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leurs exemples; il exhorte les Gentils à faire de même, parce que la conversion des Juifs sera comme la résurrection du monde; et il ajoute qu'il y a lien d'espérer cette conversion, puisque cette nation est sainte et consacrée à Dieu dans les Patriarches.

Il est vrai que les Gentils sont maintenant le peuple de Dieu, en la place des Juifs; mais les Gentils ne doivent pas pour cela mépriser les Juifs; ils doivent plutôt craindre de tomber euxmêmes: car si Dieu n'a pas pardonné aux Juifs, mais les a rejet és pour leur infidélité, quel sujet n'ont-ils pas de craindre? Qu'ils soient donc fidèles, et qu'ils se conservent par la fidélité.

Au reste les Juifs peuvent, s'ils veulent quitter leur infidélité, redevenir le peuple de Dieu; cela même est aisé à Dieu, et arrivera un jour de cette manière, selon la prédiction des prophètes. Cette nation est toujours chèreà Dieu, Â. cause des Patriarches.

Comme autrefois les Gentils ont été infidèles, et que, par la grâcede Dieu, ils ont été amenés à la foi, à l'occasion de l'infidélité des Juifs: de même les Juifs excités par l'exemple des Gentils, croiront un jour à Jésus-Christ et obtiendront miséricorde. De sorte que Dieu, par ua mystère ineffable, a permis que tous fussent enveloppés dans l'infidélité, afin de faire misérieorie à tous.

Et c'est ce qui oblige saint Paul, en finissant ce Chapitre, et toute la première partie de cette Epitre, de s'écrier en admirant la providence de Dieu ô abîme de richesses! etc.

PARAPHRASE.

J'AI dit que les Juifs sont rejetés de Dieu pour leur infidélité; mais maintenant je

Vers. 13.16

17-22

23-2728-29.

30-32.

33.36.

1. Dico ergo: Numquid Deus repu lit popu

semine Abra.

ham, de tri

Absit. Nam demande, Dieu a-t-il donc rejeté tout et ego Israëlita sum ex son peuple? Non, assurément; car moimême je suis Israélite, de la race d'Abraham, de la tribu de Benjamin, et néanmoins je suis Chrétien et Apôtre de Jésus-Christ.

bu Benja

min:

2. Non repulit Deus plebem

suam, quam præscivit. An nescitis

е

2. Dieu n'a pas rejeté cette partie de son peuple, qu'il a prévu devoir être in Elia quid fidèle à sa grâce, et devoir croire à Jésusdicit Scrip- Christ. Ne vous souvenez-vous pas de ce qui est écrit au 3. livre des Rois, lorsElie, parlant à Dieu, se plaint à lui que des enfans d'Israël, comme s'ils avoient tous abandonné son service pour adorer les idoles ?

tura: quemadmodum interpellat Deum ad

versum israël?

3. Domine, prophetas tuos occide

runt,
tua suffode-

altaria

3. Seigneur, dit-il, ils ont tué vos runt: et ego prophètes, ils ont renversé vos autels, relictus sum il ne reste plus que moi seul, véritable solus, et adorateur, et ils cherchent continuelle

quærunt ani

mam meam. ment à me faire mourir.

4. Sed quid

dicit illi divinum responsum ?

4. Mais quelle réponse, Elie parlant ainsi, reçoit-il de Dieu ? Non, vous n'êtes Reliqui mihi pas le seul qui m'adorez, comme vous le lia virorum, croyez; mais j'ai réservé, par ma grâce, qui non cur sept mille hommes qui n'ont pas fléchi vaverunt ge- les devant Baal.

septem mil

nua auté

Baal.

genoux

5. Il en est donc de même dans ce temps de la loi Evangélique; il semble que toute la nation juive soit tombée dans l'infidélité; mais un certain nombre, grand en lui-même, mais petit par rapport à toute la nation, a cru en JésusChrist et a été justifié par l'élection gra

tuite de Dieu..

COMMENTAIRE.

APPRENONS, à l'exemple d'Elie, d'avoir du zéle pour la gloire de Dieu, de nous affliger qu'il soit tant offensé et qu'il ait si peu de véritables serviteurs; mais si nous sommesréduits dans un état semblable à celui d'Elie, apprenons de l'oracle divin à ne pas juger, à ne pas nous défier, à ne pas désespérer, à ne pas croire que tout soit perdu.Souvenons-nous alors que Dieu est tout-puissant, qu'il ne permet aucun mal dont il ne tire quelque grand bien; dans ce souvenir adorons Dieu, et, soumis à sa divine volonté, attendons qu'il fasse selon son bon plaisir.

6. Si ça été par une élection gratuite qu'ils ont été justifiés, la justification ne se fait donc pas par les œuvres de la loi, mais gratuitement par les mérites de Jésus-Christ, qui nous sont appliqués par la foi vive; autrement elle seroit une ré compense et non une grâce.

La justification est gratuite et ne suppose aucun mérite dans celui qui la reçoit, sup

5. Sic ergo

et in hoc

tempore, reliquiæ secundum electio nem gratiæ sunt.

salvæ fact

Voyez le Corollaire.

6. Si autem gratia, jam ribus: alia. quin gratia gratia. jam non est

non ex ope

la

Voyez triple Expo

sition.

7. Quid

quærebat

non est con

secutus: e

posé même toutes les dispositions requises, par exemple, la foi, la pénitence et les autres, parce que toutes ces dispositions ne donnent aucun droit d'obtenir la justice à laquelle elles ne disposent pas par leur efficace naturelle, mais par une pure bonté de Dieu.

7. Que s'ensuit-il de là? C'est que la ergo quod plus grande partie du peuple d'Israël, Israel, hoc qui cherchoit la justice par les œuvres de la loi, ne l'a point obtenue, à cause de lectio autem son infidélité; mais qu'une petite partie de ce même peuple, croyant en JésusChrist, a été élue pour obtenir la justice, et en effet l'a obtenue, tandis que tous les autres demeurent aveuglés et endurcis pour leur opiniâtreté.

Cons Cuia

est: cæteri

verò exca

cati sunt:

8 Sicut scriptum est: Dedit illis Deus

8. Ainsi qu'il a été prédit par Isaïe: * Parce que, rebelles à Dieu, ils ont rejeté Jésus-Christ, Dieu leur a donné un esspiritum prit d'assoupissement qui leur ôte tout compunctio nis ocules sentiment; de sorte qu'ayant des yeux, ut non vi- ils ne voient pas, et qu'ayant des oreilles ils n'entendent pas; tels sont jusqu'à diant, usque présent les Juifs à l'égard de Jésus-Christ.

deant,etau

resut non au

in hodier num diem.

* 62. 10.

Dieu leur a donné cet esprit d'assoupissement, en les abandonnant à leur propre malice, de sorte qu'ils se sont aveuglés euxmêmes.

pour

dicit: Fiat

mensa eo

9. David leur a prédit la même chose, 9. Et David que leur table, qui est lasainte Ecriture, exposée comme une table à leurs yeux, la nourriture de leurs ames; que cette table, dis-je, leur soit un piége où ils se prennent, et une pierre qui les fasse broncher, et que cela leur arrive pour la juste punition de ce qu'ils n'ont pas

voulu reconnoître Jésus-Christ dans la sainte Ecriture.

10, Que les yeux de leur esprit s'obscurcissent, de sorte qu'ils ne voient et ne désirent pas les choses du ciel; et que courbés vers la terre, ils ne voient et ne goûtent que les choses terrestres.

Voilà la description de l'état misérable où l'infidélité a réduit les Juifs; mais, hélas ! n'est-ce point aussi la description de l'état malheureux de trop de Chrétiens qui, en punition de l'abus qu'ils on fait des grâces de Jésus-Christ, sont frappés d'un esprit d'assoupissement, comme des léthargiques? En voyant, ils ne voient pas; en entendant, ils n'entendent pas; ils sont éclairés dans les choses du monde, et ils sont aveugles dans celles de Dieu; ils sont intelligens dans les affaires du siècle, et ils sont stupides pour les affaires de l'éternité ; et courbés vers la terre, ils n'aiment et ne goûtent que les choses de la terre.

rum in laqueum : et in captionem, et in scandalum butionem il"Ps. 67. 23.

et in rétri

lis.

Obs

10. curentur 0

eorum

culi
ne videant;

et dorsum

eorum sem

per incurva,

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