LET TRE AU R. DE P..... (a) BLAISE Pascal a tort, il en faut convenir. Qu'un roi que l'on amuse, & même un roi qu'on aime, Dès qu'il eft réduit à lui-même, Est de tous les mortels le plus infortuné. Il est le plus heureux, s'il s'occupe, & s'il pense. Et votre esprit laborieux, mieux, Qui fait tout obferver, tout orner, tout connaître, DIEU ferait malheureux, s'il n'avait rien à faire; (a) Cette pièce eft de 1751. Voyez les Penfées de Pafcal. Toujours ainsi que vous, il produit quelque ouvrage. Et le remède en Amérique, Il a rendu l'humain féjour De la variété le mobile théâtre ; Il fe plut à pêtrir d'incarnat & d'albâtre Sur cent mondes divers & fur chaque animal; On prétend que de DIEU les rois font les images; Ils disent en plein parlement, Qu'un roi n'eft pas plus Dieu que le pape infaillible: Mais il eft pourtant très-plaufible, Que ces puiffans du fiècle un peu trop adorés, A la faiblefle humaine ainsi que nous livrés, Reffemblent en un point à notre commun maître; Sur votre peu d'élus à vos banquets admis; Que leurs fronts foient fereins, que leurs cœurs foient unis: Notre agréable liberté, Compagne du plaifir, mère de la faillie, Affaifonne avec volupté Les ragoûts de votre ambroifie. Les honneurs rendent vain, le plaifir rend heureux Sur votre Olympe fablonneux, Et que le bon tonneau foit à jamais fans lie. O DE AUROI DE PRUSSE, SUR SON A VÉNEMENT AU TRONE, EST-CE ›T-C E aujourd'hui le jour le plus beau de ma vie? Ne me trompai-je point, dans un espoir fi doux? Vous régnez. Eft-il vrai que la philofophie Va régner avec vous? Fuyez loin de fon trône, impofteurs fanatiques, Quoi! je t'entens encor, abfurde calomnie! Tu prenais fur l'autel un glaive qu'on révère, Pour frapper faintement les plus fages humains. (a) Volf, chancelier de l'univerfité toire du Brandebourg, où il eft dit, de Hall. Il fut chaffé fur la dénon-qu'il a noyé le fyftême de Leibnitz dans ciation d'un théologien, & rétabli un fatras de volumes, & dans un enfuite. Voyez la préface de l'hif-déluge de paroles, Mon fon roi va te percer du fer que le vulgaire Adorait dans tes mains. Il te frappe, tu meurs, il venge notre injure; La terre élève au ciel une voix libre & pure, Et vous de Borgia, déteftables maximes, Périffent à jamais vos leçons tyranniques; Ouvrons du monde entier les annales fidelles, Ils font morts dans l'opprobre, ils font morts dans la rage; Mais Antonin, Trajan, Marc-Aurèle, Titus, Poefies. Tome I. |