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La fin de notre mariage avec Jésus-Christ, c'est que nous servions Dieu par amour, et que dans cet esprit nous produisions continuellement des oeuvres saintes, des œuvres dignes de Dieu notre Père, et de JésusChrist notre Epoux.

Comment répondez-vous à cette intention de Dieu sur vous, ames chrétiennes ? Rougissez de honte, amés fécondes en vices, stériles en vertus ; et, pleines de confusion, recourez à votre époux, demandez-lui pardon pour le passé, et la grâce de vous amender pour l'avenir.

Jésus-Christ, Fils de Dieu vivant, qui êtes l'Epoux des ames chrétiennes, ayez pitié de mon ame, votre très-indigne et très infidèle épouse; pardonnez-moi toutes mes infidélités passées, et oubliant mes péchés, donnezmoi votre esprit, l'esprit d'une véritable charité; afin que rendu fécond dans le bien par cet esprit, je produise des œuvres de vie.

Sans votre esprit, je ne serai qu'un misérable esclave de mes passions, et je ne produirai que des œuvres de mort; mais animé de votre esprit, je vous servirai avec amour 7. Quid er et je ferai par votre grâce des actions dignes lex peccade la vie éternelle.

1

go

dicemus

tum est

peccatum

gem: nam

7. Mais je crains qu'en parlant ainsi Absit. Sed de la loi, quelqu'un ne pense que je non cognovi, yeuille dire qu'elle soit la cause du pé- nisi per leché. A Dieu ne plaise que j'aie une pen-concupissée aussi impie. Non, la loi n'est pas la cause du péché, au contraire, elle le lex diceret:

centiam nes

ciebam, nisi

Non concu- montre, le défend et l'accuse. En effet, pisces.

8. Occasio

ne aulem ac

ceptâ,

catum

, pec

mandatum

in me om

nem concu

il y a beaucoup de péchés que je ne connoîs que par la loi ; je ne saurois pas que le désir intérieur d'une chose mauvaise fût péché, si la loi ne m'avoit dit : Vous ne désirerez point le mal.

Saint Paul par modestie exprime en sa personne une chose humiliante, qu'il veut librement exposer aux Juifs.

C'est dans ce même esprit qu'au verset 9 il représente en sa personne un Juif vivant avant la loi et après la loi.

8. Laloi donc m'a montré et m'a déper fendu le péché, afin que je l'évitasse ; operatum est mais la concupiscence irritée par cette défense, a produit en moi toutes sortes piscentiam. de maavais désirs; de sorte qu'à l'occaSine lage esion de la loi, le péché qui étoit comme tum mor- mort, a repris une nouvelle vigueur. 9, Pour m'expliquer plus nettement, tem vivebam je considère notre nation en deux diffésine lege ali

nim

peeca

tuum erat.

9. Ego au

mandatum

revixit.

quando. Sed rens états, avant la loi et après la loi; et cùm venisset je vons expose l'un et l'autre en ma peccatum personne. Moi, donc, Juif, autrefois en Egypte par exemple, je vivois sans la loi de Moyse, et alors je connoissois peu le péché, j'y étois peu excité; mais la loi étant survenue et m'ayant dit : Tu

ne désireras pas le mal; à l'occasion de cette défense, la concupiscence qui étoit assoupie, s'est réveillée et est comme ressuscitée.

tem mortuus sum et in

est

10. Le péché, dis-je, a été ressuscité; 10. Ego aumais moi je suis mort par le péché qui est la mort de l'ame, et ainsi il s'est trouvé par ma faute que le précepte qui me devoit donner la vie m'a été une occasion de mort,

11. Parce que mon inclination au mal a trouvé dans la défense de la loi l'occasion de le désirer plus ardemment; et cette inclination corrompue m'a séduit, et m'attirant au mal défendu, m'a donné la mort.

12. Je suis donc seul coupable de mon malheur, et il n'y a pas lieu d'en accuser la loi. Elle est sainte, et chacun de ses commandemens est saint, juste et

bon.

Reconnoissons ici en toute humilité le besoin que nous avons de la grâce de JésusChrist, à cause de l'état misérable où nous so mmes, état véritablement digne de larmes de sang. Car si l'homme ne connoît pas la toi de Dieu, son ignorance lui est une cause de mort; s'il connoit la loi, cette connois

ventum
tum, quod
erat ad vi-
tam, hoc es-
se ad mor-
Nam
peccatum,

mihi manda

tem.
II.

acceptâ, per mandatum

occasione

seduxit me,

et per illud
occidit.
12. Itaque
les quidem
sancta,
sanctum, et
justum et

et

mandatum

bonum.

13. Quod érgo bonum est, mihi factum est

sance,

å cause de la corruption de son cœur, ne sert souvent qu'à le rendre plus criminel. Sans la connoissance de la loi, il ne connoît pas la concupiscence, il la croit naturelle, il ne croit pas que ce soit un mal de la suivre. De là vient qu'il avale le péché comme l'eau qu'il boit, ou l'air qu'il respire.

S'il connoît la loi, et qu'il ne soit pas prévenu de la grâce de Dieu, nonobstant sa connoissance, il suivra la concupiscence, et sa connoissance le rendra plus coupable..

O lumière: ô force et effieace de la grâce, que vous m'êtes donc nécessaires! O lumière éternelle, éclairez-moi! O sainteté de mon Dieu, sanctifiez-moi!

Jésus-Christ, lumière du monde, éclairez mon âme ! Jésus-Christ, Sauveur du monde, sauvez, purifiez, sanctifiez mon cœur, donnez-moi un cœur nouveau, un cœur docile et toujours soumis à votre volonté !

13. Mais, direz-vous, si la loi est bonne, comment donc m'a-t-elle donné la mort? Ce qui est bon de sa nature peutil causer la mort ? A Dieu ne plaise qu'on fum, ut ap dise que la loi soit la cause de la mort, pareat pec elle en est tout au plus l'occasion. La

mors? Absit.

Sed pecca

salum

, per

Tatum est mibi mor

bonum ope- véritable cause de la mort, c'est le péché commis par la concupiscence, contre la tem ut fiat défense de la loi. Apprenez donc d'ici suprà moempeccans combien la concupiscence, la cause du peccatum péché, est un grand mal, puisqu'elle nous donne la mort la loi, qui est

per manda

tum,

par

bonne et sainte. Sa malice est plus grande qu'on ne peut exprimer.

Apprenons nous-mêmes combien la corruption de notre cœur est grande par l'infection de cette concupiscence, qui y fait sa principale demeure; et, dans la crainte de cette corruption, recourons continuellement au médecin, qui seul peut nous en préserver. Humiliés et gémissans, implorons la grâce de Jésus-Christ; elle seule guérit la corruption du cœur humain,

14. La loi, dis-je, est sainte et spirituelle, et elle ordonne les choses qui conviennent à l'esprit, comme de pratiquer la vertu et de fuir le vice.

Il n'en est pas ainsi de moi, tout Chrétien et Apôtre que je sois, je suis charnel, j'ai des inclinations corrompues, qui me portent aux choses de la chair; j'ai des répugnances pour les choses de l'esprit, en un mot, je suis vendu comme un esclave à la concupiscence, qui est la mère du péché.

L'Apôtre passant de l'état de la loi à l'état de la grâce, pour notre instruction et pour nous exciter au combat, nous fait voir en sa personne les effets déplorables de la concupiscence, même dans les Saints.

Dans cet état les Saints ressentent les

14. Scimus enim quia lex spiritualis est.

ego autem sum, venum peccato.

carnalis

datus sub

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