Images de page
PDF
ePub

SOMMAIRE

DU

LIVRE HUITIÈME.

Turnus donne le signal de la guerre, et envoie un député à Diomède pour lui demander secours contre les Troyens. Le dieu du Tibre apparaît en songe à Énée, et l'instruit de ce qu'il doit faire. - Voyage et arrivée d'Énée chez le roi Évandre; réception amicale. — Épisode de Cacus. - Récit du prince arcadien au sujet des antiquités et des peuples primitifs du Latium. - Origine des grands monumens romains. Vénus demande à Vulcain des armes pour Énée; description de la forge divine. Évandre, après avoir contracté alliance avec les Troyens, leur conseille de se joindre aux Toscans, ennemis de Turnus; ses adieux avec son fils Pallas; Énée part avec les siens et les cavaliers d'Évandre. -Vénus apporte à son fils le présent de Vulcain; description du bouclier contenant l'histoire prophétique de Rome.

LIBER OCTAVUS.

Ut belli signum Laurenti Turnus ab arce
Extulit, et rauco strepuerunt cornua cantu,
Utque acres concussit equos, utque impulit arma;
Extemplo turbati animi; simul omne tumultu
Conjurat trepido Latium, sævitque juventus
Effera. Ductores primi, Messapus, et Ufens,
Contemptorque deum Mezentius, undique cogunt
Auxilia, et latos vastant cultoribus agros.
Mittitur et magni Venulus Diomedis ad urbem,
Qui petat auxilium, et Latio consistere Teucros,
Advectum Æneam classi, victosque Penates

LIVRE HUITIÈME.

Sitôt que le clairon, de sa voix déchirante,
A salué le signe arboré sur Laurente,

Que Turnus, agitant son armure d'airain,
De ses ardens chevaux a secoué le frein,

Soudain, de tous les coeurs un cri guerrier s'échappe :
Mézence, contempteur des dieux, Ufens, Messape,
Pressent, de toutes parts, de nombreux bataillons
Et de cultivateurs dépeuplent les sillons.
Venulus, envoyé vers le grand Diomède,

Vole au sein de ses murs pour implorer son aide,
Pour l'instruire qu'Énée, avec son peuple errant,

Inferre, et fatis regem se dicere posci,

Edoceat, multasque viro se adjungere gentes

Dardanio, et late Latio increbrescere nomen :

Quid struat his cœptis, quem, si fortuna sequatur,
Eventum pugnæ cupiat, manifestius ipsi,

Quam Turno regi aut regi apparere Latino.

Talia per Latium : quæ Laomedontius heros
Cuncta videns, magno curarum fluctuat æstu,
Atque animum nunc huc celerem, nunc dividit illuc,
In partesque rapit varias, perque omnia versat.
Sicut aquæ tremulum labris ubi lumen ahenis,
Sole repercussum, aut radiantis imagine lunæ,
Omnia pervolitat late loca; jamque sub auras
Erigitur, summique ferit laquearia tecti.

Nox erat, et terras animalia fessa per omnes,
Alituum pecudumque genus, sopor altus habebat;.
Quum pater in ripa gelidique sub ætheris axe
Æneas, tristi turbatus pectora bello,

Avec ses dieux vaincus, arrive en conquérant;
Qu'il vient de débarquer sur le sol d'Hespérie,

Où le destin, dit-il, lui marque une patrie;

Que vingt peuples guerriers, par son nom subjugués,
En faveur des Troyens déjà se sont ligués.

Pour peu qu'en sa faveur la fortune conspire,
Que faut-il augurer de ce naissant empire?
Diomède peut voir ce danger trop certain,
Mieux que le roi Turnus et le roi Laurentin.

Énée, en observant la ligue qui se trame,
Entre mille soucis laisse flotter son ame,

Il élève, il détruit cent projets à la fois,
Passe de l'un à l'autre et n'ose faire un choix1.
Ainsi, quand le soleil ou la lune argentée,

D'un vase aux bords d'airain frappent l'onde agitée,

La lueur se reflète en tremblotans éclairs,
Glisse sous les plafonds et jaillit dans les airs.
Le silence régnait sur la plaine assombrie,
Tout dormait dans le bois et dans la bergerie,
Quand le héros troyen, justement soucieux,
S'étendant sur la terre, au froid serein des cieux,

« PrécédentContinuer »