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notre vie. Mais comment frapper ce but et atteindre jusqu'à la Divinité? Outre les intermédiaires établis par les lois entre l'homme et les dieux du ciel, entre le citoyen et les dieux de l'Etat, nous avons encore les sacrifices; les parties gauches des victimes du second ordre, en nombre pair, pour les dieux souterrains, et le contraire pour ceux de l'Olympe. Après les dieux, le sage n'oubliera pas les fêtes des Génies, puis celles des Héros ; il ne refusera pas ses offrandes aux autels domèstiques; enfin, les dieux vivans de sa famille, les auteurs de ses jours réclameront justement l'hommage filial,. la plus ancienne de ses dettes religieuses : nos biens présens et à venir, les biens de la fortune, du corps et de l'âme seront tous consacrés par notre amour au bonheur de ceux qui nous ont donné la naissance et la raison; les avances qu'ils nous ont faites, les soins prétés à notre jeune âge, seront payés avec usure, et tous les besoins de leur vieillesse seront prévenus par leurs enfans. Qu'ils n'entendent de nous, tous les jours de la vie, que des paroles saintes: car la peine est terrible pour un mot téméraire ; et sur nos têtes veille Némésis, qui va conter à la Justice nos funestes discours. Hâtons-nous donc de céder à leur colère, et s'ils emploient contre nous la vengeance ou la menace, n'allons pas oublier qu'un père a le droit de s'irriter contre un fils qu'il croit coupable.

Après leur mort, la plus belle tombe est la plus modeste; sans rester au-dessous de nos ancêtres, PENSÉES DE PLATON.

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ἐλλείποντα, ὧν οἱ προπάτορες τοὺς ἑαυτῶν γεννήτας ἐτίθεσαν. Τάς τε αὖ κατ ̓ ἐνιαυτὸν τῶν ἤδη τέλος ἐχόντων ὡσαύτως ἐπιμελείας τὰς κόσμον φερούσας ἀποδιδόναι· τῷ δὲ μὴ παραλείπειν μνήμην ἐνδελεχῆ παρεχόμενον, τούτῳ μάλιστ ̓ ἀεὶ πρεσβεύειν, δαπάνης τε τῆς διδομένης ὑπὸ τύχης τὸ μέτριον τοῖς κεκμηκόσι νέμοντα. Ταῦτ ̓ οὖν ποιοῦντες καὶ κατὰ ταῦτα ζῶντες ἑκάστοτε ἕκαστοι, τὴν αξίαν ἂν παρὰ θεῶν, καὶ ὅσοι κρείττονες ἡμῶν, κομιζούμεθα; ἐν ἐλπίσιν ἀγαθαῖς διάγοντες τὸ πλεῖστον τοῦ βίου..

Ἃ δὲ πρὸς ἐκγόνους καὶ ξυγγενεῖς καὶ φίλους καὶ που λίτας, ὅσα τε ξενικὰ πρὸς θεῶν θεραπεύματα καὶ ὁμι λίας ξυμπάντων τούτων ἀποτελοῦντα, τὸν ἑαυτοῦ βίου φαιδρυνάμενον, κατὰ νόμον κοσμεῖν δεῖ· τῶν νόμων αὐτῶν ἡ διέξοδος, τὰ μὲν πείθουσα, τὰ δὲ μὴ ὑπείκοντα πειθεῖ τῶν ἠθῶν βίᾳ καὶ δίκη κολάζουσα, τὴν πόλιν ἡμῖν, ξυμβουληθέντων θεῶν, μακαρίαν τε καὶ εὐδαίμονα ἀπο τελεῖ.

δὲ χρὴ μὲν αὖ καὶ ἀναγκαῖον εἰπεῖν νομοθέτην, ὅςτις ἅπερ ἐγὼ διανοεῖται, ἐν δὲ σχήματι νόμου αναρ μοστεῖ λεγόμενα, τούτων πέρι δοκεῖ μοὶ δεῖγμα προσε νεγκόντα αὑτῷ τε καὶ ἐκείνοις οἷς νομοθετήσει, τὰ λοιπὰ πάντα εἰς δύναμιν διεξελθόντα, τὸ μετὰ τοῦτο ἄρχεσθαι τῆς θέσεως τῶν νόμων......

Ακούοι δῆ πᾶς, ὥσπερ νῦν δὴ τὰ περὶ θεῶν τε ἤκουσ καὶ τῶν φίλων προπατόρων.

Ι. Πάντων γὰρ τῶν αὐτοῦ κτημάτων μετὰ θεούς

ne cherchons pas à rivaliser de luxe pour un tombeau. Votre père n'est plus; mais, tous les ans, honorez sa mémoire : c'est en vous appliquant à la perpétuer que vous prouverez la piété de votre cœur, et que vous ferez des biens du hasard le plus légitime usage. Soyons fidèles à de si chers souvenirs; et les dieux, et tous les êtres plus puissans que l'homme, nous récompenseront d'avoir été bons fils, et l'espérance, sur la terre, vivra toujours

avec nous.

Pour connaître ainsi tous nos devoirs envers la famille, l'amitié, la patrie, et cette hospitalité ordonnée parles dieux, et ces nombreuses obligations de la société qui font le charme et l'éclat de la vie, interrogeons chaque loi : la loi qui tantôt persuade, tantôt, pour dompter l'homme inflexible, s'arme de la force et des châtimens, peut seule, avec la protection divine, rendre l'Etat puissant et fortuné.

Le législateur doit parcourir, en effet, tout le cercle des devoirs; mais commencera-t-il par les présenter comme des lois ? il vaut mieux qu'il en trace d'abord l'analyse pour lui-même et pour ceux qu'il va gouverner, et n'en donne le texte à ses concitoyens qu'après leur avoir montré, comme en un seul tableau, tout ce qui fait la vertu.......

O toi donc qui tout à l'heure apprenais de moi tes devoirs envers les dieux et les auteurs de ta naissance, maintenant encore écoute-moi.

L'AME. Des merveilles qui tiennent à notre nature,

ψυχὴ θειότατον, οἰκειότατον ὄν. Τὰ δ ̓ αὑτοῦ διττά ἐστι παντάπασι· τὰ μὲν οὖν κρείττω καὶ ἀμείνω, δεσπό ζοντα· τὰ δὲ ἥττω καὶ χείρω, δοῦλα. Τῶν οὖν αὑτοῦ τὰ δεσπόζοντα ἀεὶ προτιμητέον τῶν δουλευόντων. Οὕτω δὴ τὴν αὑτοῦ ψυχὴν, μετὰ θεοὺς ὄντας δεσπότας καὶ τοὺς τούτοις ἑπομένους, τιμᾶν δεῖν λέγων δευτέραν, ὀρθῶς παρακελεύομαι.

Τιμᾷ δ ̓, ὡς ἔπος εἰπεῖν, ἡμῶν οὐδεὶς ὀρθῶς· δοκεῖ δέ. Θεῖον γὰρ ἀγαθόν που τιμή· τῶν δὲ κακῶν οὐδὲν τίμιον. Ὁ δ ̓ ἡγούμενος ἤ τισι λόγοις ἢ δώροις αὐτὴν αὔξειν, μηδὲν βελτίω δὲ ἐκ χείρονος αὐτὴν ἀπεργαζόμενος, τιμᾶν μὲν δοκεῖ, δρᾷ δὲ τοῦτο οὐδαμῶς.

Αὐτίκα παῖς εὐθὺς γενόμενος ἄνθρωπος πᾶς ἡγεῖται πάντα ἱκανὸς εἶναι γιγνώσκειν, καὶ τιμᾶν οἴεται ἐπαινῶν τὴν αὑτοῦ ψυχὴν, καὶ προθυμούμενος ἐπιτρέπει πράττειν ὅ τι ἂν ἐθέλῃ. Τὸ δὲ νῦν λεγόμενόν ἐστιν, ὡς ὁρῶν ταῦτα βλάπτει καὶ οὐ τιμᾷ· δεῖ δὲ, ὡς φαμέν, μετά γε θεοὺς δευτέραν. Οὐδέ γε, ὅταν ἄνθρωπος τῶν αὐτοῦ ἑκάστοτε ἁμαρτημάτων μὴ ἑαυτὸν αἴτιον ἡγῆται καὶ τῶν πλείστων κακῶν καὶ μεγίστων, ἀλλ ̓ ἄλλους, ἑαυτὸν δὲ ἀεὶ ἀναίτιον ἐξαιρῇ, τιμᾷ τὴν αὑτοῦ ψυχὴν, ὡς δὴ δοκεῖ· ὁ δὲ πολλοῦ δεῖ δρᾷν τοῦτο· βλάπτει γάρ.

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Οὐδὲ, ὁπόταν ἡδοναῖς, παρὰ λόγον τὸν τοῦ νομοθέτου καὶ ἔπαινον, χαρίζηται, τότε οὐδαμῶς τιμῇ· ἀτιμάζει δὲ, κακῶν καὶ μεταμελείας ἐμπιπλὰς αὐτήν. Οὐδέ γε, ὁπόταν αὖ τἀναντία τοὺς ἐπαινουμένους πόνους καὶ φό βους καὶ ἀλγηδόνας καὶ λύπας μὴ διαπονῇ καρτερών,

l'âme est, après les dieux, ce qu'il y a de plus divin, de plus près de nous-mêmes. Car nous avons deux parties dans notre être, l'une forte, noble, et qui doit commander; l'autre faible, sans vertu, et qui doit obéir. La première sera donc toujours plus sacrée pour nous. L'âme est nécessairement, après les dieux et nos Génies tutélaires, le plus digne objet de notre culte; et je puis en faire une loi.

Mais aucun de nous, quoiqu'il prétende, ne rend de vrai culte à son âme. J'appelle ainsi un hommage fait pour les dieux : il serait donc profané par des vices. Vous croirez en vain, par la science ou les richesses, donner de la grandeur à votre âme; si vous ne la faites pas croître en vertu, vous ne savez pas l'honorer.

L'homme, dès son jeune âge, se croit capable de tout connaître ; la présomption est le premier hom mage qu'il offre à cette âme divine, et, dans sa vanité folle, il lui permet tout ce qu'elle veut. C'est outrager, ce n'est pas honorer son âme: est-ce donc là cette offrande, que les Dieux seuls ont le droit de réclamer avant elle? Lorsqu'on rejette sur d'autres toutes les erreurs, toutes les actions blâmables dont on veut paraître innocent, on croit encore lui faire honneur: non, c'est encore l'outrager.

Lorsqu'ensuite, malgré les défenses et les leçons du législateur, l'homme succombe au charme des plaisirs, loin d'honorer son âme, il continue de la déshonorer, en lui apprenant le crime et les remords. Lorsqu'il n'ose affronter les périls dont la loi fait un devoir, et recule devant les alarmes, les souffrances,

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