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On comptoit également par monnoie 12, 15, 18°, 20°, &c., 500, quoique le titre de la monnoie fût au-deffous de 11 deniers 12 grains; & voici comment on s'y prenoit. La monnoie douzieme au titre de 12 deniers argent-le-Roi, qui reviennent à 11 deniers 12 grains en matiere pure, produifoit 720 deniers, valeur courante du marc, en monnoie de compte d'alors. La monnoie 12o, au titre de 6 deniers argent-le-Roi, ne valoit donc le marc, que la moitié de ce prix, favoir, 360 deniers. La monnoie douzieme au titre de 4 deniers argent-le Roi, ne valoit que le tiers de 720 deniers, favoir, 240. La monnoie douzieme, au titre de 3 deniers argent-le-Roi, ne valoit que le quart de

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720, favoir 180 deniers. La monnoie douzieme, au titre de 2 deniers argent-le-Roi, n'étoit eftimée le marc, que le fixieme de 720, favoir, 120 deniers du numéraire courant; & ce raisonnement s'applique à tous les autres quantiemes de monnoies. Delà il fuit que le prix du marc, le quantieme de la monnoie étant déterminé, fervoit à faire connoître le titre du métal monnoyé. Par exemple, 6000 deniers de valeur par marc, monnoie centieme, indiquoient que la monnoie étoit au titre de 12 deniers argent-le-Roi; 4000 deniers de valeur annonçoient le titre de 8 deniers argent-le-Roi; 3000 deniers tournois le titre de 6 deniers de loi; 2000 deniers de prix, le titre de 4 deniers de loi, &c.

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Ajoutons quelques exemples pour éclaircir cette matiere. Le Mandement du 27 Septembre 1355 (tom. 3, p. 16), ordonne qu'on faffe ouvrer gros deniers blancs à la couronne à trois deniers de loi, argent-le-Roi, & de 6 fous 8 deniers de poids, au marc de Paris, en ouvrant fur le pied de monnore 80°. On peut demander ici là taille & la valeur des blancs.

Six fous 8 deniers de poids, marquent la taille de 80 deniers ou pieces au marc, à 3 deniers de loi, ce qui fait voir que le marc à 12 deniers produifoit 320 pieces ou gros deniers blancs à la couronne. Le marc de la monnoie 80e vaut 4800 deniers tournois. Divifant ce nombre par 320 pieces, on trouve 15 au quotient, ce qui montre que le blanc à la couronne valoit 15 deniers

tournois.

Le Mandement du Roi Jean, du 24 Janvier 1354 (tom. 1. p. 571.), enjoint aux Généraux des Monnoies de fabriquer des blancs deniers à la couronne, qui auront cours pour 5 deniers tournois la piece, à 2 deniers 12 grains de loi, & de 6 jous 8 deniers de poids. Six fous 8 deniers de poids fignifient 80 deniers ou pieces de taille au marc à 2 den. de loi, par conféquent le marc d'argent à 12 deniers devoit produire 384 pieces de 5 deniers tournois, qui font 1920 deniers, ou 8 livres tournois pour le prix du marc faifant enfuite 1 livre: 4e:: 8 livres: 32° on trouve que la monnoie courante d'alors étoit fur le pied de monnoie 32e.

Le Mandement de Philippe de Valois, du 23 Août 1348 (tom. 2, p. 289.), porte: & faites faire deniers tournois doubles & parifis petits, fur le pied de monnoie 23. La monnoie 23° doit produire

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23 fois cinq fous, qui font 115 fous, ou 1380 deniers tournois; c'est le prix du marc, monnoie courante d'alors. Il y avoit donc au marc d'argent 690 pieces de deux deniers tournois chacune; & parce que le denier parifis vaut un denier tournois & un quart, il s'enfuit que le marc à 12 deniers de loi, argentle-Roi, produifoit 1104 deniers parifis; mais ce nombre de pieces étoit fabriqué fans doute à un plus grand nombre de marcs d'argent alliagé avec du cuivre, dont la quantité n'eft pas déter

minée ici.

Après avoir parlé de la matiere des monnoies & des poids qui font en ufage pour rendre ces monnoies égales en poids & en bonté intérieure, il faut examiner fuccinctement, par quelles opérations on fait paffer les métaux avant que de les réduire à l'état de monnoie, & en quoi confiftent les droits que le prince perçoit fur les métaux ou fur les monnoies, &c.

On trouve de l'or en Europe en plufieurs contrées, en Hongrie, en Tranfilvanie, en Suede, en Norwége, en Sibérie, dans quelques rivieres de France & d'Allemagne. Il exifte également des mines d'argent en plufieurs endroits de cette partie du monde; mais c'eft principalement en Afie, en Afrique, & fur-tout en Amérique, que l'on trouve ces métaux avec abondance. En Afie, les royaumes de Pegou & de Siam; ceux de la Chine, du Japon, & de Barantola, en quelques provinces, & les Ifles Philippines produifent de l'or. En Afrique on en trouve au Sénégal, fur les côtes de Guinée & des Caffres, dans les Royaumes de Tombut, de Gangara, de Mandique, de Galam & du Monomotapa. En Amérique, le Pérou aux environ de Cufco, tout le Chili & le Mexique dans la plupart de fes provinces, comme Guatimala, Cofta-Rica, &c. produifent de l'or en abondance. On recueille auffi de l'or en paillettes ou pailloles dans la plus grande partie des torrens & des fleuves de l'Afie, de l'Afrique & de l'Amérique, particuliérement dans l'Inde, le Gange & le Pactole en Afie; dans les rivieres de Guaxata & de Cofta Rica au Mexique, dans ceux de l'Ifle de Cuba, l'une des Antilles, & du Pérou en Amérique. Les fleuves de l'Europe même n'en font pas dépourvus; on en ramaffe dans le Tage en Efpagne; dans l'Ariege en Languedoc, dans le Rhône, le Rhin & le Danube. L'argent se trouve furtout en Afie, dans le Royaume de Pegou, de Siam, & dans les Isles du Japon; en Amérique dans plufieurs provinces du Me

xique, principalement dans celle de Guadalajara, de Zacatecas & de Colima; au Pérou dans les Provinces de Guatimala & de la Plata, où eft fituée cette fameufe montagne appellée Potofi, qui a la forme d'un cone tronqué, ayant par en bas une lieue d'Espagne de circonférence, & par en haut un quart de lieue feulement. On commença à découvrir les mines de cette montagne en l'année 1545. Depuis ce temps-là, les Rois d'Espagne en ont fait tirer des milliards: mais on obferve que toutes les veines de la mine fe trouvent du côté du foleil levant & aucune du côté du couchant.

L'or qu'on trouvé dans les mines en pepins ou en larmes, est très-pur, & n'a pas befoin d'être affiné, non plus que celui qu'on retire des torrens & des fleuves; mais on eft obligé de purifier celui qu'on a tiré des mines, en efpece de terre ou de pierre, ainfi qu'il fuit. On pile les pierres ou les terres auriferes à fec; on verfe deffus une quantité fuffifante d'eau claire pour en faire une forte de bouillie; on y mêle du fel & du vif argent; on mêle & on remue le tout affez long-temps; puis on en fait des lavures, & on retire ainsi l'or pur. Il y a une autre maniere de faire cet affinage on concaffe les terres & les pierres; on les jette dans un fourneau appellé manche quand cet affinage eft achevé, on trouve l'or pur dans la caffe de la manche. Pour affiner l'or en masse alliagé, on le fait fondre dans un creufet, & on y ajoute peu-à-peu, lorfque l'or eft fondu, quatre fois autant d'antimoine. Lorsque le tout eft dans une fufion parfaite, on verse la matiere dans un culot; & lorqu'elle eft refroidie, on fépare les fcories du métal; enfuite on fait fondre ce métal à feu ouvert pour en diffiper l'antimoine en foufflant; ou, pour avoir plutôt fait, on y jette du falpêtre à différentes reprifes. On obferve que l'antimoine n'eft meilleur que le plomb pour affiner l'or, que parce qu'il emporte l'argent, au lieu que le plomb le laiffe, & même en donne. On peut affiner l'or par le nitre, comme on affine par ce moyen l'argent, fi ce n'eft qu'il ne faut pas y employer le borax, parce qu'il gâte la couleur de l'or. L'or mêlé d'argent ne peut s'affiner par le falpêtre. Il y a l'affinage de l'or par l'inquart, qui fe fait pen fépare. Cet affinage ne se peut faire le moyen de l'efprit de nitre, qui diffout l'alliage de l'or & l'en que lorfque l'alliage furpaffe de beaucoup l'or en quantité: il faut qu'il y ait le quart d'or: il fe peut faire lorfqu'il y en a

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