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qu'il soit son fils '; mais rien, dans tous ces noms, cependant fort remarquables, ne nous montre, non plus que dans les

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Ayant placé, d'après un calendrier mal compris Abel et Seth, avant Hoang-ty ou Adam, on a peu insisté sur les enfans d'ABEL, ou Fo-hy, qui paraît avoir été immolé jeune, bien que sa femme et sœur Niu-oua, soit devenue très célèbre.

Mais ayant trouvé une liste des noms honorifiques de SETH ou Chinnong, et de ses descendans jusqu'à Noé, on a placé dans les histoires modernes, ces générations de Chin-nong ou Seth, avant Hoang-ty, ou ADAM, qui, suivant les Chinois, remplace sur le trône le Roi Yu-vang, c'est-à-dire MATHUSALEM Ou LAMECH.

On sait que Noé est nommé par les Orientaux, le second Adam; aussi le docte Bayer, égaré, comme Schuckfort, par ce déplacement des fils d'Adam, fait-il de Fo-hy, ADAM, et de Niu-oua, EvE: alors, comme nous, il est amené, à faire de Chin-nong,SETH; de Ty-ling-kouey, Enos; de Ty ching, Caïnan, etc., etc.; de Ty-lay, HÉNOCH; et enfin de Hoang-ly, dont il distingue à tort Hien-yuen, il fait ainsi Noé, ou le second Adam.

On peut consulter son muséum sinicum, et l'on y trouvera cette liste, en partie vraie, en partie fausse, que nous donnons aussi, Tableau II, que nous rectifions, dans notre Tableau III des générations d'Adam à Noé.

mais

Mais rien dans le nom du juste Fo-hy, ne convient à Adam, et rien dans le nom de Hoang-ty, ne concorde avec le nom de Noé : et l'on con→ çoit dès lors, comment les idées de Bayer, n'ont pas été admises, bien que développées avec beaucoup de science.

Mais, quant à ces descendans de Chin-nong, dont les listes offrent diverses variantes, et sur lesquels on peut consulter les p. cxxiv, cxxv, cxxvi, du discours préliminaire du Chou-king, il est remarquable que des auteurs, placés avant notre ère, s'accordent déjà à dire, que sa dynastie devait compter 70 princes, dont ils ne nomment cependant que les sept ou huit premiers: on savait donc, dès lors, que le Messie, issu de Seth, paraîtrait à la 72me génération après Adam, et ce fait seul, nous paraît aussi important que l'explication des 70 semaines d'années de Daniel. — Voyez le discours préliminaire du Chou-king, p. cxxvi, où Chytse, et Liu-pou-ouei, qui vivait 240 ans avant notre ère, et qui est auteur d'un Tchun-tsicou, livre fort estimé et rempli de recherches curieuses sur les antiquités, sont cités comme attribuant ainsi, soixante et dix successeurs, à Chin-nong, ou Seth. Long-tems après notre Ere, Lopi, auteur du Lou-sse, et de fables monstrucuses, a nié que Chin-nong, eût eu 70 successeurs: mais le fil des traditions était perdu pour lui: et nous devons nous en tenir, aux assertions de Liu-pou-ouey, qui vivait à la cour de Chy-hoang-ty, le célèbre fondateur des Tsin; qui, dans cette cour

fables dont on entoure Hoang-ty ou ADAM, la faute qui retomba sur toute sa postérité.

Le nom donné à Tchy-yeou, aussi appelé Yen-ty, ou la calamité du feu, et qui est l'adversaire de Hoang-ty, pourrait seul amener à des idées voisines de celles qu'offre la Bible.

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Ce personnage surnaturel, qui fut le premier de tous les rebelles, et le chef des Neuf noirs, Kiéou-ly ou des démons, s'appelle Tchy, un vil insecte, un serpent, un être affreux et méchant ; et il est remarquable qu'on puisse aussi joindre, à ce caractère, la clef de la femme Niu, c'est-à-dire, obtenir ainsi le nom NiuTchy, c'est-à-dire de la femme au serpent des Mexicains, sans changer en rien sa signification; quant à la seconde partie de son nom Yeou, elle signifie, à la fois, très-beau et parfaitement laid; ce qui s'applique admirablement à Satan, cet archange déchu, tel que Milton, dans ses beaux vers, nous lé représente, d'après les traditions sacrées.

Ici donc, il y a encore des traditions précieuses de la Bible et de la haute antiquité et les histoires musulmanes sur le séjour d'Adam, à Ceylan ; celles des Indous, sur les combats de Rama, contre le démon Ravana, et sur l'enlèvement de la belle Sita, femme de Rama, nous paraissent tirées de ces antiques poèmes, composés sur Adam et Eve, et dont nous trouvons, en Chine, des fragmens, écrits en hiéroglyphes, d'abord Assyriens.

Mais, pour revenir à Hoang-ty, étant né, nous disent ces traditions conservées en Chine, avec une intelligence extraordinaire, il savait parler en naissant. Comme ADAM, formé d'Adama, la terre jaune, ou rouge orangé, il fut nommé Hoang-ty, parce qu'il régna, dit-on, par la vertu de l'élément de la terre, qui est jaune, ou orangée par sa couleur ; et, dans sa forme antique, ce nom 黃 Hoang, qui est le nom des enfans jusqu'à l'âge de quatre ans, comme aussi, c'est celui de la terre rouge ou jaune, est composé de la clé

puissante, était entouré de Juifs et d'Assyriens, nous dit-on, et dont le témoignage précieux, d'accord avec nos livres saints, vient encore nous démontrer, par une autre voie, que la principauté de Tsin, célèbre par son soin pour les haras, ne pouvait être que d'origine arabe, ou juive, c'est-à-dire venue du célèbre pays de Tatsin, ou de la Syrie,

comme nous l'avons prouvé, Annales, t. x11, p. 245.

Voir la figure de la femme au serpent mexicaine, et de ses deux fils

qui se battent, dans le t. x, p. 50 des Annales.

Ho, qui en l'é

Tou, la Terre, placée au-dessus du feu chauffant, l'anime et la rougit: or l'homme est précisément, aussi, formé d'une matière qu'anime un feu divin: on voit donc comment, Homo, l'homme, et Humus, la terre en latin; ADAM, l'homme, et Adama, la terre en hébreu; et Orang, homme, eu malais, se dérivent les uns des autres; Hoang, nom d'Hoang-ty, se prononçant aussi Hoam, d'où, Homme ; et Hroang, d'où Orang, nom de l'Homme, en malais, nous l'avons déjà dit, et chez nous de la couleur Orangée.

Les langues mêmes des peuples les plus éloignés, aussi-bien que l'hébreu, ont donc conservé des vestiges de ce nom hiéroglyphique d'ADAM; et indépendamment de ces noms, cette faculté de parler en naissant, cette invention de tous les arts qui lui est attribuée, et même celle de la monnaie, comme on le dit du Saturne des Romains, suffit pour nous démontrer qu'Hoang-ty ne peut être qu'ADAM, tel que la Bible nous le présente et nous le fait concevoir; et ADAM, non pas créé dans la Chine, mais bien plutôt vers la Perse et l'Assyrie; car cette histoire même, que nous analysons, rapporte que parmi ses ministres, était un nommé Ling-lun, natif d'un pays situé à l'ouest du TA-HIA, ou du Khorassan.

Cette histoire dit aussi que Hoang-ty construisit le lieu qu'il appela Hokong, ou Palais de la Réunion, et qu'il le fit pour sacrifier au Chang-ty; et l'on sait que tous les Orientaux, comme le rapporte d'Herbelot', font élever le Temple sacré ou la Caaba de la Mecque par ADAM, le père des hommes, ou supposent du moins, qu'alors, elle descendit du Ciel.

Nous voyons donc là encore des assimilations et des traditions arabes ou sabécnnes, et dont le fondement peut fort bien, toutefois, avoir la vérité pour base.

Mais le nom de la femme célèbre et vénérée de Hoang-ty est pour nous bien autrement important: on la dit fille de Sy-lingchy, c'est-à-dire de la Côte d'Occident: on rapporte, qu'ayant enseigné la filature et le jardinage, elle fut honorée comme une divinité; mais on n'explique pas pourquoi son nom vulgaire Louytsou; formé de rsou, l'ayeule, la grånde ayeule,

1 Voyez p. cxxx, Discours préliminaire, Chou-king.

P. 784, Biblioth. orientale, article Scheith ou Seth, dont une ville, en Arabie, porte encore le nom,

ce qui convient très-bien à Eve, offre dans sa première partie Louy, le sens si abstrait, qui entraîne les autres dans son propre mal'. Ce caractère Louy, qui s'écrit à volonté avec ou sans le caractère Niu, femme ou vierge, est formé en outre d'un groupe

Louy, composé de la clef des jardinages Tien, et de celle de la filature My, c'est-à-dire qu'il peignait les occupations naturelles de la première femme : mais il y a bien loin de là au sens abstrait que lui donnent, sans l'expliquer, les dictionnaires chinois et celui du Père Basile de Glémona, publié pour M. de Guignes le fils, et d'après les ordres de l'infatigable dominateur de la France, qui l'avait enlevé au Vatican à Rome '.

En donnant des ordres à cet égard, Napoléon, certes, ne pensait pas qu'il produisait de nouvelles médailles en faveur de la Génèse, dont, long-tems du moins, il se soucia assez peu : mais l'homme propose et Dieu dispose, et les voies de la Providence sont souvent admirables.

De doctes théologiens, de savans Jésuites, ont composé ces Dictionnaires Chinois-Latins que nous ouvrons à peine, et préoccupés de leur tâche pénible, déconcertés par quelques erreurs,

Le sens complet est macula, defectus, vincire, ligare, alios in suis matis implicare. Vérifiez, ces divers sens, si parfaitement applicables à Eve, à la clef 120me, no 7796, du dictionnaire chinois latin, publié par M. de Guignes fils, Paris.

Voici les traditions des Parses, sur le premier homme et la première femme : Le premier homme que Dieu plaça sur la terre se nommait Guel-sehah, ou Roi de la Poussière; car son empire, ne s'étendait que >>sur la Terre, et son fils fut Meschia, sa fille Meschiané; puis vint Hosching Pischdad. On compte 294 ans 7 mois de Kaiomorts à Hosching.

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Et ailleurs, «Le monde dure 12,000 ans, et 6,000 ans s'écoulèrent sans mal, mais alors parut Ahriman, auteur des maux et combats. Dans le 7 mille eurent lieu le mélange des maux et des biens: et l'homme et le Tau. reau parurent sans naître de mâle et femelle. Le Taureau se nommait Aboudad ou la Justice, et il fut fait pour mourir et ne parlait pas. L'homme se nommait Kaiomorts, et il a été le commencement des générations. Et au bout de 30 ans étan! mort, de sa semence vinrent deux plantes semblables aux Reivas, qui ensuite devinrent homme, et formèrent Meschia eɩ Meschiané. » Et p. 355, il est dit que Kaiomorts ou SETH cultiva 30 ans la terre. Voyez Anquetil, Zend-Avesta, p. 352 et 355 du Boundehesch.

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quelques fables modernes, ajoutées aux antiques et précieux documens conservés en Chine, ils n'ont pas su voir, dans cette histoire d'Hoang-ty, qu'ils s'efforçaient de placer après le déluge de Noé, les preuves les plus inespérées, en faveur de nos livres saints.

Ils ont bien senti que la morale des livres chinois était celle de la Bible; ils ont même vu des traditions qu'ils ne pouvaient rapporter qu'au Messie, et dans leur embarras, comme le fait l'Allemagne moderne pour ses explications des livres saints, ils ont voulu nier l'existence de ces personnages des livres antiques écrits en hieroglyphes, et en faire de pures figures du Messie, et Vierge qui lui donna naissance.

Ce fut donc avec justice qu'à Rome, on repoussa ces idées, bien qu'appuyées d'ailleurs d'une haute érudition; mais les rapprochemens que nous présentons ici, que nous avons médités près de quinze ans, et que nous perfectionnons chaque jour, ne nous semblent pas dans le cas de subir les mêmes censures.

Nous croyons les livres conservés en Chine, originaires de la Syrie, et écrits avec les mêmes caractères que les Briques de Babylone, ce que nous pourrions même démontrer; nous voyons dans ces livres de précieux débris, mais aussi des idolâtries déplorables, telles que le culte persan des élémens, idolâtries analogues à celles, qui du tems de Moise, avaient déjà empoisonné l'Egypte, et qui, dans le tems d'Abraham et de ses pères, leur avaient fait fuir la Chaldée.

Il existe encore en Assyrie une secte de demi-chrétiens, qui vénère de prétendus livres d'Adam, de Seth, d'Edris ou Hẻnoch, de Noé et d'Abraham, et cette secte est celle des chrétiens de Saint-Jean, Mandaites ou Sabéens. Quelques-uns de leurs livres ont été traduits récemment, et ont offert des interpolations, des imaginations tout-à-fait orientales; on peut voir M. de Norberg, à cet égard, et sa traduction du livre d'Adam.

On sait que le Livre d'Hénoch, conservé en Abyssinie, et rapporté par Bruce 1, a été autrefois canonique; il décrit aussi un monde anté-diluvien, et des mœurs bien éloignées de nos idées actuelles.

1 Ce livre a été traduit en anglais, par MM. Laurence, Oxfort, 1820, et nous l'avons déjà indiqué.

TOME XVI. Nos 91-92. 1838.

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