Huitieme numéraire de la monnoie Romaine, depuis le regne de Claude ou celui de Néron, jusqu'à Constantin. Once de l'as . 12 As, ficilique de cuivre. Quinaire, victoriat Logarithmes. Deniers. -1989700 1 envir. Sous. 3 -1989700 1 envir 0591760 3 96 8 2 0892790 71 192 16 4 1536 128 1193820 15 32 16 2 Denier, trigramme 8 Once d'argent, 4800 400 100 50 253 | Aureus, folidus. 1536384 192 96 123 Once d'or, liv. d'arg. Livres. 07958806 12907301917 187506175 Les monnoies des fept premiers numéraires font évaluées & réduites à nos monnoies fur le prix du cuivre combiné avec l'argent, fans avoir égard à l'or, qui, dans les commencemens fur-tout, ne fut pas d'un grand ufage dans le commerce. Dans le huitieme numéraire & le fuivant, on n'a confidéré ni le cuivre ni l'or, & l'on y a évalué les monnoies fur le pied actuel du marc d'argent, l'argent étant alors le métal dominant. J'aurois pu évaluer de même uniquement fur l'argent les monnoies du feptieme numéraire, mais j'aurois trouvé très-peu de différence, favoir 17 f. 10 d., au lieu de 18 f. pour la valeur du denier : j'ai préféré un nombre rond & entier. Neuvieme numéraire de la monnoie Romaine. Affarion, lepton, kodrantès, quadrans . on 15000 3750312 250 178 15613231 Blation. 331/Livre 17281382 987864 72 143729 5 d'or. 787 625 Spor 1600048003428|3000 250 50 27 1933.574031 5027 2135828 136.7 3033424 1080 3750 On a évalué ici, en fuppofant toujours que la monnoie d'argent étoit au titre de 12 deniers : quant à l'or, il n'étoit qu'à 20 karats, & la livre pesant ne valoit que 939 liv. On fera les corrections qu'on jugera à propos. La Chine eft un pays fi intéressant; ses inftitutions, quoique fages, font fouvent fi différentes des nôtres, qu'il n'y a pas jufqu'aux mefures de ce vafte Empire, qui ne puiffent fournir quelque chofe á la curiofité du Lecteur. Ce que je dirai de ces mefures, je le tire en partie du Traité favant des mesures. itinéraires de M. d'Anville, & en plus grande partie d'une Lettre de Thomas Hyde écrite à Edouard Bernard, & que ce dernier a inférée dans fon Traité des mefures & poids de l'antiquité. La plus grande mesure de distance chez les Chinois eft le çan, qui vaut 8 pr ou So li. Le çan eft ce qu'un Chinois peut faire de chemin dans un jour. Le li, que quelques Européens appellent milliaire Chinois, eft compofé de 360 púú, pas ou braffes. Le chang, ou la canne des Chinois, eft compofé de 10 che. Le ché eft le pied ou la coudée du pays, & se divise en 10 Gun, çen ou çuen; ce font les pouces des Chinois. Un çun contient 10 fuen, un fuen xo li ou lỵ; un li contient ro hảo, un hảo xo fi, & un fù xo hóa. Ces divifions, extrêmement petites, ne font qu'imaginaires, & fervent feulement à exprimer plus clairement des fractions décimales d'une petiteffe infinie, fans qu'on puiffe les tracer fur aucun inftrument méchanique. L'Auteur tient les divifions de ce numéraire métrique d'un Chinois, fon ami, nommé Michel Shin Fo-cung, qui féjourna quelque temps à Oxfort en 1687. Les Auteurs ne font pas d'accord fur la valeur du più ou pu. Le P. Martini, dans fon Atlas, l'évalue à 6 ché; mais le Chinois qu'on vient de nommer foutenoit à Thomas Hyde qu'il ne contenoit que 5 ché. Je crois devoir adopter l'affertion du Chinois, qui devoit connoître mieux que perfonne les mefures de fa Nation ; & ce qui m'engage d'ailleurs à prendre ce parti, c'eft que le nombre 5 convient mieux que le nombre 6 à la divifion décimale du numéraire Chinois, & encore qu'il fervira à réfoudre quelques autres difficultés qui vont fe préfenter. Selon le P. Martini, le li contient 360 púú, & il en faut 80 pour faire le çan ou la journée de chemin. Selon Sémédo, au contraire, le li contient 300 pas ou púú, & 100 li font le çan ou le chemin d'un jour. Selon un grand Dictionnaire Chinois, cité par le P. Noel, Jefuite, dans un recueil d'obser vations faites dans l'Inde & en Chine, le li auroit été composé de 300 pas, ou autrement de 360; ce qui fignifie fans doute que le li ancien contenoit 300 pas, & le li moderne 360. On trouve dans ce même Dictionnaire que 100 li de la mesure moderne en feroient 125 de l'ancienne; d'où il fuit que le li moderne valant 360 púú, le li ancien en contenoit 288, & non pas préci fément 300, comme le difent ces Ecrivains. C'eft d'après ces obfervations que je drefferai le tableau des mefures longitudinaires de la Chine. Il s'agit à préfent de connoître le rapport du ché ou pied Chinois, au pied de Paris. Les Ecrivains des Relations de la Chine nous difent que le ly eft l'efpace que peut occuper la largeur d'un grain de mil, & que dix grains de mil rempliffent l'étendue d'un fuer, d'où il réfulte qu'il faudroit mille grains de mil ou de millet pour occuper l'étendue d'un che ou pied Chinois. C'est une méprife des Ecrivains Européens, qui prennent. pour graine de mil, ce qui eft une graine beaucoup plus menue, & peut-être celle du panis; car il ne faut que 146 grains de mil ou millet pour remplir toute la longueur du piedde-Roi: d'où il s'enfuivroit que le ché feroit de 82.19 pouces du pied de Paris. Nous allons voir l'énorme différence qu'il y a de ce résultat au véritable. Selon une mefare moyenne prife entre deux modeles du ché dont on fe fert à la Chine, comparée au pied de Paris par le P. Noel, le ché vaudroit 141 lignes du pied de Paris. Selon le modele d'un demi-ché étalonné fur celui qui a été employé aux mefurages des plans du Palais impérial de Pékin, & envoyé à M. de Mairan par le P. Parrenin, on trouve que ce ché du Palais revient à 142.4 lignes du pied de Paris. Le P. le Comte, dans fes Lettres fur la Chine, fournit à peu près la même mefure, en difant, d'après le P. Verbieft, que le pied de Paris furpaffe le ché Chinois d'une centième partie; ce qui fait déterminer le ché à 142.56 lignes du pied-de-Roi. Enfin M. d'Anville ayant eu recours au P. Gaubil, dont le favoir en Littérature Chinoife s'eft fait connoître par plufieurs Ouvrages très-utiles, ce Pere lui a mandé de Pékin que le ché dont on s'eft fervi pour lever les Cartes de la Chine & de la Tartarie, eft au pied de Paris comme 500 eft à 508, où environ, y ayant une légere différence en plus ou en moins, dont il déclare n'être point inftruit pofitivement. Cette proportion donne la valeur du ché de 141.71 lignes du pied-de-Roi. Si nous prenons pour valeur du ché la mefure comparée par M. de Mairan, nous trouverons qu'il eft de c.9889 pieds de Paris (1995148 log. 0.9889.), ou bien de 11.87 pouces. Suivant ce rapport, nous déterminerons le li ancien à 237.3+toifes, & de 240 au degré, & non pas 250, comme le difent quelques Ecrivains ; le li moderne fera de 296.7 toifes, & de 192.4 au degré, & non pas précisément de 200, comme on l'a écrit. On doit obferver même que, parce qu'à la Chine, au lieu de divifer les cercles de la fphere en 360 degrés, on les divife en 365 par analogie aux jours de l'année, le degré de grand cercle n'y contient que 189.7 lis modernes, & 237 lis anciens. Suivant le même calcul, le pu' Chinois vaut 1.0395 lieues de 25 au degré; & dans cet Empire, le çan ou la journée de chemin eft de 10.396 lieues. On peut bien s'appercevoir à préfent qu'on ne s'eft avifé de compofer un púú ou pas imaginaire de 6 ché, au lieu de 5, qu'afin d'avoir pour le li moderne le même nombre de pas ou de braffes qui compofoit l'ancien li Lavoir 300, ou plutôt 288, au lieu de 360 pas de 5 ché. -1995148 log. 0.9889 pieds-de-Roi, valeur du ché. 14400/100 80 10 Cam 0694118 log. 4.944 pieds-de-Roi, valeur du púú ou de la braffe. 0995148 log. 9.889 pieds-de-Roi, valeur du chang ou de la canne. -1113763 log. o.1299 lieues communes, valeur du li moderne. 0016853 log. 1.0395 lieues communes, valeur du pu. 1016853 log. 10.395 lieues communes, çan ou journée de chemin. Le púú ou la braffe eft de 59 pouces un tiers. Je ne fais fi on doit le confidérer comme la mesure de la ftature moyenne à la Chine; au moins est-il certain que les Chinois font de petite taille. Ce n'eft que depuis l'an 1662 que, par un décret de l'Empereur Kan-hi, Prince de la Dynaftie & de la famille Tartare qui regne actuellement en Chine, le li a été fixé à 180 chang ou cannes, à 360 púú ou braffes, & à 1800 ché ou pieds, fur l'étalon du ché employé aux bâtimens & aux autres ouvrages du Palais de Pékin. Nous avons vu que le degré de grand cercle contient 192.4 de ces li, & que le degré Chinois, moindre que le nôtre, n'en renferme que 189.7, quoique dans cet Empire on y en compte 200 c'eft que, fuivant le rapport du P. Gaubil, comme il avoit plu à l'Empereur Kan-hi de déclarer que 200 li, fur la mesure de fon pied impérial, faifoient l'équivalent d'un degré, il ne s'eft trouvé perfonne depuis, Européen comme Chinois, qui ait ofé rectifier l'idée du Prince. On peut, d'après ces mefures, fe former une idée de la grande muraille qui fépare la Chine de la Tartarie, Selon le P. Martini, qui avoue n'avoir pas vu cette muraille, elle a de hauteur 3 chang ou 30 ché, ce qui fait un peu moins de cinq toifes de Paris, & de largeur 12, & en quelques endroits ché, c'est-à-dire, environ 12 à 15 pieds-de-Roi. La longueur de ce mur eft plus plus incertaine. Les Chinois l'appellent hyperboliquement van-i-ching, c'està-dire, mur d'une myriade de li. Le P. Martini en eftime la longueur de 300 lieues Germaniques de 15 au degré, qui vaudroient 500 lieues communes de France, ou 400 lieues horaires.. Mefures Chinoifes pour l'arpentage. Logarithmes. Arpens. -1083601 0.1212+ 0083601 1.212+ Les Chinois définiffent le meu, en difant: Chang she lo pu, & Que she u pu; ce qui fignifie que le meu eft un rectangle ayant 16 púú ou braffes de longueur, fur 15 púú de largeur: cela fait 6000 ché quarrés, ou 163 toises de Paris quarrées. Mais on a de la peine à comprendre Thomas Hyde, qui, après avoir dit que le king eft décuple du meu, ajoute auffi-tôt que le king contient 100 meu: Deindè habent aliam terræ menfuram decuplo majorem dictam king, quorum unum continet 200 meu. Dans la fuite du difcours, il compte toujours cent meu pour un king. J'ai préféré de n'en compter que dix, parce que fans cela le numéraire, qui croît toujours en progreffion décuple, fe trouve interrompu. La Chine autrefois fut divifée toute entiere en ces mefures géodétiques, pour faciliter la jufte répartition & la perception des impôts, qui y font peu confidérables, l'Empereur ne vivant prefque que de! fes domaines, de fes fermes, de ses haras, &c. |