l'esprit et la chair, la grâce et la concupiscence.

Cette homme sent deux lois en luimême, la loi de l'esprit, la loi de la chair; la loi de l'esprit, qui consent à la loi de Dieu; la loi de la chair, qui incline au péché.

De là naît ce combat perpétuel, ce schisme continuel que nous ressentons en nous-mêmes, et qui ne finira que dans la paix de l'éternité; la chair convoite contre l'esprit, et l'esprit contre la chair.

S. Paul nous représentant ce combat en sa propre personne, semble sonner de la trompette, pour exciter tous les Chrétiens à l'imiter, c'est-à-dire, à veiller, à combattre, à vaincre comme lui.

H nous faut veiller, l'ennemi est au milieu de nous, il est dans notre cœur.

Il faut combattre contre la concupiscence; il.en faut tellement réprimer tous les mouvemens déréglés, que non-seulement nous n'en suivions aucun dans la pratique, mais de plus que notre volonté ne leur donne pas le moindre con

sentement.

Il faut vaincre ; il y va de la vie, da salut et du royaume éternel.

C'est l'effet de votre grâce, ô mon divin Sauveur et c'est votre gloire de faire qu'un homme foible soit victorieux de lui-même. Donnez-moi cette grâce, par votre miséricorde; donnez-moi les forces, le courage et la persévérance afin que, ayant vaincu la chair et la concupiscence, je sois parfaitement soumis à votre loi selon mon esprit et ma volonté. Amen.

SAINT PAUL, dans le Chapitre précédent, nous a exposé la foiblesse de la loi et les désordres que cause la concupiscence; en celui-ci, il nous décrit la force et les avantages de l'esprit et de la grâce de Jésus-Christ.

Cet esprit et cette grâce mettent les véritables Chréticas hors d'état de damnation parce qu'ils les délivrent de la tyrannie du péché, et qu'ils leur donnent des forces pour accomplir les commandemens de Dieu: ils font que nous ne vivons pas selon la chair, ce qui seroit la mort de l'ame, mais selon l'esprit, ce qui est la vie et la paix.

Un Chrétien régénéré par le Saint-Esprit, n'est pas charnel et ne goûte pas les choses de la chair, si pourtant il a conservé l'esprit dans lequel il a été baptisé : s'il ne l'a pas conservé, il n'est pas Chrétien; s'il l'a conservé, son corps à la vérité est sujet à la mort, mais son ame vit de la vie de la grâce, et vivra un jour de la vie de la gloire; parce que le même esprit qui a ressuscité JésusChrist ressuscitera les Chrétiens à la vie éternelle.

D'où il faut conclure que nous ne devons pas vivre selon la chair, ce qui est la mort et la source de la mort; mais, animés du Saint-Esprit, nous devons mortifier la chair, et vivre d'une vie spirituelle et divine. C'est pour cela que l'esprit d'adoption nous a été donné, dans lequel et par lequel nous prions Dieu avec confiance, comme notre père; et ce même esprit nous rend témoi

Vers. 1.

2-4.

5-8.

9-11.

12-13.

24-17.

28-25.

Vers. 26-30, Voyez-enles motifs, vers, 32-34-35.

86-39.

-gnage à nous-mêmes que nous sommes les enfans de Dieu, ses héritiers et les co-héritiers de Jésus-Christ, si pourtant nous souffrons avec le même Jésus-Christ.

Que cette condition de souffrir avec JésusChrist n'effraie personne ; car il n'y a pas de pro portion des maux de cette vie avec la gloire future des enfans de Dieu : cette gloire est si grande, que les créatures même insensibles, qui servent aux enfans de Dieu, souhaitent avec empressement cette gloire de leurs maîtres, afin d'y participer à leur manière à plus forte raison, nous, Apôtres et fidèles, ayant les prémices de l'esprit, aspirons-nous à cette gloire qui sera la consommation de notre adoption.

Un autre effet de l'esprit de Dieu en nous, c'est d'aider notre foiblesse pour bien prier: il prie lui-même en nous et pour nous d'une manière ineffable et outre cela il fait que toutes choses, quelque contraires qu'elles soient, se tournent en bien à ceux qui, par une pure miséricorde de Dieu, sont tellement appelés à la sainteté, qu'ils obéissent à cet divine vocation: car ceux que Dieu a prévu devoir être tels par sa grâce, il les a prédestinés à la ressemblance de son Fils par la patience ensuite de quoi il les appelle aux souffrances par lesquelles il les justifie de plus en plus, et enfin les glorifie ici sur la terre, et principalement dans le ciel.

Saint Paul, au verset 31, se sert de cet amou de Dieu envers nous, pour exciter notre confiance en lui. Il se sert de la même charité de Dieu pour exciter notre amour pour lui, et il espère que nous persévérerons inviolablement en son amour,

PARAPHRASE.

1. Nihil er

go nunc dam

nationis est

iis qui sunt

Il n'y a donc pas de condamnation à craindre pour ceux qui sont en JésusChrist, qui ne vivent pas selon la chair, c'est-à-dire, qui, résistant à la concu- to Jesn, qui piscence, ne se laissent pas emporter à non ses mouvemens déréglés.

COMMENTAIRE.

C'EST un grand sujet de douleur à un enfant de Dieu, de sentir en lui-même la loi du péché les mouvemens déréglés de la concupiscence; mais dans sa douleur il a cette consolation, que tous ces mouvemens involontaires ne Ini sont point imputés à péché ; qu'au contraire, la résistance qu'il leur fait lui est méritoire devant Dieu.

2. Parce que la grâce que le S.-Esprit répand en nos cœurs, par les mérites de Jésus-Christ, m'a délivré, et tout véritable Chrétien de la domination de la concupiscence, et de la mort donne à ceux qui lui sont soumis.

qu'elle

in Chris

secun

dum carnem ambulant.

La grâce, selon saint Paul, est la loi de l'esprit ; elle est répandue dans nos cœurs. pour y régner et pour y soumettre nos passions à l'esprit, comme la loi règne et tient. les hommes soumis, dans un état bien police

2. Lex enim spiritus vita

in Christo Jesu liberavit me à lege peccati et mortis.