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NOTE 12.

Alcandrumque, Haliumque, Noemonaque, Prytanimque. Halius, Noémon, Alcandre, Prytanis.

Quand on a de pareils vers à traduire, il faut se contenter d'accoler un nom à côté d'un autre, sans épithète, si c'est possible, et surtout sans prétendre faire de la poésie; c'est là tout le mérite du traducteur.

Mais que dire d'un homme tel que Gaston qui, pour se tirer d'un mauvais embarras de rime, ne trouve d'autre expédient que de créer de nouveaux noms et de les livrer à la boucherie de Turnus?

Dans un même trépas

Succombent Nohemond, Halius, Périandre,
Et l'adroit Prytanis et le fougueux Alcandre.

Que dire encore de Duchemin, prosaïque traducteur sans doute, mais homme consciencieux, quand il s'avise de changer un Phalaris en Phalère; et quelques pages avant, quand il fait intervenir, toujours pour la rime, un Amasipe, inconnu de Virgile?

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Si une traduction en vers contraignait le poète à recourir à ces misérables ressources, s'il en était réduit à donner ces humiliantes preuves de son impuissance, il devrait à tout jamais briser sa plume de traducteur, et ne pas fournir ces argumens victorieux aux partisans de la prose.

FIN DES NOTES DU LIVRE NEUVIÈME

ET DU TOME TROISIÈME.

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