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Nous pensons que les Sabéens d'Assyrie, ont, à une époque plus ou moins reculée, porté les livres bibliques, ou des fragmens de ces livres, écrits en hieroglyphes, aux peuplades Tartares déjà existantes en Chine, et amenées, par ces Sabéens, à l'étude de ces hiéroglyphes assyriens, aussi bien qu'elles le furent ensuite à l'étude de l'alphabet.

On voit dans Visdelou comme dans M. de Guignes (et MM. Klaproth, Remusat et Langlès, l'ont répété d'après eux), que les anciens Ouigours, cités déjà avant notre ère, et donnés comme une peuplade Turque, avaient, à la fois, un alphabet dérivé du syriaque, l'écriture hiéroglyphique et les Kings, introduits chez eux et en Chine, par les Sabéens.

Mieux que personne, ils pouvaient donc traduire, soit d'après les Septante, soit d'après l'hébreu, et en hiéroglyphes, qui leur étaient familiers, des parties, plus ou moins étendues, de la Bible et de ses Généalogies; et ce sont eux, on le sait, qui ont donné un alphabet aux Tartares.

On parle, depuis un tems fort reculé, le Persan dans la PetiteBoukharie, c'est-à-dire à la porte même du Céleste Empire, et nous avons montré, dans notre dissertation sur le TA-TSIN 1, que les Juifs eux-mêmes avaient pu, avant notre ère, pénétrer, aussi bien que les Egyptiens, dans le cœur de la Chine.

2

Soit par les Sabéens, soit par les Juifs et leurs rabbins 2, plus ou moins rêveurs; soit par les Arabes issus d'Ismaël, et qui, par mer aussi, arrivaient en Chine, ce vaste pays a donc pu recevoir des parties plus ou moins complètes de la Bible, et en former ses livres sacrés, mêlés aussi d'autres matériaux moins purs. C'est notre conclusion, en ce moment; nous invitons les hommes éclairés à méditer sur ces importantes questions. Paris, janvier 1838.

Cher de PARA VEY.

1 Voir cet article dans les Annales, tome xi, p. 245.

* Ainsi la fable grecque des Minéides, ainsi que le conte rabbinique sur la Lilith, femme du serpent (voir ci-dessus, page 20), changée en chauve-souris, et qui cherche à empêcher les femmes des Juifs d'accoucher, s'explique, quand on sait que le groupe Louy, du nom d'Eve, combiné avec la clefchien ou celle de niao, ou oiseau, signifie chauvesouris

1

TABLEAU I.

TABLEAU DES GÉNÉRATIONS

QUI ONT PRÉCÉDÉ LE DÉLUGE,

Telles que les donnent les Tables placées avant les éditions complètes du Choù-king, et le Sse-ky de Sse-ma-tsien.

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2 Seth....... 2o génération... CHAO-HAO OU YUEN-TUN... TCHANG-Y... 2o génér.

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Contemporain et gendre

d'Yao, et qui lui succède, qui

répare les maux causés par le déluge,

ayant Hours et SIB pour ministres, et qui

Voir Discours préliminaire du Chou king, fonde la famille Yu, peu célèbre; mais qui est page CXXXIII.

remplacé par TA-YU, fondateur des Hi, dy.
nastie Elamite, persanne ou assyrienne.

Il est évident que cette Table est fautive et que Tx-xo ou KAO-SIN, SOUS lequel il est dit aussi, que KONK-KONG causa le déluge, doit être descendu au moins à la neuvième génération comme CHUN, pour que ses fils HÉOU-TSY et SIE puissent avoir été les ministres ou aides de ce patriarche, ainsi qu'il est dit dans le Chou-king, autorité sacrée pour les Chinois.

Cependant, non-seulement ils nous offrent cette table, avec ces anomalies, mais ils y remontent également beaucoup trop haut, TA-YU, ou le grand Yu, qui fut l'adjoint de CHUN, et qui ayant fait écouler les eaux, effectua la nouvelle délimitation des provinces, et fonda la première dynastie régnant sur l'Asie entière, celle des HIA, et de Ninus et Sémiramis.

On remarquera que dans cette table généalogique, que nous copions exactement, deux KIAO différens figurent, l'un à la troisième génération, et l'autre à la septième génération; et les tables chinoises le font remarquer aussi, en entourant ces deux noms pareils, d'un cercle. C'est de là que nous partirons pour rétablir l'ordre dans ce tableau, comme on le verra dans le tableau III ci-après : ce sont les deux Hénoch, race de Cain et de Seth, dont la Bible fait mention.

rt

TABLEAU II.

TABLEAU DE L'HYPOTHÈSE DE BAYER,

Qui, voyant dans les histoires modernes de la Chine, Fо-HY, mis avant HOANG-TY, a cru à tort y reconnaître Adam '.

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Dans cette table, le docte Bayer arrivait donc déjà assez près de la vérité; car, effet, Noé a été le second père des hommes, et comme Adam, a dû rétablir tous arts, ce qui se dit de HOANG-TY, en effet ; mais l'étude approfondie des noms et s actions attribuées à Fo-hy, aurait dû montrer à Bayer, qu'il n'avait jamais pa re assimilé à ADAM; de même Shuckfort, plus instruit dans les caractères chinois, aurait jamais dû penser à en faire Noé.

Mais ici, Bayer a reconnu avec raison, que Chin-nong devait être Seth ou Tchang-y,| e la table précédente; que Ti-ling-kouey devait être Enos, ou Tchouen-hiu, de la able No I, qui précède; et enfin, que Ty-lay, qui signifie le patriarche, venu, arrivé, levait être Henoch ou Edris, si célèbre chez tous les Orientaux.

Tous ces noms sont exacts, et sont les noms d'apothéose de la race éclairée et pure de SETH; seulement il est inexact de distinguer, comme le fait Bayer, HIENYUEN de HOANG-TY, avec lequel les Chinois l'identifient, et de ne pas y voir le père commun de Fo-HY, CHIN-NONG, CHAO-HAO, comme cela résulte du tableau suivant, tiré du LY-KY, un des cinq Kings :

1 TAY-HAO ou FO-HY (ABEL). 2o CHIN-NONG ou YEN-TY (SETH).

Printems.

Eté.

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4° CHAO-HAO ou YUEN-TUN (CAÏN). 5° TCHOUEN-YU ou LING-KOUEY (ENOS).

Automne.

Hiver.

Avec cette table tirée du calendrier Yue-ling, composé sous les Tsin, plus de 240 ans avant notre ère, on voit comment Abel et Seth, ouvrant l'année par le printems et l'été (saisons où ils étaient honorés) se sont trouvés placés avant Adam, leur père, honoré au milieu de l'année, et répondant au sommet de l'espèce de grande pyramide que formaient, dans les fêtes de l'année, ces cinq patriarches, les plus anciens et les plus célèbres des hommes.

Le P. Gaubil a remarqué cette affectation de personnages humains à chaque saison, chaque petite planète, chaque couleur, saveur, odeur, ton musical, et chaque élément; et avec une attention un peu plus soutenue, il eût vu là, à la fois, de précieuses traces de la Bible, et la source d'idolâtries, infiniment anciennes.

Consulter aussi notre Essai sur l'origine unique et héroglyphe des lettres, planche II, où nous avons analysé ce calendrier antique.

(1) Voyez MUSEUM SINICUM, p. 289, édit. de Saint-Pétersbourg, 1730, et CHOU-KING, Disc. prélim, p. cxxiv. (2) P. 185,

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Recueil du P. Souciet.

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