne peuvent avoir une réalisation immédiate. Il faut, en attendant, exercer une active surveillance sur les provenances de Bombay. L'application de notre règlement de police sanitaire maritime de 1896 offre toutes les garanties désirables pour notre territoire.

Le gouvernement français a donné les instructions les plus précises et il veille à leur exécution rigoureuse. Il en sera de mème, autant qu'on peut le croire, pour les autres Etats et, si chacun fait son devoir, il y a lieu d'espérer que l'Europe ne sera pas envahie.

III

L'Académie a perdu deux académiciens libres M. Paul de Rémusat, élu le 17 mai 1890 à la mort de M. Édouard Charton, et M. Albert Desjardins, nommé, le 21 mars 1887, à l'une des places créées par le décret du 20 janvier 1887. En outre, elle a perdu deux correspondants: M. Émile Charles, de la section de philosophie, élu le 23 décembre 1876 à la place de M. Tissot, et M. Denis (de Caen, de la section de morale, élu le 20 mars 1886 à la place de M. Du Chatellier.

Le 19 décembre, elle a procédé au remplacement de M. Jules Simon. La section de morale présentait deux candidats : en première ligne M. Liard, directeur de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Instruction publique; en seconde ligne, M. René Lavollée, ancien consul général. M. Liard a été élu par 21 voix sur 36, contre 10 données à M. Lavollée.

M. de Martens (de Saint-Pétersbourg) a été nommé, le 26 décembre, correspondant pour la section d'histoire à la place de M. le prince Georges Bibesco, élu associé étranger.

IV

Le 5 décembre 1896, l'Académie a tenu sa séance publique annuelle sous la présidence de M. Ravaisson-Mollien.

M. Georges Picot, secrétaire perpétuel, a lu une Notice historique sur la vie et les travaux de M. Jules Simon.

Dans son discours, M. Ravaisson-Mollien a fait connaître le résultat des concours.

A la demande de la section de philosophie, l'Académie avait désigné pour sujet du prix Victor Cousin l'Exposition et l'examen de la philosophie de Philon le Juif et de l'Ecole juive d'Alexandrie; le prix, de la valeur de 4.000 francs, a été partagé entre M. F. Colonna d'Istria, professeur agrégé de philosophie au lycée de Besançon, et M. Édouard Henriot, professeur agrégé au lycée de Lyon. Le prix Crouzet portait sur l'Examen du pantheisme. Sans décerner le prix, l'Académie a accordé une récompense de 2.000 francs à M. Th. Desdouits, ancien professeur de philosophie au lycée de Versailles, et une récompense de 1.000 francs à un auteur qui ne s'est pas fait connaître. Le concours Saintour, consacré à l'Idée de perfection, s'est terminé par l'attribution d'une simple récompense de 1500 francs à M. L. Mabilleau, professeur à la Faculté des lettres de Caen, correspondant de l'Académie. Le prix Gegner, destiné à un écrivain philosophe qui se sera signalé par des travaux pouvant contribuer au progrès de la science philosophique, a été continué à M. F. Pillon.

Dans le concours Bordin qui, sur la proposition de la section de morale, était réservé à l'Exposé et à l'appréciation de la morale de Kant, l'Académie n'a pas décerné le prix, mais elle a accordé deux récompenses, l'une de 2.000 francs à M. André Cresson, professeur de philosophie au lycée d'Alençon, l'autre de 500 francs à M. Cramaussel, de Bucarest.

Le prix Léon Faucher, de la valeur de 4.000 francs, a été remis à M. Louis-Paul Dubois, auditeur à la Cour des Comptes, pour son mémoire sur les Finances communales.

Le prix Ernest Thorel n'a pas été décerné, mais il a été accordé les récompenses suivantes; 1.000 francs à M. Ch. Boniface, chef de bureau honoraire au ministère de l'Instruction publique, pour son livre intitulé: Pour le commencement de la classe (garçons); 200 lectures morales quotidiennes; 800 francs à M. David Sauvageot, professeur de rhétorique au Collège Stanislas, pour son ouvrage ayant ce titre Monsieur Prévôt; 200 francs à Mme Murique, directrice de l'École normale d institutrices de Versailles, pour son ouvrage sur l'Économie domestique et l'hygiène.

Le prix Le Dissez de Penanrun, de la valeur de 2.000 francs, a été attribué à M. Paul de Rousiers pour son livre intitulé: La question ouvrière en Angleterre ; des mentions très honorables ont été accordées à chacun des trois auteurs ci-après: MM. Georges Albert, chargé de cours à la Faculté libre de droit d'Angers, pour son ouvrage : La liberté de tester; Frantz Despagnet, professeur à la Faculté de droit de Bordeaux, pour ses trois ouvrages: Précis

de droit international privé; Cours de droit international public; Essai sur les protectorals; Hannequin, chargé de cours à la Faculté des lettres de Lyon, pour son Essai critique sur l'hypothèse des atomes dans la science contemporaine; une mention honorable a, d'autre part, été donnée à M. André Lichtenberger, docteur ès-lettres, pour son ouvrage sur Le socialisme au XVIII° siècle. Pour le concours François-Joseph Audiffred concernant les ouvrages, l'Académie a adressé : 3 prix de 1.000 francs chacun à M. J. Roy, professeur à l'école des Chartes, pour son livre sur Turenne; à M. E. de La Hautière, pour son Cours de philosopkie morale; à M. Auguste Bernard, professeur à l'École supérieure des lettres d'Alger, pour son livre : l'Archipel de la Nouvelle-Calédonie; 4 récompenses de 500 francs à M. le commandant Péroz. pour son livre: Au Niger, récits de campagne (1891-1892); à M. le lieutenant-colonel Famin, pour son livre: Au Tonkin et sur la frontère du Kwang-Si; à l'ouvrage ayant pour titre : La campagne de Crimée du capitaine Loizillon, publiée par la sœur de l'auteur, Mlle Marie Loisillon; à M. F. Naudier, avocat à Paris, pour sa publication bimensuelle l'Écho des communes (1re année, 1895); 2 mentions honorabies : l'une à M. l'abbé Louvet, des Missions étrangères de Paris, missionnaire en Cochinchine occidentale, pour son livre sur les Missions catholiques au XIXe siècle; l'autre à M Maurice Bloch, pour son ouvrage intitulé: Femmes d'Alsace.

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Le prix François-Joseph Audiffred destiné à récompenser les actes de dévouement et dont le montant est de 15.000 francs, est décerné en entier aux Missions catholiques de l'Afrique centrale en la personne de monseigneur Augouard, vicaire apostolique du haut Congo français, et de monseigneur Livinhac, supérieur génėral des missionnaires d'Alger, dits Pères blancs.

Mme Carnot fait donation à l'Académie d'un titre de rente de 11.000 francs, produit d'une souscription ouverte par les Dames françaises à la suite de la catastrophe du 24 juin 1894, à la charge par l'Académie de remettre 55 secours de 200 francs chacun à 55 veuves chargées d'enfants que l'Académie aura jugées les plus méritantes. L'Académie a distribué le 24 juin 55 secours de 200 francs chacun à 55 veuves d'ouvriers chargées d'enfants jugées les plus méritantes.

Enfin des bourses triennales ont été données à d'anciens élèves sortis des lycées Louis-le-Grand, Charlemagne, Henri IV, Condorcet et Hoche, après avoir obtenu un prix ou un accessit au concours général en philosophie, en mathématiques spéciales, en discours français ou en histoire.

Pour être complet, il convient d'indiquer ici les sujets mis au

concours:

Section de philosophie. Le prix Gegner, d'une valeur de 4.000 francs destiné à un écrivain philosophe qui se sera signalé par des travaux qui peuvent contribuer au progrès de la science philosophique, sera distribué en 1897.

Section de morale. Sur la proposition de la section de morale l'Académie a proposé pour l'année 1898 ce sujet de concours : L'Egalité, en quoi elle consiste et sur quoi repose le principe de l'égalité entre les hommes, le véritable sens et les applications légitimes de ce principe. - Le prix est de la valeur de 2.000 francs. Le concours sera clos le 31 décembre 1897.

L'Aca

Section d'économie politique, statistique et finances. démie rappelle qu'elle a proposé pour l'année 1899 le sujet suivant: Etudier le régime des manufactures royales en France avant 1789. Le prix est de la valeur de 2.000 francs. Le concours prendra fin le 31 décembre 1898.

Pour le concours Bordin de 1898, la section a choisi ce sujet : Le commerce des céréales, grains et farines, l'importation, la répartition des provisions entre les mois de l'année; la variation des prix ; l'organisation commerciale. Le prix est de la valeur de 2.800 francs; le concours sera clos le 31 décembre 1897.

Pour le concours Saintour, de 1898, la section a fait adopter la question du Contrôle de l'exécution des budgets publics en France et à l'étranger. Le programme s'exprime ainsi : étudier le contrôle français de la loi des comptes en le comparant à deux autres systèmes généraux celui de l'Angleterre et celui de l'Italie; exposer la question du contrôle et de la responsabilité des ordonnateurs ou des administrateurs d'une part et les agents comptables d'autre part; faire connaître l'organisation comparée des contrôles préventifs ou répressifs, préalables ou postérieurs, établis dans différents pays; apprécier l'effet de ces systèmes au point de vue de la concentration des droits du pouvoir exécutif avec ceux du Parlement. Le prix est de la valeur de 3.000 francs. Les manuscrits devront être adressés avant le 31 décembre 1898. Pour 1898, le prix Léon Fancher (de la valeur de 3.000 francs) sera attribué à une étude sur l'OEuvre économique de Ch. Dunoyer. Le concours sera clos le 31 décembre 1897.

L'Académie rappelle qu'elle a prorogé jusqu'au 31 décembre 1897 le concours Rossi de l'année 1895 et modifié comme suit le

sujet précédemment proposé: Quels sont les avantages et les inconvénients de la possession et de l'exploitation par l'Etat de domaines productifs de revenu : terres, mines, usines, fabriques, chemins de fer etc.? Quelle influence, bonne ou mauvaise,cette possession et cette exploitation peuvent-elles exercer sur l'état économique de la nation? Le prix est de la valeur de 4.00 francs. Les mémoires devront être déposés au plus tard le 31 décembre 1897. D'autre part, l'Académie rappelle qu'elle a proposé pour l'année 1898 le sujet suivant: Histoire économique du coton. Le prix est de la valeur de 4.000 francs. Le concours prendra fin le 31 décembre 1897. Pour 1899 le concours Rossi portera sur ce sujet : Exposer l'ensemble des causes de ce qu'on appelle la crise agricole et les circonstances diverses, techniques, économiques, politiques, sociales, qui ont exercé ou peuvent exercer une influence sur l'état des choses. Le prix est de 4.000 francs. Les manuscrits devront être remis au plus tard le 31 décembre 1898. Pour l'année 1899 le concours Rossi portera sur la théorie quantitative; il est recommandé aux concurrents d'examiner dans quelle mesure l'abondance ou la rareté des métaux précieux exerce une influence sur les prix. Le prix est de la valeur de 4.000 francs. Le concours prendra fin le 31 décembre 1898, terme de rigueur.

En 1898 l'Académie décernera le prix Wolowski (de la valeur de 3.000 francs au meilleur ouvrage d'économie politique, finances ou statistique qui aura été publié dans les sept années qui auront précédé la clôture du concours. Les ouvrages devront être déposés au plus tard le 31 décembre 1897.

L'Aca

Section de législation, droit public et jurisprudence. démie rappelle qu'elle a proposé pour l'année 1898 le sujet suivant: De l'autorité maritale, rechercher si, dans l'état actuel de la société, il y a lieu de donner à la femme mariée des droits plus étendus et dans quelle mesure? Le prix est de la valeur de 2.000 fr. Le concours prendra fin le 31 décembre 1897.

L'Académie a prorogé au 31 décembre 1898 le sujet suivant du prix Odilon Barrot qu'elle avait proposé pour l'année 1896 Etude critique sur la législation électorale actuellement en vigueur dans les différents pays de l'Europe pour la composition des assemblées politiques et administratives. L'Académie a manifesté le désir de voir traiter le sujet à tous ses aspects, depuis la confection des listes électorales jusqu'à la vérification des pouvoirs. Le prix est de 5.000 francs. Le concours sera clos le 31 décembre 1898. En outre, l'Académie rappelle qu'elle a proposé comme sujet du concours Odilon Barrot pour l'année 1898, l'Histoire de l'organi

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