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Pite, picte, poitevine, pougeoife, Pogefia Turonenfis.

1 Pite parifis, pite bourgeois.

1 Maille ou obole tournois.

I Maille ou obole parifis, maille ou obole bourgeois.
Denier tournois, petit tournois.

32

422

Denier parifis, petit parisis, bourgeois.

2

2 1/

2

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I

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Double, double tournois, Royal double tournois.

I

86 4 3 2

24 19 129 | 64 || 3

Doub. par., Royal doub. par., doub. & fort bourgeois.
Hardi, liard, blanc.

11 Maille ou obole tierce.

2

48 38 24 19 12 9 64

2/5

3

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60 48 30 24 15 127 6 960 768480384 240 192120 96 80 60 40 1200960600480 300 240 150 120 100 75

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Toutes ces monnoies ont été des efpeces réelles, chacune dans leur temps, & dans d'autres temps n'ont été que numéraires & de compte. Par l'Ordonnance de Philippe le Bel, du mois de Juillet 1313, il est fait défenses à tous de ne faire achats & payemens de marchandises ou aucuns contrats, finon à fous & livres tournois, & au parisis. Cette Ordonnance fut depuis confirmée par celles des années 1343 & 1347.

Mais Henri III ordonna, par Edit du mois de Septembre 1577, que tous les comptes feroient faits par écus d'or fol, qu'il évalua à 60 fous piece, & que tous actes & contrats feroient faits, dreffés & conçus en écus d'or, lefquels néanmoins pourroient être payés en toute forte d'efpeces d'argent & de billon ayant cours. Cet Edit ne fut exécuté que jusqu'au mois de Septembre 1602, à caufe des grands inconvéniens qui en étoient arrivés, & qui obligerent Henri IV d'abroger cette maniere de compte par d'or fol, & de rétablir l'ancienne maniere de compter par par livres parisis & tournois,

écus

fous &

Enfin le numéraire par parifis & tournois a été abrogé par l'Or. donnance du mois d'Avril 1667, par laquelle Louis XIV ordonna qu'à l'avenir les fommes feroient exprimées dans les Jugemens, conventions & autres actes, par deniers, fous & livres, & non par parifis ou tournois.

On fe fert néanmoins encore aujourd'hui du terme de parifis dans les Ordonnances des Aides, pour exprimer un quart en fus du droit porté par ces Ordonnances; fouvent il y eft fait mention du parifis, fol & fix deniers pour livre. Pour évaluer le droit ainsi énoncé, on en prend le quart pour le parifis, puis on l'y ajoute; enfuite on prend le vingtieme de cette fomme pour le fol, & on l'y ajoute de même; enfin on prend le quarantieme de cette nouvelle fomme pour les fix deniers, & on l'y ajoute encore. Par exemple, foit un droit de 4 liv. =a, a, à percevoir fur une marchandife quelconque, le parifis fera exprimé par le fou pour

a

21a

4

livre par, & les fix deniers pour livre par ; enforte que le

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droit principal avec le parifis, fol & fix deniers, reviendra en total à 13797a

10256

5 liv.
liv. 7 f.
71.7 den.

289 641

On fe fert encore auffi quelquefois du terme d'or fol pour évaluer & calculer les monnoies de France dans les remifes qu'on en fait pour les pays étrangers, ce qui triple la fomme que l'on remet; ainfi quand on dit qu'on a 450 liv. 15 f. 6 d. d'or fol à remettre à Amsterdam à 86 deniers de gros par écu, on fous-entend qu'on a 1352 liv. 6 f. 6 d. monnoie courante, la livre d'or valant 3 liv. tournois, le fou d'or 3 f., & le denier d'or 3 deniers. Ecu fe doit toujours entendre de l'écu d'or avant l'an 1641.

Il est encore néceffaire pour se reconnoître dans les antiquités de la Monarchie Françoife, relativement aux époques de la fabrication & du cours des monnoies, de favoir que le commencement de l'année civile n'a pas toujours été fixé au même jour de l'année aftronomique, & que même on n'a pas toujours compté le nombre des années de la même ére, confacrée dans l'histoire par quelque événement remarquable.

L'on a fait usage en France de quatre éres ou époques, d'où l'on eft parti pour compter les années de J. C.; celle de fa naiffance fuivant le ftyle de Denis le Petit, qui eft la nôtre actuelle;

celle

celle de fa naiffance fuivant la vérité évangélique, & celles de fa paffion, de fa mort, ou de la Rédemption, felon ces deux ftyles. Gervais, Moine de Cantorbéri, qui vivoit au commencement du treizieme fiecle, met dans fa Chronique une distinction entre les années de l'Incarnation, felon Denis le Petit, & les mêmes années felon l'Evangile. Il dit que, felon la vérité de l'Evangile, il faut ajouter 22 ans au calcul de cet Auteur, pour trouver la véritable année de l'Incarnation. Marianus Scotus, Florent Bravonius Moine de Vorcefter, & quelques autres Chroniqueurs, ont été du même fentiment. On trouve cette même diftinction dans un refcrit du Pape Urbain II; mais, fuivant la date de ce refcrit, il faut ajouter 23 au calcul de Denis le Petit, pour avoir l'année felon la vérité de l'Evangile. Hélinand Moine de Fontfroide, Ecrivain de la fin du douzieme fiecle, n'anticipe que de vingt-un ans l'Ere de Denis le Petit.

A l'égard de l'époque de la Paffion, elle dépend de l'âge que l'on croit qu'avoit J. C. lorfqu'il fut mis à mort; les uns ont fuppofé qu'il avoit 32 ans, d'autres 33, & quelques-uns jusqu'à 34 lorfqu'il fut crucifié, & ont calculé en conféquence.

ans,

Suivant le ftyle de Denis le Petit, nous fommes cette année à l'an 1778 de la naiffance de J. C., & felon la vérité évangélique nous fommes à l'an 1799 fuivant quelques-uns, à l'an 1800 felon d'autres, & fuivant d'autres encore à l'an 1801 de la naiffance de J. C. Cette même année que nous comptons pour la 1778° depuis la naiffance de J. C., fera la 1744, la 1745 ou la 1746 depuis sa passion ou sa mort, fuivant qu'on admettra que J. C. a vécu 32, 33 ou 34 ans, le tout fuivant le ftyle de Denis le Petit; mais en calculant felon le ftyle appellé de la vérité évangélique, on trouvera que nous fommes à l'an 1765, 1766, 1767, 1768 ou 1769 depuis fa mort, fuivant la diverfité des opinions qui font abfolument partagées tant fur le nombre des années qu'il faut ajouter au calcul de Denis le Petit pour avoir les années de la naissance du Sauveur felon la vérité évangélique, que fur l'âge. qu'il avoit quand il fut mis à mort.

Tant de ftyles divers fuivis à-la-fois & felon le caprice ou l'opinion des Ecrivains dans un même pays, étoient bien propres à répandre de la confufion fur la Chronique de la France; auffi n'eft-elle devenue lumineufe que depuis la fixation générale du commencement de l'année comptée de la naissance de Jesus-Christ,

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au premier de Janvier, par l'Ordonnance de Rouffillon, en 1564. Le point précis du commencement des années en France n'a pas moins varié que l'époque d'où l'on eft parti pour en compter le nombre. On trouve divers commencemens d'années qui ont été en usage en différens temps, & quelquefois en même temps parmi les François. Sous les Rois de la race Mérovingienne, l'année civile commençoit du jour de la revue des troupes, qui étoit le premier de Mars; fous les Rois Carlovingiens, l'année commençoit le jour de Noel, c'eft-à-dire le 25 de Décembre. Si on l'avoit fait commencer quatre jours plutôt, favoir le 21 du même mois, & qu'on y eût placé le premier de Janvier, alors le retour tant de l'année que des mois auroit accompagné le retour du foleil vers nous; il en feroit résulté quelques avantages, & une parfaite conformité entre le mouvement annuel du foleil & la révolution de l'année civile. Sous les Capétiens, l'année commençoit le jour de Pâques; deforte que cette fête étant mobile, le commencement de l'année varioit depuis le 22 Mars jufqu'au 25 Avril, ce qui étoit fujet à beaucoup d'inconvéniens. A l'égard de l'année Eccléfiaftique, le Clergé de France l'a toujours fait commencer au premier Dimanche de l'Avent.

Outre les commencemens d'années fixés au premier de Mars, au 25 Décembre & à Pâques, il y en a eu d'autres, celui fixé au premier de Janvier, & celui fixé au 25 de Mars, ce qui fait au moins cinq époques différentes qui ont fervi à fixer le commencement de l'année.

1o. Année commençant au premier de Mars. C'est à ce jour que les premiers Romains firent commencer leur année, usage que les Vénitiens ont conservé jusqu'à préfent. On trouve des preuves dans Grégoire de Tours & dans d'autres Ecrivains des fixieme & feptieme fiecles, que les François de ce temps-là prenoient, ainfi que les Allemands, les uns le premier de Mars, & les autres le premier de Janvier pour le commencement de l'année. L'année s'ouvroit encore par le premier de Mars en 755, comme il paroît par un ftatut du Concile de Vern, tenu en France cette année-là.

2o. Année de la Circoncifion, ou du premier de Janvier. On a des preuves que dès les premiers ficcles de la Monarchie, on commençoit en France comme en Italie depuis Numa, en Allemagne, en Hongrie & en Suiffe, l'année par le premier de Janvier. Mais quelques Ecrivains, quoiqu'en petit nombre, en ouvrant l'année

par ce jour, paroiffent avoir anticipé d'un an entier fur notre maniere de compter, en datant, par exemple, dès le mois de Janvier 1103, lorfque nous ne comptons que l'an 1102. Ce commencement d'année ne fut fixé invariablement & généralement en France que par l'Ordonnance de Charles IX, donnée à Perpignan en 1564. Le Parlement s'oppofa d'abord à ce réglement, & ne confentit à l'enregistrer que l'an 1567; il fuivoit encore l'ancien ftyle qui faifoit commencer l'année à Pâques, en l'an 1566, qui n'eut que 8 mois 17 jours, depuis le 14 Avril jufqu'au 31 de Décembre. Les pays voifins de la France firent, à fon exemple, les uns plutôt, les autres plus tard, la même réforme dans leur Calendrier. Les Pays-bas en 1575, l'Espagne en 1576, la Lorraine en 1579. Quant aux Hollandois, ils avoient réglé cette législation avant la France, & dès l'an 1532.

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3°. Année de l'Incarnation, de la Conception, de l'Annonciation, de Grace ou de Trabéation, commençant le 25 de Mars. Elle fut en usage en France dès l'an 743. On la retrouve dans les faftes de l'Auvergne, du Languedoc, du Dauphiné, de la Provence, la Franche-Comté, de la Champagne à Rheims & à Soiffons d'Angleterre, d'Arragon, de Florence, de Laufane, de Treves & de Cologne. On la commençoit trois mois moins fept jours après notre premier de Janvier dans le Querci, le Rouergue & le bas Limofin; ailleurs elle commençoit neuf mois & fept jours avant notre premier de Janvier, comme en Italie où on l'appelloit le calcul Pisan. On s'est servi de ce calcul Pifan en France fous le Roi Robert, vers l'an 999, comme on le prouve par le Capitulaire de Saint-Maur-des-Foffés, par une Charte originale de ce Roi pour l'Abbaye de Saint-Pierre de Châlons-fur-Marne, par une autre pour l'Abbaye de Coulombs, & par la Vie du Roi Robert, écrite par Helgaut. On trouve auffi des preuves de cet ufage dans une Charte originale du Roi Henri I pour l'Abbaye de la Chaize-Dieu en Auvergne, &c. Dans nos Chartes & nos Chroniques, les Ecrivains datent tous de l'année de l'Incarnation fans marquer s'ils la commencent le 25 de Mars, neuf mois & fept jours avant nous, ou trois mois moins fept jours après nous; où le premier de Janvier avec nous, ou un an avant nous; ou le premier de Mars, ou à Noel ou à Pâques.

4°. Année de la Nativité ou de Noel, commençant le 25 Décembre, On fait voir qu'elle a été en ufage dès le temps de Char

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