le mille eft compofé de fept ftades & demi; donc il contient 45 pléthres ou 750 orgyies: mais dans Hérodote il ne s'agiffoit pas du ftade Egyptien, dont les fept & demi faifoient le mille, mais du ftade nautique, dont les 10 faifoient le même mille, qui par conféquent étoit de 60 pléthres ou de mille orgyies. Ne nous arrêtons donc plus à la méprise de Héron qui eft manifefte en cet endroit, & qui s'étend delà fur le refte de ses calculs. Selon M. Gréaves (Pyramidograph. 8°. Lond. 1646, p. 93.); le cercueil de marbre qui eft dans la chambre ménagée au centre de la grande pyramide en Egypte, mefuré par lui avec la derniere exactitude, a de longueur par dedans 5.488 pieds Anglois, qui valent 61.81 pouces du pied de Roi ; c'est l'orgyie jufte qui eft de 61.632 pouces; & de largeur 2.218 pieds Anglois, qui font 24,98 pouces du pied de Roi; c'eft le pas fimple, Bêma aploun, qui néanmoins devroit être de 25.682 pouces du pied de Roi. La taille des hommes de moyenne ftature étoit donc, il y a près de quatre mille ans, 61.632 pouces, comme aujourd'hui. Il comme aujourd'hui. Il y a également plus de deux mille ans que la durée de la vie humaine n'a pas changé, puifque au temps de Cambyfes, la durée la plus longue de la vie des Perfes n'étoit que de quatre-vingts ans ('Hérod. III, cap. XVII.), & celle des Ethiopiens, qui fe nourriffoient de laitage, de cent ans. Je ne fais s'il ne faudroit pas rapporter à l'orgyie, la canne (Kanéh), dont il eft parlé dans ce verfet d'Ezechiel que l'on verra dans l'article fuivant : comme le texte hébraïque porte Kanéh menfuræ fans autre définition, cela me paroît avoir une telle analogie avec orgyie de mefure jufte, c'est-à-dire, de mesure naturelle , que j'ai peine à croire que ce ne foit pas la même chose. Mais on peut encore rapporter cette mefure à la fuivante, comme pas on va le voir. On pourroit rectifier d'après cet expofé des mefures anciennes, les proportions des membres du corps humain, que Vitruve (lib. III, cap. I.) établit comme la base de toute la fymmétrie dans la conftruction des édifices facrés ; cet Architecte habile & exact d'ailleurs, a mal compris ici les Anciens dont il allégue l'autorité. Décapode, Acène, Calame, Arundo; en hébreu Kanéh; en fyrien Selil; en arabe Cafaba, Bab, Canne hachémique. Cette mesure servoit aux Architectes & aux Arpenteurs: elle contenoit d'orgyies 1}, de pas doubles 2 de xylons 2, de pas fimples 42 , T de cou dées facrées 5, de coudées lithiques 6 de coudées lithiques 6, de coudées médiocres 7, de coudées communes ou de pygons 8, de pieds Grecs 8 14 de pygmes 8, de pieds Romains 6, de pieds géométriques 10, de pieds pythiques 11, de fpithames 13, d'orthodôrons 14, de lichas 16, de paleftes 40, de condyles 80, de dactyles 160, & de toises du Châtelet 1.427. Il eft parlé de la calame dans Ezéchiel (XL, 5.): Et ecce murus forinfecus in circuitu domus undique, & in manu viri Calamus (Kanéh ) fex cubitorum & palmi; il y à dans le texte hebraïque, fimplement Kanéh de mefure : le Traducteur a cru devoir expliquer & définir cette mesure, en difant: fex cubitorum & palmi, ce qu'il faut entendre de fix coudées lithiques & d'un gomed ou pied géométrique; cela ne s'accorde point avec la définition de Héron qui lui donne dix pieds philétériens, mais dont je ne crois pas devoir fuivre ici l'opinion. pas Chébel hammiddáh, ou fimplement Chébel, Schanon, Funiculus ou Funiculus menfura, Chaîne d'Arpenteur, que Héron appelle Amma improprement, puifque ce nom eft celui de la coudée. Cette mefure contenoit de décapodes 6, d'orgyies 10, de doubles 12, de xylons 13, de pas fimples 24, de coudées facrées 30, de coudées lithiques 40, de coudées médiocres 45, de coudées communes ou de pygons 48, de pieds Grecs 51, de pygmes 53}, de pieds Romains 54, de pieds géométriques 6o, de pieds pythiques 67, de fpithames 80, & de toifes du Châtelet 8.56 jufte. Héron donne à cette mefure 40 coudées ou 60 pieds philétériens; mais comment cela s'accordera-t-il avec fon Schanion ou Socarion qu'il définit ailleurs à 10 orgyies? Il faut fubftituer 60 pieds géométriques à la place de 60 pieds philétériens. Plethre, ou comme les Latins le traduifent improprement, Jugere; ce pourroit bien être le Kibráh des Hébreux & l'Afla des Chaldéens & des Perfes. Cette mesure vaut de chebels 1, de décapodes ou calames 10, d'orgyies 16, de pas doubles 20, de xylons 22, de pas fimples 40, de coudées facrées 50, de coudées lithiques 66, de coudées médiocres 75, de coudées communes ou pygons 80, de pieds Grecs 86, de pygmes 88, de pieds Romains 90, de pieds géométriques 100, de pieds pythiques 112, de fpithames 133, & de toifes du Châtelet 14.267. Héron évalue le pléthre à 100 pieds philétériens; mais outre que nous avons découvert la fource de fon erreur en parlant de l'orgyie, il eft facile de le convaincre ici de faux : car Hérodote éva lue le côté de la bafe de la grande pyramide à huit pléthres, & cette dimension eft de huit cents pieds géométriques. Je ne veux pas dire pour cela que plufieurs Ecrivains n'aient pas appellé pléthres un nombre de cent mefures différentes du pied géométrique; je vois au contraire que plusieurs l'ont fait; je citerois Diodore de Sicile & Pomponius Méla, mais je crois que ç'a été par abus, & qu'il n'y a eu de pléthre réel dans l'antiquité que celui qui étoit compofé de 100 pieds géométriques. Les mefures itinéraires des Anciens dont nous allons préfentement parler, étoient les fades, anciennement aulos, le diaule, l'hippicon, les milles ou milliaires, le dolichos, le parafange ou parfá, & le fchène. n'eft Cenforin (De die nat. c. XIII.) nous apprend qu'il y avoit dans l'antiquité des ftades plus longs les uns que les autres, ftadia longitudine difcrepantia, il dit que le ftade d'Italie étoit de 625 pieds, le ftade olympique de 600 pieds, & le ftade pythique de mille pieds. Je ne fais prefque ce que veut dire Cenforin: car en premier lieu les Romains n'avoient point de ftades, à moins qu'on ne fe fervît de cette mesure de distance dans la grande Grece, où les Grecs du Péloponnefe s'étoient établis après la ruine de Troie & à d'autres époques; dans ce cas, ce qu'il appelle ftade italique que le ftade olympique dont les 600 pieds valoient 625 pieds Romains. Quant au ftade pythique évalué à mille pieds, cela me paroît bien étonnant, par la raifon que le ftade pythique étoit de beaucoup plus petit que le ftade olympique, comme nous le monà moins que cet Auteur n'entende ici par ftade pythique, (mais ne fais encore pourquoi) le ftade Egyptien qui contenoit 1066 fpithames. Aulugele (lib. I, cap. I.) nous dit auffi qu'il y avoit plufieurs fortes de ftades: Curriculum ftadii quod eft Pifa ad Jovis Olympii:.... feciffe longum pedes fexcentos; cætera quoque ftadia in terrá Græcis ab aliis pofteà inftituta pedum quidem effe nufexcentum, fed tamen aliquantulùm breviora. Selon cet Ecrivain, tous ces ftades étoient chacun de 600 pieds d'inégale grandeur, mais le ftade olympique étoit le plus grand. Il ne connoiffoit pas fans doute le flade Egyptien, qui étoit plus grand que le ftade de la carriere de Pife; mais peut-être ne prétend-il parler que des ftades de la Grece, & dans ce cas le ftade olympique étoit le plus grand. trerons, mero Ou croyoit que les Egyptiens & les Perfes n'avoient point de ftades; nous avons démontré que les Egyptiens en avoient; & il eft facile de prouver que les Perfes en avoient auffi ; & pour mettre la chofe en évidence, nous rapporterons le récit de Diodore de Sicile, lequel faisant l'histoire de la fondation de Babylone, s'exprime ainfi : « Sémiramis, qui étoit née pour les grandes cho»fes, voulant porter fa gloire au-delà de celle de fon époux, > conçut le dessein de bâtir d'abord une grande Ville dans la Ba» bylonie; elle fit venir des Architectes & des ouvriers de tous » les endroits de fon Empire, au nombre de deux millions d'hom» mes, & fit préparer tous les matériaux nécessaires à cette en»treprise. Mettant l'Euphrate au milieu de fon plan, elle fit faire » un mur de trois cents foixante ftades, qui étoit partagé & for» tifié par de grandes & groffes tours: fon épaiffeur étoit telle » qu'elle auroit fourni l'efpace néceffaire à fix charriots de front: » sa hauteur, à s'en tenir au récit de Ctéfias, feroit incroyable; » mais, au rapport de Clitarque & de quelques autres qui paffe» rent en Afie à la fuite d'Alexandre, on avoit affecté de donner > au circuit des remparts autant de ftades qu'il y avoit de jours » dans l'année, c'est-à-dire, trois cents foixante ». On voit clairement par cet endroit que Diodore admet des ftades chez les Perfes, & même dès la fondation de leur Empire. Stade pythique. Il valoit de pléthres 5, de chebels 8, de décapodes 53, d'orgyies 88, de pas doubles 106, de xylons 118, de pas fimples 213, de coudées facrées 266, de coudées lithiques 355, de coudées pythiques ou médiocres 400, de pygons 426, de pieds Grecs 460, de pygmes 474, de pieds Romains 480, de pieds géométriques 533, de pieds pythiques ou de mefure naturelle 600, de fpithames 711;, & de toifes du Châtelet 76.09. Le ftade pythique étoit celui de Delphes dans la Phocide, & de Pythion, Ville de Macédoine, où fe célébroient les jeux Pythiens en l'honneur d'Apollon qui y avoit tué le ferpent Python. Ce ftade, comme l'observe fort bien M. Fréret, conftruit auprès de Delphes à mi-côte du Parnaffe & dans un endroit où il y avoit fort peu de terrein uni, ne pouvoit occuper un grand efpace. MM. Spon (tom. II, pag. 51.) & Wheler (pag. 315 de l'édit. Angloife, in-fol. Lond. 1682.) qui en virent les ruines dans leur voyage, affurent que le peu de terrein qu'il y a dans le lieu où il eft fitué, l'avoit fait faire beaucoup plus petit que celui d'Athenes. Ce ftade, bâti de pierres tirées du mont Parnaffe même, avoit été embelli de plufieurs ornemens de marbre par Hérodes Atticus, qui n'avoit rien changé à fes premieres dimenfions, comme on le voit par un paffage de Paufanias (lib. X. ). Ainfi celui qui fubfifte encore eft l'ancien ftade Delphique, dans lequel se faifoient les courses des jeux Pythiens. M. Whéler obferve que ce ftade eft confidérablement plus court que celui d'Athenes, bâti par le même Hérodes Atticus, & que M. Vernon a trouvé de 630 pieds Anglois, comme nous le dirons bientôt. bats; La troifieme année de la XLIII Olympiade, ou l'an 589 avant J. C., les Amphictyons (Paufanias, X.) établirent des prix aux jeux Pythiens, pour tous les genres de combats qui avoient lieu aux jeux Olympiques; car jufqu'alors il n'y avoit eu de prix que pour le chant & pour la mufique. La courfe fut un de ces commais on régla que les enfans feuls feroient admis à disputer le prix, tant de la courfe du fimple ftade, que de la courfe redoublée ou du diaule : ce qui prouve qu'on regardoit ce ftade comme proportionné à la force des jeunes gens qui venoient y difputer le prix, & comme étant trop court pour convenir à des athletes d'un âge plus avancé, & dont la force devoit être mise à de plus difficiles épreuves. La grandeur de ce stade se déduit de quelques combinaisons de mefurages de monumens anciens 1o. de ce que Philon de Byzance De feptem orbis Spectaculis) donne fix ftades de circuit à la bafe de la grande pyramide d'Egypte ; or d'après ce que nous avons dit jusqu'ici, ce périmetre étoit de quatre ftades Egyptiens; 2o. de ce qu'Hipparque, au rapport de Pline, donne à la circonférence de la terre 264000 ftades, ou, felon d'autres, jufqu'à 285000 : le moyen proportionnel entre ces deux réfultats feroit de 274500 ftades, ce qui eft fort approchant de 270000 ftades pythiques que doit contenir la circonférence de la terre; le stade d'Hipparque devoit être également celui de la Macédoine, car ce Philofophe étoit de Stagire, patrie d'Ariftote. Stade Nautique, petit ftade Afiatique & Egyptien; Afparèze ou Vatavan des Arméniens. Il contenoit de ftades pythiques i, de pléthres 6, de chebels 10, de décapodes 60, d'orgyies 100, de pas doubles 120, de xylons 133, de pas fimples 240, de coudées facrées 300, de coudées lithiques 400, de coudées médiode pygons 480, de pieds Grecs 518, de pygmes 533, de pieds Romains 540, de pieds géométriques 600, de cres 450, |