sollicitus monstris, oracula Fauni Fatidici genitoris adit, lucosque sub alta
Consulit Albunea, nemorum quæ maxima sacro Fonte sonat, sævamque exhalat opaca mephitim. Hinc Italæ gentes, omnisque OEnotria tellus, In dubiis responsa petunt. Huc dona sacerdos Quum tulit, et cæsarum ovium sub nocte silenti Pellibus incubuit stratis, somnosque petivit, Multa modis simulacra videt volitantia miris, Et varias audit voces, fruiturque deorum Colloquio, atque imis Acheronta affatur Avernis. Hic et tum pater ipse petens responsa Latinus Centum lanigeras mactabat rite bidentes, Atque harum effultus tergo stratisque jacebat Velleribus. Subita ex alto vox reddita luco est: Ne pete connubiis natam sociare Latinis,
O mea progenies, thalamis neu crede paratis : Externi veniunt generi, qui sanguine nostrum Nomen in astra ferant, quorumque ab stirpe nepotes Omnia sud pedibus, qua sol utrumque recurrens
Une guerre sanglante aux peuples laurentins.
Or, Latinus, troublé par ce double miracle, Veut de Faune, son père, interroger l'oracle. Il entre dans un bois chargé de noirs rameaux, Où la sainte Albunée aux murmurantes eaux Exhale dans les airs son parfum méphitique. Toutes les nations de l'Hespérie antique Venaient sur l'avenir interroger ce lieu :
Là, quand les dons du prêtre ont honoré le dieu,
Il se couche, durant les nocturnes veillées,
Puis il voit voltiger mille spectres divers; Des accens inconnus résonnent dans les airs; Les dieux le font jouir de colloques sublimes, Et son œil inspiré se plonge aux noirs abîmes. C'est là que Latinus, comme dignes présens, Immole de sa main cent brebis de deux ans ;
Sur leurs molles toisons il se couche, il sommeille,
Et bientôt cet oracle arrive à son oreille :
Romps l'hymen attendu, mon fils! le sort jaloux
« Défend à Lavinie un Latin pour époux;
Adspicit oceanum, vertique regique videbunt.
Hæc responsa patris Fauni, monitusque silenti Nocte datos, non ipse suo premit ore Latinus ; Sed circum late volitans jam fama per urbes Ausonias tulerat, quum Laomedontia pubes Gramineo ripæ religavit ab aggere classem. Eneas, primique duces, et pulcher Iulus, Corpora sub ramis deponunt arboris altæ, Instituuntque dapes, et adorea liba per herbam Subjiciunt epulis (sic Juppiter ille monebat), Et cereale solum pomis agrestibus augent. Consumptis hic forte aliis, ut vertere morsus Exiguam in cererem penuria adegit edendi, Et violare manu malisque audacibus orbem Fatalis crusti, patulis nec parcere quadris : Heus! etiam mensas consumimus! inquit Iulus. Nec plura alludens. Ea vox audita laborum Prima tulit finem, primamque loquentis ab ore
« Des gendres qui viendront de terres inconnues
<< Porteront notre gloire aussi haut que les nues, « Et leurs fils soumettront à leur puissante main « Tout ce que le soleil éclaire en son chemin. »
Ces nocturnes conseils, ces oracles d'un père, Le sage Latinus n'en fait point un mystère; Et déjà dans son vol la déesse aux cent voix. En avait averti les peuples et les rois, Quand la race d'llus, par le destin bannie, Vint lier ses vaisseaux au gazon d'Ausonie. Le jeune Iule, Énée et les autres héros Sur un pré verdoyant savouraient le repos; Le repas se prépare autour d'un chêne antique; Mais les tables manquant à ce banquet rustique, (Ainsi le roi des Dieux dirigeait le festin), Ils étendent des fruits sur des plateaux de pain. Et, comme, après ces mets que la foule dévore, Leur faim toujours pressante en réclamait encore, Les avides Troyens mordent l'étroit froment, Le disque qui soutint leur premier aliment,
Et consomment ce pain sous leurs dents indomptables:
Eripuit pater, ac stupefactus numine pressit.
Continuo: Salve, fatis mihi debita tellus;
Vosque, ait, o fidi Troja, salvete, Penates.
Hic domus, hæc patria est. Genitor mihi talia, namque Nunc repeto, Anchises fatorum arcana reliquit : Quum te, nate, fames ignota ad littora vectum Accisis coget dapibus consumere mensas,
Tum sperare domos defessus, ibique memento Prima locare manu molirique aggere tecta.
Hæc erat illa fames: hæc nos suprema manebat, Exitiis positura modum.
Quare agite, et primo læti cum lumine solis
Quæ loca, quive habeant homines, ubi monia gentis, Vestigemus, et a portu diversa petamus.
Nunc pateras libate Jovi, precibusque vocate Anchisen genitorem, et vina reponite mensis. Sic deinde effatus, frondenti tempora ramo Implicat, et Geniumque loci, primamque deorum Tellurem, Nymphasque, et adhuc ignota precatur Flumina: tum Noctem, Noctisque orientia signa, Idæumque Jovem, Phrygiamque ex ordine matrem, Invocat, et duplices Coloque Ereboque parentes.
« PrécédentContinuer » |