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modios & demi; mais qu'il y a un autre faton de la continence de vingt-deux xeftès ou logs, & de même capacité que le modios: Jatum genus & menfura juxta morem Palatina, unum & dimidium capiens modium, cujus nomen ex hebræo tractum eft. Satum enim apud eos nominatur fumtio five elevatio, quod qui metitur dem menfuram fumat ac levet. Eft & aliud fatum, menfura fextariorum 22. Capax quafi modius, &c. Tout ce raifonnement est fondé fur un paffage de faint Jérôme dans fes Commentaires fur faint Matthieu (XIII, 33.), & que voici: Satum genus eft menfuræ, juxta morem Palaftinæ provinciæ, unum & dimidium capiens modium. Jofephe (Apxason, lib. 9, cap. 2.) dit également que le faton eft d'un modios & demi, mais d'un modios & demi Romain: ixus δὲ τὸσάτον, μόδιον καὶ ἥμισυ Ιταλικόν. Il n'y a rien de vrai dans tout cela. Le faton, seah ou faa, & le modios étoient la même mesure; & cette mesure, comme on pourra le vérifier, valoit un modios & demi d'Athenes; il contenoit 24 & non 22 logs. En effet, qui ne feroit choqué, malgré les pieufes & myftiques obfervations de S. Ifidore, qui n'ont au refte leur principe que dans quelques méprifes de faint Epiphane, ou peut-être plutôt dans le manque de foin de fes Copiftes, de la quotité finguliere que le log ou xeftès tiendroit dans toutes les autres mefures. Ce fyftême feroit des plus extraordinaires, en ce que le nombre 22 n'a point ou pref que point de fous-multiples, ce qui eft néanmoins une chofe effentielle en tout numéraire métrique. Nous aurons lieu de rapporter en grand nombre d'autres preuves deftructives de l'affertion des deux faints Prélats dont nous combattons l'opinion. Obfervons encore que par trois fatons, feahs ou modios, on entend toujours l'épháh; par exemple, les trois fatons de farine dont il eft parlé dans la Genèfe (XVIII, 6.) font un épháh, quoiqu'en cet endroit on fût tenté de fubftituer trois chénices. Les trois fatons dont il eft parlé dans faint Matthieu (XIII, 33.) font également un épháh. De plus les interpretes latins rendent toujours le mot faton par celui de modios. L'interprete Syrien rend le mot modios par celui de faton. Les Septante rendent trois fatons par Tpia μerpa. Saint Ambroife fur faint Luc rend également le faton par le mot menfura."

Le gomor que d'autres prononcent gomer ou homer, que les Syriens & les Chaldéens appellent humra peut être kipls, & Jofephe affaron, étoit un vafe dont fe fervirent les Ifraélites

pour recueillir

la mane dans le défert. C'étoit auffi la mesure de ce qu'ils devoient en confommer dans un jour, comme on le voit par l'Exode (XVI, 16 & 18.): Colligat unufquifque ex eo quantum fufficit ad vefcendum : gomor per fingula capita, juxta numerum animarum veftrarum. Le gomor étoit la dixieme partie de l'épháh ou éphi, ce que l'on voit au même endroit (36.): gomor autem decima pars eft ephi. C'est cette mesure qui est défignée ailleurs fous le nom de décime ou de mefure, menfura fimilaginis; entr'autres exemples on

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trouve un dans les Nombres (XXVIII, 5.): decimam partem ephi fimila.) Josephe (lib. III, cap. 7, & lib. VIII, cap. 2.) rend ce mot par celui d'affaron, par la raifon, peut-être, que ce vafe étoit la dixieme partie de l'épháh de la même maniere que l'as des Romains étoit la dixieme partie du denier. On trouve le passage que nous venons de rapporter; favoir, gomor autem decima pars eft ephi, expliqué ainfi dans le Chaldéen : Humrá ejufcemodi eft menfura, quæ decimam trium fearum, hoc eft ephe, partem capit, c'est-à-dire, ce humrá ou homer eft une mefure qui contient la dixieme partie de trois feahs, ou, ce qui eft la même chofe, d'un épháh. D'où il fuit que le feah étoit la même chofe que le modios, & également le tiers de l'épháh & la trentieme partie du coros. On lit dans faint Epiphane que le gomor étoit également la dixieme partie de la grande mefure appellée artaba: To dε YEμop δέκατον ἦν τοῦ μεγάλον μέτρον, τούτες, τῆς ἀρταβης : d' ou il fuit que l'artaba d'Egypte étoit de la même capacité que l'épháh des Hébreux.

Après avoir recueilli & ramaffé ici ce qu'on trouve dans l'Ecriture, concernant les mefures de capacité des Hébreux; & avoir difcuté toutes les grandes difficultés qui fe rencontrent dans les Ecrivains au fujet des mefures pareilles des autres peuples en général; je crois que pour en faciliter l'intelligence au Lecteur, il eft à propos de les reprendre toutes & de les préfenter de nouveau dans un ordre plus méthodique. Commençons par les mesures Hébraïques & celles qui y ont rapport.

Hemine, uva, la mine ou livre d'eau pure, mena, halimena en arabe, corboni, fedafa, focharga, cotyle, hemilogon, peres, phiala, alabaftron, hemixeston, paropfis, catinus, tryblion, kylix; font tous noms que les anciens donnent ou paroiffent donner à la même mesure; elle valoit 43 doigts cubiques, 6 cyathes, 4 oxybaphes, 3 mystrons. Elle pefoit en eau pure 8 onces Romaines,

12 onces Afiatiques, so drachmes attiques, 64 drachmes Romaines ou deniers de Néron de 96 à la livre, 96 drachmes Afiatiques; & en huile elle pefoit 7 onces Romaines, 8 onces menfurales de l'hémine Romaine, 10 onces Afiatiques, 45 // drachmes Attiques, 58 drachmes de Néron, 87 drachmes Afiatiques. Elle revient à 0.2352 pintes de Paris. La cotyle Afiatique contenoit huit onces d'eau, poids Romain felon Galien; elle contenoit douze onces Afiatiques d'eau pure, c'eft-à-dire, un litre ou une mine vulgaire felon Cléopatre & plufieurs manufcrits Hébraïques vus par Edouard Bernard. Ne croyons donc pas avec faint Epiphane qu'elle contenoit une litre d'huile. Ce vafe qui s'appelloit la mine hè mina ou la livre, étoit l'étalon des poids chez les Orientaux. Une mine ou une hémine d'eau faifoit le poids de la mine commune en ufage pour pefer les marchandises; deux hémines & demie d'eau compofoient le poids appellé la mine facrée ou proprement la mine; & cent vingt-cinq hémines d'eau pure faifoient l'étalon & la valeur du grand poids appellé talent.

Log, loga, luga, legetha, inion, pfyllion, dicotylon, xeftès, roba, quadrans, cauz, keft, kift, kodda, carura, acfac, evid, aben, poculum, font des noms donnés à la même mefure par les Orientaux. Le log contenoit 2 hémines, 8 oxybaphes, 13 cyathes & 85 doigts cubiques. Il pefoit en eau pure 16 onces italiques 24 onces Afiatiques, 100 drachmes Attiques, ce qui l'a fait appeller hécatondrachmon par quelques Ecrivains, 128 drachmes Romaines de Néron, 192 drachmes Afiatiques ou 48 ficles. Et en huile il pefoit 14 onces Romaines, 17 onces menfurales, 21 onces Afiatiques, 90 drachmes Attiques, 116 drachmes de Néron, 174 drachmes Afiatiques. Un grand nombre d'Auteurs Juifs l'évaluent au poids de deux livres ou mines vulgaires, fans fpécifier en quelle liqueur. D'autres en font monter le poids jufqu'à 50 ficles. Mais il étoit du poids de deux livres d'eau pure; il contenoit le poids de 84 didrachmes de bled, ou de 76 de farine felon les Rabbins Maimonides, Tanchumus & David. Il contenoit d'eau pure 100 drachmes Attiques ou 100 didrachmes, Afiatiques felon le Rabbin David, & 24 onces felon quelques manufcrits Hébraïques vus par Edouard Bernard, fans qu'on dise en quelle liqueur. Saint Epiphane & quelques Ecrivains après lui prétendent que c'étoit en huile que le xeftès d'Alexandrie & de Saïs contenoit deux livres de liqueur. Efychius, qui vivoit en Egypte

en même temps que faint Epiphane dont il étoit l'ami, c'est-àdire, vers l'an 320, paroît douter en quelle liqueur le log contenoit deux litres; car il dit que le cyathe contient deux onces d'une certaine liqueur : δέχεται δὲ κύαθος ὑγρου τινὸς ὀυγγίας δύο. Le cyathe étoit la douzieme partie du log; par conféquent le log contenoit vingt-quatre onces de cette certaine liqueur qui étoit de l'eau pure. Cette mefure vaut 0.4704 pintes de Paris.

Chénice, choinix, choenix, metron, choenix, metron, poudion, capetis, daurac ephus, oiphi, dilogon, mefure de bled, confommation journaliere d'un homme. Cette mefure valoit 2 logs, 4 hémines, 170 doigts cubiques, & 0.9408 pintes de Paris. La chénice de bled pefoit 1 mine Afiatique, 3 litres Afiatiques, 26 onces italiques, 40 Onces Afiatiques, 213 drachmes de Néron, 320 drachmes Afiatiques qui valent 160 didrachmes ou 80 ficles. Elle valoit 3 hémines Romaines ou un fetier & demi, felon Pollux, Diofcoride & le Poëte Tzetzès: elle contenoit la huitieme partie de l'hémiete ou la quarante-huitieme du médimne Attique, felon Hésychius & Photius, d'après Ariftophanes; mais ceci paroît appartenir à la chénine Grecque qui étoit un peu plus grande que celleci. La chénice Pontique valoit 5 xeftès felon faint Epiphane.

tout

Mares, maris, marifton, miffichous, hemichous, capitha des Perfes & des Chaldéens. Cette mesure valoit 1 chénice, 3 logs, 6 hémines, 256 doigts cubiques, 1.4112 pintes de Paris, le fuivant Pollux, Héfychius, & le Scholiafte de Diofcoride, Ariftote (Hift. Animal. lib. VIII, cap. IX.), Ariftophanes, Xénophon. Mais Pollux fait mention d'un autre maris qu'il évalue à 10 Conges ou chous. Le marès ainfi que le cyprios Pontique étoient, felon faint Epiphane, chacun de 20 xeftès d'Alexandrie.

Cab ou kab, cabos, cabus, chila, chilaga, gerra, caphizos, cabba, camp faces, tetralogon, hydria minor. Cette mefure valoiti marès, 2 chénices, 4 logs, 8 hémines, 341 doigts cubiques, 1.88 16 pintes de Paris. Selon S. Epiphane, le cab étoit le quart du modios ou hecteus Attique, le cinquieme du modius Romain, & le fixieme du modios ou faton Afiatique. Il valoit 4 logs felon ce Pere & Jofephe l'Hiftorien ; & felon les Docteurs Juifs il contenoit 4 logs, 16 rebiita où quadrantes, de hin, de faton, d'épháh, de coros, & 24 coques d'oeufs de poule (Fefanus, Maimonides, Bartenorius, David, S. Jarchius, D. Cinchius, Tanchumus & Mifna Pea, c. 8, 6.). Il pesoit en bled 7 litres, ou 168 ficles, ou 672 drachmes Afia

tiques; & en eau pure 8 litres, 192 ficles, 768 drachmes Afiatiques. Le cab ne fe rencontre qu'une fois dans l'Ecriture fainte (IV. Reg. VI, 25.), mais très-fouvent il en eft fait mention dans les Livres Rabbiniques.

Chous ou conge facré, lagenon, lagena, maccuc d'Egypte, pilocethouab, femihin, iohein, trichomicon. Cette mesure valoit cab, 2 marès, 3 chénices, 6 logs, 12 hémines, 512 doigts cubiques, 2.823 pintes de Paris. Selon Diofcoride, Cléopatre, Galien, le Scholiafte de Nicandre & des manufcrits Hébraïques, le chous valoit 6 logs, 12 cotyles ou hémines, 48 oxybaphes, 72 cyathes, 288 myftrons.

Gomor, gomer, homer, décime, mefure, humrá en Chaldéen, kiph dans les Livres Rabbiniques, & affaron dans Jofephe. Il contenoit chous, I cab, 2 marès, 3 chénices, 7; logs, 1+ hémines, 614 doigts cubiques, & 3.387 pintes de Paris. Saint Epiphane l'évalue à 7; xeftès, & Jofephe à 7 cotyles Attiques; il faut lire 7 xeftès, ou plutôt 7 xeftès Attiques. Selon les Livres de Moïse (Exod. cap. XVI, 36.), & le Rabbin Onkélos, il étoit la dixieme partie de l'épháh ou de trois fatons. Il valoit 3 chénices Attiques felon faint Jérôme; il étoit le dixieme de l'épháh & de l'artaba d'Egypte felon faint Epiphane. Il est évalué par plusieurs Rabbins à de faton, à 7 logs, à 1 cab, à 28 4 rebiitæ, à 43 œufs de poule. (Fefanus, Maimon. Tanchum. David. Bartenor. S. Jarchius, Godolias. Challa, c. 2, 5, in opere Mifnico.). Maimonides en réduit la continence au poids de 520 zuz ou drachmes Afiatiques de farine. Quelques Ecrivains le comparent à S fetiers Romains. Il contenoit 12 litres de bled.

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Piloc, grand chous, addix, ftamnos, tetrachoiuion, tetrametron, oiphi ou ephin d'Egypte, garibus, vaba. Cette mesure contenoit 1 gomor, chous facré, 2 cabs, 2 marès, 4 chénices 8 logs, 16 hémines, 682 doigts cubiques, & 3.764 pintes de Paris. L'addix dont il eft parlé dans Homere, valoit 4 chénices fuivant Héfychius. Voyez au refte Pollux, Euftathius, Photius, le Scholiafte d'Ariftophanes, Suidas, &c. & Edouard Bernard qui a recueilli toutes ces autorités. Saint Epiphane parle aussi d'un chous de 8 xeftès.

Hin, inion, affaron, campfaces, daddix, ftamnos, maccuc d'Egypte, lecythos, tarcabos, vaba d'Egypte, collathon de Syrie. Toutes ces mefures paroiffent être la même quoiqu'il y ait conflict

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