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paroît différent de tous les autres. L'on trouve dans le troisième volume de mes opufcules, le peu que j'ai pu reconnoître jufqu'ici de ses propriétés, & l'on peut les confulter à leur place; il en refte cependant beaucoup à examiner,que j'ai été obligé de remettre à un autre tems, n'ayant pu m'en procurer une quantité fuffifante. Les trois acides minéraux le diffolvent; mais difficilement. Tous les autres n'ont pas encore été éprou vés avec assez de soin. Dans l'ordre des précipitations par les métaux, il paroît que la fidérite doit paffer avant le plomb, puifqu'aucun autre métal n'a pu jufqu'ici la précipiter fous forme métallique; mais toujours fous forme de chaux, comme il arrive à l'égard de l'étain.

Voilà, fans doute, un champ très-vafte d'expériences & d'observations, qui en demandent encore beaucoup de nouvelles : j'ai diftingué ce qui étoit certain de ce qui n'étoit que douteux, afin que celui qui voudra y hasarder sa patience & fon génie, fache ce qui lui refte à faire. Ce qui eft équivoque ou douteux, n'a pas pour cela été mis fans raifon; mais feulement, par des raifons infuffifantes pour donner une pleine conviction. Si, malgré cela, je me fuis trompé en quelque chofe, on doit le pardonner à la foiblesse humaine ; cepen

dant je ne doute pas que beaucoup d'affertions,qui paroîtront obfcures, & peut-être fauffes à pluLieurs , ne foient claires & très-évidentes pour celui qui voudra s'appliquer férieufement au même

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SUPPLÉMENT.

LE célèbre Bergman avoit prévu, que les dé

couvertes des Chymiftes apporteroient quelques modifications à fa table des Affinités. L'on peut voir dans la partie du Dictionnaire de Chymie, que M. de Morveau a fi bien traitée ( Nouvelle Encyclopédie, Chymie, Tom. I. Ière, Part.), à quel point la conjecture de Bergman s'est vérifiée à l'égard des acides. Nous ne pouvons mieux faire que d'emprunter de fon excellent Traducteur, les additions que fa Table exige actuellement. Nous nous bornerons à décrire en peu de mots, la manière d'obtenir les nouveaux acides, & ce que l'on connoît de leurs affinités, fans cependant faire mention des fels avec excès d'acide, comme le tartre & le fel d'ofeil; parce ces fels étant évidemment compofés, forment des combinaisons triples, & doivent par cette raison,être exclus de la Table des attractions électives fimples. L'on verra enfuite dans les notes les corrections & les retranchemens que les expériences ont indiqués.

S. LXXI.

L'Acide malufien.

M. de Morveau donne ce nom, à un acide que l'ingénieux Schéele a découvert dans le fuc de plufieurs fruits, & qui fe trouve plus pur & plus facile à obtenir dans celui des pommes. C'eft en comparant le fuc de grofeille (ribes groffularia) avec celui du citron, que le célèbre Chymiste de Koeping,trouva que la craie ajoutée au premier n'en précipitoit pas tout l'acide ; & qu'ainfi, outre l'acide du citron, ce fuc en contenoit un autre, qui formoit avec la craie, un fel différent du citrate calcaire. L'efprit-de-vin, mêlé à la liqueur décantée de deffus ce dernier fel, en précipitoit à la vérité un coagulum, qui étoit la combinaison du nouvel acide avec la chaux ; mais il s'agiffoit de le débarraffer de la partie mucilagineufe, & de la matière extractive qui le rendoient impur. M. Schéele fit évaporer le fuc de groseilles en confistance de fyrop, il y verfa de l'efprit-de-vin rectifié, jetta le tout fur le filtre, qui retint la partie gommeufe, & l'alkool paffa chargé des deux acides, & de la partie favoneuse extractive. L'efprit de-vin fut enfuite enlevé par l'évapora

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tion & le réfidu étendu d'eau, fut faturé de

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craie; & après qu'on l'eut fait bouillir deux minutes, le citrate calcaire fe précipita, & fut séparé par le filtre; enfin l'efprit-de-vin, verfé sur la la liqueur filtrée, précipita le malufite calcaire, & s'empara de la partie extractive; de forte que le précipité, lavé avec de nouvel efprit-de-vin, donna ce fel débarraffé de toutes fubftances étrangères. Pour en obtenir l'acide libre, il essaya d'en précipiter la chaux par l'acide vitriolique; mais le procédé n'ayant pas réuflì, il fe fervit de l'acéte de plomb, & il obtint la malufite de plomb; après l'avoir bien lavé, il en dégagea l'acide malusien par le de l'acide vitriolique.

moyen

Il trouva qu'on pouvoit beaucoup abréger le procédé, en fe fervant du fuc de pommes, qui ne contient point d'acide du citron, & qui tient fi peu de matière mucilagineufe, que l'efprit-de-vin n'y occafionne aucun changement. Sa méthode confifte à faturer d'alkali fixele fuc de pommes,à y verfer enfuite de la diffolution d'acéte de plomb, jufqu'à ce qu'elle n'y occafionne plus de précipité, enfin on verfe fur ce précipité bien édulcoré, de l'acide vitriolique affoibli, jufqu'à ce que la liqueur prenne une faveur acide franche, fans mélange de doux; c'est une preuve alors, qu'elle ne contient plus de malufite de

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