Images de page
PDF
ePub

fussent inspectées plus souvent, avec plus de soin, d'une manière plus complète et plus approfondie. En effet, partout où il y a enseignement et études, l'inspection est un élément de vie et de progrès. Lorsqu'ils n'attendent ni blâme, ni louange, lorsque l'œil de leurs supérieurs ne peut pas à tout moment pénétrer jusqu'à eux, les maîtres insoucians s'endorment en sécurité, les plus zélés se ralentissent.

Si les inspections sont utiles pour toutes les écoles en général, on peut dire que, pour les écoles primaires, elles sont d'une absolue nécessité. Ces écoles ont été si long-temps abandonnées, sans secours et sans direction, que tout est à créer, pour ainsi dire, ou du moins tout est à organiser. Et comment savoir où est le mal, comment trouver le remède, si l'Administration supérieure n'établit pas, entre elle et toutes les écoles de France, une communication régulière, si elle ne s'assure pas le moyen d'interroger des témoins intelligens et sincères? Déjà j'ai pu éprouver combien les inspections sont utiles. Au moment où la loi du 28 juin allait être mise à exécution, j'ai cru que je devais constater exactement dans quel état elle avait trouvé l'enseignement primaire en France, afin de mieux apprécier dans la suite les effets qu'elle aurait produits. J'ai donc revêtu du caractère d'inspecteurs temporaires 400 personnes, auxquelles j'ai distribué toutes les communes du royaume, et qui m'ont rapporté des renseignemens précis, multipliés, authentiques, sur toutes les écoles existantes,

et sur la possibilité d'en élever dans toutes les communes où il n'en existe pas. Ce recensement général, exécuté pour la première fois, a révélé une masse immense de faits qui serviront de guide à l'Administration dans tout ce qui lui reste encore à faire exécuter.

» Mais cette inspection ne serait qu'une vaine opération de statistique, si elle n'était faite qu'une fois et comme par hazard. C'est la fréquence et la périodicité des examens qui en fait l'efficacité. J'ai donc pensé qu'il fallait établir dans chaque département un inspecteur permanent chargé de visiter fréquemment toutes les écoles primaires du département. Cet inspecteur ne s'assurera pas seulement du zèle et de l'aptitude des instituteurs, du nombre et de l'assiduité des élèves; il visitera aussi les communes qui manquent d'écoles, s'informera des causes qui ont empêché l'instruction d'y pénétrer et des moyens qui pourraient être employés pour triompher de l'indifférence des habitans; il recherchera en outre les circonstances qui pourraient rendre nécessaire la réunion de communes séparées ou la séparation de communes réunies; en un mot sa mission sera d'adresser au Recteur et au Préfet de continuels rapports sur l'état du matériel et du personnel de toutes les écoles soumises à leur autorité, et sur les dispositions de la population dans les diverses communes du département. Ces rapports transmis à l'administration centrale seront autant de documens positifs qui rendront son action à la fois plus prompte, plus éclairée et plus présente.»

Les fonds nécessaires à l'inspection des écoles primaires n'étant faits que pour 1835, les inspecteurs n'entreront en fonctions qu'au 1 janvier de cette année. Toutes les autorités locales s'empresseront sans doute de seconder leur action; tous les gens de bien, d'en assurer le succès. Puisse le zèle des nouveaux fonctionnaires être égal à l'importance de leurs travaux et dépasser toutes nos espérances!

L'Editeur.

SOCIÉTÉS SAVANTES.

SOCIÉTÉ ROYALE ACADÉMIQUE

DE CHERBOUBG.

Voici un aperçu de ses travaux depuis le mois d'août 1833 jusqu'au mois d'août 1834 inclusivement.

La séance publique du mois de novembre a été aussi brillante que les précédentes. A cette séance ont été lus, en présence d'un public nombreux et distingué :

1° Par M. Ragonde, une nouvelle normande. Elle a été publiée par le journal de Paris au commencement du mois de septembre dernier;

2o Par M. Edouard Delachapelle, un fragment de l'Odyssée, traduit en vers d'après le système par lui adopté, qui consiste à préférer à tout autre style, le style naïf d'une ancienne chronique;

seau,

3° Par M. de Choisy, capitaine de vaisle récit de la dévastation de l'île de Chio, par le Capitan Pachan, évènement dont il a été témoin oculaire;

4° Par M. Couppey, secrétaire, diverses chroniques merveilleuses concernant la Normandie;

5° Par M. Edouard Delachapelle, une pièce

de vers sur l'illusion, par un associé qui désire garder l'anonyme;

6o Par M. le comte du Moncel, une Notice sur diverses expériences agronomiques par lui faites sur ses propriétés;

7° Par M. Aug. Asselin, une traduction en vers de l'élégie de Tibule, sur les fêtes de la déesse de l'agriculture.

Dans les séances particulières, M. Obet, médecin de la marine, a lu une Notice sur l'histoire du choléra dans l'arrondissement de Cherbourg. Le mérite remarquable de cette production n'a pas empêché la Société d'entendre avec plaisir, sur le même sujet, un Mémoire très nourri de faits, par M. Blanchet, docteur en chirurgie. M. Couppey a occupé plusieurs séances par la lecture d'un tableau de l'administration de la justice criminelle en Normandie dans le cours du moyen-âge, et spécialement dans les temps où la Normandie était un état séparé de la France. M. Ed. Delachapelle a lu des pièces de vers français et des traductions en prose de Cowper, poète anglais. La Société a reçu l'hommage d'un grand nombre d'ouvrages tant de ses correspondans que d'autres auteurs.

Elle a reçu associés titulaires MM. Le Bruman, principal du collége, et de Berruyer, auteur de plusieurs ouvrages, spécialement du Guide du voyageur à Cherbourg et rédacteur du journal de la même ville; et pour associés correspondans MM. Delafontenelle, conseiller à la Cour royale de Poitiers, redacteur de la Revue de Poitiers; Galeron, procureur du Roi à Falaise, membre de la

« PrécédentContinuer »