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à ce qu'il paroît, le poids de 67 grains de la livre de Troy de Londres, ce qui revient à 81 grains de Paris. Prenant donc le quart du tétradrachme d'Eifenfchmid, de 333 grains, nous en déduirons la drachme de 83 grains, & 125 de ces drachmes rendent pour la mine Afiatique 18.067 onces de Paris.

Le feptieme moyen d'évaluer la mine Afiatique eft de la compofer de 140 deniers de Papyrius, tels qu'ils avoient cours avant Augufte & fous fon empire. Edouard Bernard (page 105.) a examiné & pefé plusieurs deniers de ce temps-là, ils contiennent deux pennys & treize grains, c'eft-à-dire, ajoute-t-il, 61 ou 61, ou même 62 grains de la livre de Troy, ce qui revient à 74, 75,75 grains de la livre, poids de marc de France. Or 140 de ces deniers font 18.220 onces de Paris, ou même 18.368, en fuppofant qu'Edouard Bernard ait véritablement trouvé 62 grains de Troy au denier; mais il me femble qu'il ne le dit que par conjecture.

Le huitieme moyen eft de la compofer de 160 deniers de ceux qui avoient cours fous l'Empire de Néron & dans la fuite. Eifenfchmid ayant pefé un grand nombre de deniers frappés dans tout l'intervalle des regnes de Néron & de Septime Sévere, les a trouvés tous également du poids de 65 grains de la livre de Paris. Edouard Bernard en a auffi trouvé du poids de 53 grains de Troy qui ne vaudroient que 64 grains de Paris. La mine Afiatique composée de 160 de ces deniers vaudra 18.056 onces de Paris.

Le neuvieme moyen eft conjectural; j'ai pensé que le kération ou la filique de Anciens étoit ce qu'on appelle en France pois chiche, en conféquence j'ai examiné cette femence & j'ai trouvé que 2880 pois chiches valoient le poids de 18.300 onces de Paris.

Pour dixieme moyen j'ai tenté de compofer l'ancienne mine Afiatique de 160 des aureus, du poids chacun de trois fcripules dont nous parlerons dans la fuite; mais ils font trop foibles & la mine qui en feroit déduite ne vaudroit que 17.778 onces de Paris.

Enfin pour onzieme moyen j'ai examiné le poids des grains de bled dont la mine contenoit 11520, comme nous le verrons dans la fuite; mais nous avons prouvé ci-devant que le bled d'Egypte & d'Afie avoit plus de poids que celui de France, auffi le nombre mentionné de grains de bled ne m'a-t-il produit que 17.200 onces de Paris; je ne doute pourtant pas que fi l'on choififfoit les grains, ce que je n'ai pas fait, on ne trouvât plus de

dix-huit onces. La mine Asiatique eft encore évaluée à 1440 femences de Lupins par tous les Anciens; j'en ai pefé que j'ai pris chez deux Grénetiers différens, les uns m'ont donné un poids trop fort & les autres un poids trop foible.

Raffemblons ici fous les yeux du Lecteur toutes les évaluations précédentes de la grande mine Afiatique.

18.110 onces.

18.212

Manéh déduite des plinthes d'or pur
de Créfus
Manéh déduite de l'hémine Afiatique d'eau de pluie 18.234
Manéh déduite de l'hémine Afiatique d'eau de fleuve 18.398
Manéh déduite de l'amphore Romaine d'huile.... 18.269
Manéh déduite de l'amphore Romaine de mercure
Manéh déduite de trente onces Afiatiques d'argent
Manéh déduite de 125 drachmes Attiques
Manéh déduite de 140 deniers de Papyrius .........
Manéh déduite de 160 deniers de Néron.....
Manéh déduite de 2880 kérations ou pois chiches..

18.284

18.067 £18.220 118.368 18.056 18.300

Ou

On croit devoir adopter la valeur fuivante..... 18.264, plus précisément 105 20 grains du poids de marc de Paris; 19. parce que cette valeur tient à-peu-près le milieu entre l'évaluation des trente onces d'argent & celle qui résulte de l'hémine d'eau de pluie, étant poffible que pour faire un compte rond Edouard Bernard ait compté un tiers de grain de trop en pefant l'once d'argent, comme il eft poffible que l'eau que contenoit l'hémine en Afie fut d'une pefanteur spécifique un peu plus grande que celle de l'eau de pluie; 2°. parce que cette évaluation eft fupérieure à celles qui résultent des monnoies Romaines & Grecques, quoique égale & même un peu inférieure à celle qui réfulte du poids de l'amphore Romaine d'huile; 3°. parce qu'il en résulte des nombres ronds dans une partie des divifions & des rapports des autres poids que nous allons détacher de celui-ci.

La grande mine Asiatique vaut.
La mine Atrique

La mine ou livre Romaine
La litre ou livre Asiatique
L'once Romaine & Attique

L'once Afiatique

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14

I I

18

23

10 1/4

7 1/

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C'est ici le point démonftratif de la vérité de tout ce qui a été dit précédemment. Les mefures linéaires étalonnées dans la nature & immatriculées fur les proportions du corps humain, devoient rendre les mesures de capacité; celles ci devoient reproduire les poids, & les poids les monnoies: or il exifte encore aujourd'hui des anciennes monnoies, tant de celles des Hébreux que de celles des Grecs & des Romains; elles fe rapportent aux poids déduits des mefures auffi parfaitement que puiffe l'exiger dans cette matiere le Géométre le plus fourcilleux; d'où l'on doit conclurre que les anciennes mefures font rétablies dans toute leur intégrité. Et telle eft la démonftration du grand problême qu'on fe propo foit de réfoudre.

- Ce n'eft pas fans beaucoup de peine que j'ai pu pénétrer au travers des ronces & des épines qu'offre aujourd'hui le Théâtre de l'ancien monde; en cherchant dans les ruines de ce grand édifice écroulé je crois avoir recouvré quelques morceaux précieux échappés à la rouille & aux injures du temps. Avec plus de loifir, de conftance & de travail, les fentiers difficiles s'applaniroient peu

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à

peu,

& l'on feroit d'autres découvertes. J'ai rouvert une mine fermée depuis peut-être deux mille ans, c'est affez pour moi. Je dis deux mille ans; au moins eft-il certain que dès le temps de Galien, qui vivoit fous l'empire de Trajan, la matiere des mesures & des poids étoit déja fort embrouillée: car il s'en plaint luimême comme on peut le voir par l'endroit fuivant tiré de fes Euvres (lib. V, cap. II de Med. compof. fec. gen.): Etenim heras rectè faciens, omnium pharmacorum pondus in denarios redegit. Crito autem ampelitidem terram, bitumen, argenti fpumam, non pro denariorum pondere fcripfit, fed duas fingulorum minas injiciendas cenfuit. At ab his diffentiunt, qui de ponderibus & menfuris fcripferunt, quantum videlicet mine pondus exiftat: nonnulli fexdecim unciarum effe dicunt, quidam viginti; alii etiam diftinétionem faciunt, Alexandrinam ponentes xx uncias pondere, aliam fexdecim, atque hoc quidem adhuc levius eft. Verum ex his qui minam in denarios redigunt, alii centum, alii plurium denariorum effe confirmant : quin & unciam plerique feptem denarios & femiffem valere malunt, alii feptem duntaxat, reliqui octo. Hæc cùm ita fe habeant; quot denariorum minam à Critone pofitam æftimare oporteat, invenire operofum eft. Pour éclaircir de plus en plus la matiere des poids anciens nous croyons propos d'en reprendre l'énumération, & de rapporter à l'article de chaque efpece de poids ce qu'en difent les Ecrivains de l'antiquité.

à

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Le grain de froment, fitarion; le grain d'orge, krité, font réputés de même poids par les Auteurs, & felon eux ils vaudroient également grains du poids de marc de Paris. Quant à moi j'ai remarqué de la différence entre le poids d'un grain de bled & celui d'un grain d'orge. Le grain de bled pefe 0.86 = grains, & le grain d'orge 0.804 grains du poids de marc. Selon Galien, le Scholiafte de Nicandre, Abenfina, Sérapion & quelques manufcrits, le fitarion vaut le quart du kération, le douzieme de l'obole, & le foixante-douzieme de la drachme Italique de Néron. Le grain d'orge eft la moitié du taffugum & le du didrachme (App. Beit.). Voyez Edouard Bernard (pag. 83 & 84.). Le grain d'orge eft encore évalué à 4 oriza & à 8 grains finapis fylvatici (App. Beit.); je ne fais ce que c'eft que ces femences; l'oriza ne peut être le grain de riz, car le grain de riz-mondé pefe 0.4067 grains du poids de Paris; & le finapi fylvaticum n'est ni le grain de moutarde ni le grain de navette; le grain de mou

tarde ne pefant que 0.02167 grains, poids de marc, & la graine de navette que 0.036 =. D'un autre côté les Ecrivains ne font pas d'accord fur la valeur pondérale de ces graines.

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I 216

Le grain de compte des Apothicaires & des Orfèvres, le grain nummulaire vaut fitarion & grain du poids de marc; car il est le tiers du kération ou de la filique (Zachar. M. Trin. App. Beit; Og.). Voyez Edouard Bernard (p. 86 & 87.).

119

Le chalcos, aréole, taffugum, keftuf en Arabe, calculus, vaut 1 grain de compte, 2 fitarions & 12 grain du poids de marc; 1⁄2 I 144 car il eft le fixieme de l'obole, felon Suidas & Diofcoride; & le tafsugum vaut 2 grains d'orge (App. Beit.). Il ne faut pas diffimuler néanmoins que Pollux, Cléopatre, Photius, Galien & d'autres Ecrivains, font le chalcos huitieme partie de l'obole & 48° partie de la drachme de Néron, comme nous l'avons déja rapporté dans le Numéraire tiré des Œuvres de Galien. Selon d'autres Auteurs encore le tassugum fera de deux grains & demi. Selon Pline l'obole fe divifoit en dix chalcos; felon Diofcoride l'obole ne contenoit que trois chalcos. Il paroît par ces différens rapports de l'obole au chalcos, que l'obole ne fe divifoit pas dans le même nombre de parties dans tous les pays, mais on ne peut rien dire de plus. Le calculus étoit la moitié de la filique & la moitié de trois grains de compte (Mf. Trin.).

Le kération, kirac, kokkion; la filique, le pois chiche, le pondion des Rabbins a le poids de deux chalcos, de 3 grains de compte, de 4 fitarions & de 3 grains du poids de marc. La femence du pois chiche pefe 3.66 grains de Paris. Le kération ou la filique eft du poids de 4 fitarions, du tiers de l'obole & du dix-huitieme de la drachme de Néron, felon un grand nombre d'autorités (Gal. x. Nic. MJ. Gr. in Landino & Roano. Abenfina, Serapio. Zacharavius, MJ. Bal. & Mf. Arab. inter Huntingtoniana, & Alis Abbafi, &c.). Il contenoit 3 grains de compte & 72 grains de finapi, felon Zacharavius; 2 chalcos, felon Suidas, les Arabes & quelques manufcrits; 2 calculus, 3 grains de compte (MS. Trin.); de fcripule, de la drachme de Néron, du ficilique Romain, de la fextule Romaine, felon Prifcien, le Scholiafte de Nicandre & les Arabes; 4 grains de bled & 12 oriza, felon Chédrus Médecin Arabe; 4 grains d'orge, felon Sérapion; 3 grains de compte & 12 oriza (App. Beit.); de la noix Pontique (M/. Gr. Land. &x Nic.); 2 taflugum ou 3 grains de compte (Og.);

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