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Le fou tournois vaut
L'obole Attique vaut 3

tournois.

chalcous, 12 deniers tournois. fous tournois, 6 chalcous, 40 deniers

La drachme Attique vaut une livre tournois, 6 oboles, 20 fous tournois, 36 chalcous.

Le didrachme Attique vaut 2 drachmes ou livres tournois, 12 oboles, 40 fous tournois, 72 chalcous.

Le tétradrachme Attique vaut 2 didrachmes, 4 drachmes ou livres tournois, 24 oboles, 80 fous tournois, 144 chalcous.

Le chryfos ou auréus Attique, ftatere d'or, vaut 5 tétradrachmes, 10 didrachmes, 20 drachmes ou livres tournois, 120 oboles, 720 chalcous. Nous avons dit tout-à-l'heure, d'après le témoignage de Pollux, que la ftatere d'or n'étoit que du poids de deux drachmes Attiques. Si cet Auteur nous trompe à qui auronsnous recours pour nous affurer de la vérité? A l'égard de la proportion de l'or à l'argent, une mine d'or chez les Grecs valoit dix mines d'argent. Le Traité que les Romains firent avec les Etoliens nous en fournit une preuve : voici comment Tite-Live s'exprime à ce fujet : de pecunia fummâ quam penderent (Ætoli), penfionibufque ejus, nihil ex eo, quod cum Confule convenerat, mutatum. Pro argento fi aurum dare mallent, darent convenit, dum pro argenteis decem (didrachmis) aureus unus valeret. Polybe s'exprime encore plus clairement, lorfque parlant du même Traité, il dit qu'il fut permis aux Etoliens de fournir une mine d'or pour dix mines d'argent : Αντὶ τρίτου μέρους τοῦ ἀργυρίου χρύσιον, ἐὰν βουλων ται, διδόντες, τῶν δέκα μνῶν ἀργυρίου, χρυσίου μνᾶν διδόντες. On cite auffi Zonare qui témoigne fur le rapport de Dion Caffius, que. l'auréus Grec ou la ftatere d'or valoit vingt drachmes d'argent; mais que chez les Romains l'auréus équivaloit à vingt-cinq drachmes ou deniers : Παρὰ Ρωμαίοις οι εικοσι και πέντε δραχμαί χρυσοῦν νόμισμα εν. παρὰ δὲ τοῖς Ελλησιν είκοσι δραχμῶν, ὡς Δίων φησὶ, τὸ χρυσοῦν ἀλλάζεται νόμισμα. Polemarque dans Hefychius prouve la même chose, en difant que la mine vaut cinq aureus ou ftateres dor : μνᾶν λέγεσθαι τοὺς πέντε χρυσοῦς; car fur ce pied cinq ftateres d'or en valent cinquante d'argent, & une ftatere d'or dix didrachmes d'argent. Pollux (lib. IX, de vocabulis ad Commodum Cæfarem.) donne à l'or une valeur de celle de l'argent en ces termes : τὸ δὲ χρυσίον ὅτι τοῦ ἀργυρίου δεκαπλάσιον ἦν, σαφῶς ἀντὶς ἐκ το μενάν δρου παρακαταθήκης μάθοι. Le même Grammairien, après avoir

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parlé dans un endroit du poids d'un talent d'or, en parle de nouveau ailleurs en le défignant par le mot decatalanton, parce qu'il valoit dix talens d'argent. On peut confulter au furplus Xénophon, Arrien, Harpocration, Héfychius, Suidas & le Scholiafte d'Ariftophanes.

Le talent d'or Attique & Macédonien vaut 3 chryfos, 15 tétra'drachmes, 30 didrachmes, 60 drachmes ou livres tournois, 360 oboles, 2160 chalcous. Le talent d'or Macédonien étoit du poids de fix drachmes d'argent, felon Euftathius, comme le talent d'or Attique, felon Pollux & d'autres.

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La mine Attique & Euboïque vaut 1 talent d'or, 5 chrysos, 25 tétradrachmes, so didrachmes, 100 drachmes ou livres tournois, 600 oboles, 3600 chalcous.

Le talent Attique & Euboïque vaut 60 mines, 100 talens d'or, 300 chryfos, 1500 tétradrachmes, 3000 didrachmes, 6000 drachmes ou livres tournois, 36000 oboles, 216000 chalcous.

Il est à préfumer que le talent d'or dont nous venons de parler étoit une monnoie réelle. Le grand talent de compte de 60 mines vaudroit en or 60000 livres tournois, c'est-à-dire, 1000 talens efpece. Si j'ai inféré ce talent efpece dans le numéraire Attique, ç'a été pour ne pas paroître affecter de rejetter des autorités anciennes ; cependant rien ne me paroît plus incertain que l'existence de cette efpece de monnoie, & j'expoferai ici les raifons de mes doutes. Selon Pollux, Euftathius & Suidas, le talent de Naples ou l'ancien talent de Sicile contenoit deux talens nouveaux de Sicile ou deux talens de Syracufe, fix drachmes Attiques & par conféquent fix livres de la monnoie de France, 24 livres ou nummus de Sicile, 36 oboles Attiques, 96 trixas ou trionces, 144 dixas & 288 onces de Sicile. Voilà ce qui résulte des témoignages combinés des trois Auteurs allégués. Rapportons encore ici un paffage de Feftus que nous avons déja vu & comparons-le au numéraire ci-deffus: talentorum non unum genus. Atticum eft fex millium denarium. Rhodium & Ciftophorum quatuor millium, & quingentorum denarium. Alexandrinum XII denarium. Neapolitanum VI denarium. Siracufanum III denarium. Rheginum victoriati. Je dis d'abord que le talent d'Alexandrie contenoit douze mille & non pas douze deniers; nous l'avons prouvé; par conféquent il faut écrire XII & non pas XII denarium, d'où je conclus qu'il faut écrire de même : Neapolitanum VI denarium.

Syracufanum III denarium. Mais les trois Auteurs cités plus haut ou peut-être un feul d'entr'eux qui aura fervi de modele aux deux autres, ayant lu, foit dans Feftus,. foit dans Varron, foit ailleurs, les deux nombres VI & III fans trait au-deffus, auront écrit de même fix & trois au lieu de fix mille & de trois mille. Ainfi je penfe que les talens de Sicile donnés par ces Ecrivains font des chimeres. Je dis la même chofe du talent Attique ou Macédonien d'or. La lecture de quelque Auteur Latin dont l'Ouvrage n'existe plus lui aura donné l'existence; on y lifoit ceci ou à-peuprès : talenuum Atticum five Macedonicum auri III aureorum. L'intention de l'Auteur étoit qu'on lut III aureorum; mais on avoit négligé le trait, enforte que Pollux & les deux autres ne le trouvant point, ou le trouvant peut-être fans en favoir la fignification, ont écrit que le talent d'or étoit de trois auréus, tandis qu'il en contenoit trois mille. C'est aux Savans de juger fi mes conjectures font juftes; fi elles le font on en inférera que le talent Attique ou Euboïque & les talens de la Sicile & Naples étoient égaux ou à-peu-près, & encore que le talent Attique ou Macédonien d'or valoit dix talens d'argent, & qu'il n'y avoit point de talent d'or de trois ftateres.

Il

nous reste à préfent à traiter de la monnoie des anciens Romains; cette partie de notre travail n'eft pas la moins étendue ni la moins pénible. M. Dupuy, dans une favante dissertation fur l'état de la monnoie Romaine (Mém. de l'Acad. des Infcript. & Bell. Lettr. tom. XXVIII, p. 647.) a répandu fur cette matiere beaucoup de clarté & de méthode. J'avois cru d'abord ne pouvoir mieux faire que de profiter de fes profondes recherches fans y rien changer; mais depuis ayant parcouru les Ouvrages de quelques Ecrivains de l'antiquité, je me suis trouvé dans la néceffité de m'écarter en quelques points de fon opinion, ou plutôt je me suis vu forcé de combattre par des autorités authentiques quelques-unes de celles que M. Dupuy allégue & qui font également authentiques.

Romulus, Fondateur de Rome, inftitua des Loix telles qu'elles pouvoient convenir à un peuple agrefte. Il fit un partage égal des terres de fa nouvelle Ville. Il en donna à chacun des habitans une portion de deux jugeres ou d'une hérédie, étendue qui revient à un peu plus d'un arpent Royal de France, & qui eft la quantité de terre ftrictement néceffaire pour procurer à un individu fes besoins.

La petiteffe de ces poffeffions ne permettoit point aux propriétai res d'avoir des fuperflus qu'ils puffent vendre, ainfi il ne devoit point y avoir de commerce, & par conféquent la monnoie auroit été inutile, auffi n'en fabriqua-t-on pas. Cependant l'ufage de l'or & de l'argent étoit deflors connu à Rome. Il y en venoit quelque peu des autres Villes de l'Italie & des pays d'outremer, de L'Illyrie & d'ailleurs. Cet argent, j'ignore par quels procédés & fur quels fondemens de juftice, étoit partagé entre les citoyens, & c'étoient les Sénateurs qui étoient chargés du foin d'en faire la répartition, auffi-bien que celle des terres. Car les cent Peres qui compofoient le Sénat de Romulus furent créés par ce Prince pour l'aider de leurs confeils dans le Gouvernement de la République, pour diftribuer au peuple avec égalité les terres de la campagne & les fommes d'argent dont l'Etat fe trouvoit en possession. Patres appellantur, ex quibus Senatus conftat, quos initio urbis condite Romulus C delegit; & fic appellavit quorum confilio atque prudentiâ Refpublica adminiftraretur atque gubernaretur; quique agrorum partes attribuerent tenuioribus perinde ac liberis, ac pecunias dividerent; etenim folebant jàm indè à Romulo nummis auri atque argenti fignati ultramarinis uti: id quod publicæ & private rationes Commentariorum docent. (Sextus Pompeius Feftus, de verborum significatione.).

S'il y avoit quelque commerce de marchandifes parmi les premiers Romains, il fe faifoit prefque tout par des échanges; on donnoit des beftiaux pour d'autres beftiaux, pour des grains, pour des habits, pour des inftrumens aratoires, pour des armes, &c. & réciproquement. Pecuniofus à pecuniâ magná: pecunia à pecu: à paftoribus enim horum vocabulorum origo Pecus ab eo quod perpafcat, à quo pecunia univerfa, quod in pecore pecunia tum confiftebat à paftoribus. Varro de L. L.

Les falaires & les récompenfes, le pécule des efclaves, s'estimoient & fe payoient en marchandises en nature: Peculium fervorum à pecore item dictum, ut & pecunia patrum familia. Pomp. Feft.

Les offrandes pour les facrifices faits pour les biens de la terre étoient également préfentées en productions naturelles; on offroit des grains, des fruits, des gâteaux, des beftiaux, &c. Pecunia facrificium fieri dicebant, cùm frugum, fructuumque caufâ mola pura offerebatur in facrificio, quia omnis res familiaris, quam nunc pecuniam dicimus, in his rebus conftabat. Pomp. Feft.

Les

Les amendes légales étoient taxées à un certain nombre de bœufs, de moutons ou d'autres beftiaux. Les plus fortes amendes impofées pour des vols ou pour des injures, étoient réglées à trente bœufs, & les moindres à deux moutons ou brebis. C'est de cet ancien ufage encore que vient le mot péculat qui eft une concuffion ou un vol des deniers publics: Peculatus furtum publicum dici cœptus eft à pecore, quia ab eo initium fraudis effe cœpit. Siquidem antè as, aut argentum fignatum, ob delila, poena graviffima erat duarum ovium, & triginta boum. Eam legem fanxerunt T. Menenius Lanatus, & P. Seftius Capitolinus Confules...... Peculatus eft nunc quidem qualecunque publicum furtum, fed inductum eft pecore, ut pecunia quoque ipfa. Jam etiam noxii pecore mulctabantur, qua neque æris adhuc, neque argenti erat copia. Itaque fuprema multa etiam nunc appellatur..... Aliàs fupremus ponitur pro maximo cùm duas oves, & triginta boves Jupremam multum. Pomp. Feft.

à

Numa Pompilius, fecond Roi de Rome, fut le premier qui fit fabriquer une espece de monnoie de cuivre, & il avoit établi

cela

raudus

pour

une compagnie de monnoyeurs appellés ærarii (Plin. lib. XXXIV, cap. I.). Mais cette monnoie n'avoit point encore une forme certaine; ce n'étoient que des pieces, des lingots ou des tronçons de métal, fans marque, fans empreinte & d'inégale grandeur, que l'on donnoit au poids & la balance à la main. Cette monnoie groffiere s'appelloit as, as rude, as grave, rodus, raudus culus, c'est-à-dire, cuivre ou cuivre pefant. On l'appelloit encore plus particuliérement ftips, tronçon, d'où sont dérivés les mots ftipare, ftipulari, ftipula, ftipes, ftipendium, &c. rodus vel raudus fignificat rem rudem & imperfectam...... Vulgus quidem in ufu habuit, non modo pro are imperfecto, ut Lucilius, cùm ait: plumbi paxillum rodus linique matexam: fed etiam pro fignato, quia in mancipando, cùm dicitur, rudufculo libram ferito, affe tangitur libra. Cincius de verbis prifcis fic ait: quemadmodum omnis fere materia non deformata, rudis appellatur, ficut veftimentum rude, non perpolitum : fic as infectum rudufculum apud ædem Apollinis as conflatum jacuit, id adrudus appellabant...... in æfti matione cenforia as infectum rudus appellabatur.... Nam as ut Varro in lib. Antiquitatum, raudus dicebatur: atque ex eo dici in mancipando, raudufculo libram ferito...... ftipem effe nummum fignatum, teftimonium eft & de eo quod datur ftipendium militi, & cùm A a a

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