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sage remplit son père de joie. » Salom., Prov., X, 1; XV, 20. « La bénédiction d'un père affermit la maison de ses fils, comme la malédiction d'une mère en déracine les fondemens. » Ecclesiastic., III, 11. La Genèse, ch. XLIX, rapporte les dernières paroles de Jacob, qui annonce l'avenir d'Israël. «Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob; Israël, écoutez votre père. >>

Pag. 207. Aussi ne verrons-nous pas un homme sage qui ne craigne.... Eusèbe, Prép. Ev., XII, 36, p. 358. « Que chacun craigne son père et sa mère.... Je suis le seigneur votre Dieu.» Levitic., XIX, 3.

Pag. 209. Qui infligeront au criminel l'amende ou le supplice.... «Il a outragé son père et sa mère, qu'il meure! » Levitic., XX, 9; Exod., XXI, 15. « Sa lumière, dit Salomon, s'éteindra au milieu des ténèbres. » Prov., XX, 20. Matth., Evang., XV, 4; Marc, VII, 10.

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Il y a dans ces leçons religieuses du livre des Lois beaucoup d'élévation et de grandeur; mais je ne sais si quelques juges n'oseraient pas préférer le dialogue raconté par Xénophon, Mémoires, II, 2, entre Socrate et son fils Lamproclès, qui se plaint de Xanthippe. Le caractère de Socrate, père de famille, celui de Xanthippe, la soumission du fils qui reconnaît sa faute, animent et varient cette scène morale. Le style est simple, mais cette simplicité est éloquente. La fin même, plus majestueuse et plus noble, ressemble à ces ordres presque divins du législateur: Socrate invoque aussi le témoignage des lois et celui des dieux.

LAME ET LES PASSIONS.

ALLÉGORIE citée par Eusèbe, Prép. Eo., XII, 46, p. 361, éd. de Rob. Est.; Stobée, Disc. IX, sur la Justice, éd. de Schoo , p. 260. Horace y fait allusion, Carm., I, 16, 13. Galien la rappelle, de Hippocr. et Plat. pl., VI, p. 298, ed. Basil. On trouve les mêmes images dans St.-Jean Chrysostome, Homélies, t. VII, p. 61: Quoi! notre âme est non seulement enlaidie par les vices, mais elle est hideuse

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comme les monstres, comme la Scylla et la Chimère des fables païennes, et nous semblons l'ignorer! »

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et

Pag. 211. O toi qui soutiens que l'injustice est utile.... Cicéron veut aussi que l'âme garde toujours son empire Tuscul., II, 20, 21 et IV, pass. « Mais, dit Malebranche, l'esprit, esclave de l'imagination, n'ose lui répondre quand elle est en fureur, parce qu'elle le maltraite s'il résiste, qu'il se trouve toujours récompensé de quelque plaisir, lorsqu'il s'accommode à ses desseins. Ceux même dont l'imagination est si déréglée, qu'ils pensent être transformés en bêtes, trouvent des raisons pour prouver qu'ils doivent vivre comme elles. » Rech. de la Vérité, V, 11.

Pag. 213. Qu'on t'obéisse.... et ils se battent, et ils se dévorent. « Le champ de votre âme était couvert de ces tristes débris et de ces restes inanimés de vos anciens désordres; ils étaient morts aux yeux de Dieu; sa grâce toute-puissante avait porté le coup fatal à tous ces monstres; ils dormaient L dans votre coeur d'un sommeil éternel : mais le consentement ingrat que vous allez donner à une nouvelle offense, va être le signal funeste qui les rappellera tous à la vie. A ce souffle de mort, sorti du fond de votre corruption, vous les sentirez tous se ranimer au-dedans de vous, et reprendre leur force et leur vigueur première; une armée de monstres va ressusciter dans votre coeur; ces os arides vont redevenir des ennemis furieux, puissans, formidables, et le champ de votre âme va encore en être couvert, désolé et ravagé comme autrefois. » Massillon, sur la rechûte.

Dis-moi, défenseur d'un faux système........ « Le premier de tous les soins est celui de soi-même: cependant combien de fois la voix intérieure nous dit qu'en faisant notre bien aux dépens d'autrui nous faisons mal? Nous croyons suivre l'impulsion de la nature, et nous lui résistons; en écoutant ce qu'elle dit à nos sens, nous méprisons ce qu'elle dit à nos coeurs l'être actif obéit, l'être passif commande. » Emile, liv. IV. Les beaux développemens qui suivent n'égalent peut-être pas encore ce court fragment de Platon.

Pag. 215. Infortuné, en saisissant à ce prix l'or sacrilege.... «Eh! que sert à l'homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme? que donnera-t-il pour la racheter? » Matth. Evang., XVI, 26; Marc, VIII, 36.

Ainsi, les mœurs licencieuses.... Platon, copié maligne

ment par Xénophon, Conviv., c. 8, a imaginé les deux Vénus, celle de la terre et celle des cieux. Voy. Plotin, Ennead. III, 5, 2; Cudworth, Syst. intell., III, 18; IV, 32; et ce que Racine a traduit du Banquet. Madame l'abbesse de Fontevrault avait été plus loin que lui.

Pag. 217. La voix de la sagesse, la voix de Dieu.... Fleury, Extr. de la Rép., ne donne de ces pensées qu'un sommaire rapide; il me semble qu'elles méritaient une traduction fidèle. Mais il aurait fallu égaler pour le style cette page admirable de Malebranche, Rech. de la Vér., V, 4: «Il n'y a point d'évidence dans les attraits et les caresses, dans les menaces et les frayeurs que les passions causent en nous; ce ne sont que des sentimens confus et obscurs, auxquels il ne se faut point rendre : il faut attendre qu'une lumière plus pure nous éclaire, que ces faux jours des passions se dissipent, et que Dieu parle. Il faut rentrer en nous-mêmes, et chercher en nous celui qui ne nous quitte jamais et qui nous éclaire toujours. Il parle bas, mais sa voix est distincte; il éclaire peu, mais sa lumière est pure. Non, sa voix est aussi forte qu'elle est distincte; sa lumière est aussi vive et aussi éclatante qu'elle est pure: mais nos passions nous tiennent toujours hors de chez nous, et par leur bruit et leurs ténèbres elles nous empêchent d'être instruits de sa voix et éclairés de sa lumière. Il parle même à ceux qui ne l'interrogent pas; et ceux que les passions ont emportés le plus loin, entendent néanmoins quelques-unes de ses paroles, mais des paroles fortes, menaçantes et terribles, plus perçantes qu'une épée à deux tranchans, qui pénètre jusque dans les replis de l'âme, et qui discerne les pensées et les mouvemens du cœur car tout est à découvert devant ses yeux. »

LA SAGESSE, LA VOLUPTÉ.

Ov préside une divinité sobre.... Lois, VI, 16, p. 869; Athénée, X, 6; fausse critique de Longin, c. 26; Tibulle, II, 1, 46: Mixtaque securo sobria lympha mero. « Dans le langage de Platon, le vin n'est pas seulement une liqueur

violente, c'est un dieu bouillant et furieux; l'eau qu'on y verse, est une divinité sobre, qui le corrige et qui le châtie.... Platon est souvent dans l'enthousiasme en plusieurs endroits de ses ouvrages, ce n'est point un philosophe qui dogmatise; c'est un prêtre ému d'une fureur divine, qui ne peut contenir le dieu dont il est plein, et qui prononce des oracles. Aussi voyons-nous que Socrate demande quelquefois grâce pour la fougue qui l'emporte. Silence, écoutez-moi, dit-il dans le Phèdre, le sujet que je traite est tout divin: que l'on ne s'étonne pas si je parle en homme inspiré. » Massieu, t. II des Mém. de l'Acad. des Inscriptions.

Pag. 219. Non; s'il ne descend jamais de ces hautes pensées.... Calliclès, dans le Gorgias, prouve à Socrate le danger des études purement spéculatives : « Ces éternels philosophes ne connaissent ni les lois de l'Etat, ni les formes usitées, soit en particulier, soit en public, dans les transactions sociales; ils ne connaissent ni les plaisirs ni les passions de l'homme, ni enfin le grand spectacle des mœurs. Aussi, dès qu'ils prennent part à la société ou aux affaires civiles, on rit de leur inexpérience, comme on doit rire d'un homme du monde qui vient se mêler aux discussions et aux entretiens des sages. » Aul.-Gelle, X, 22.

Pag. 223. Eh quoi? Socrate, dira-t-elle, qu'ai-je besoin.... « Pourquoi donc admettre la Volupté dans l'assemblée des Vertus, comme une courtisane dans un cercle de femmes respectées? Son nom seul est odieux, suspect, déshonorant. >> Cicér., de Finib., II, 4, et tout ce second livre. Xénophon, Mémoires, IV, 5, nous a conservé l'entretien de Socrate et d'Euthydème sur la tempérance, dialogue un peu froid, qu'il serait injuste de comparer au Philebe. Sur les difficultés qui précèdent dans le texte, on peut voir nos notes grammaticales. Les scholies d'Olympiodore, publiées pour la première fois à Leipsick, en 1820, par G. Stallbaum, dans son édition du Philèbe, p. 237, ne seront pas inutiles à l'histoire des derniers Platoniciens; mais elles ne nous fournissent aucune leçon ni interprétation nouvelle.

Tu peux y joindre celles qui accompagnent la raison.... «Lorsque nos plaisirs sont grands, lorsque nos sentimens sont vils, nous ne sommes pas capables des vérités les plus simples. Lorsque nos plaisirs ou nos autres sentimens sont modérés, nous pouvons reconnaître quelques vérités faciles.

à

Mais s'il se pouvait faire que nous fussions entièrement délivrés des plaisirs et des sentimens, nous serions capables de découvrir avec facilité les vérités les plus abstraites; car, proportion que nous nous éloignons de ce qui n'est point Dieu, nous nous approchons de Dieu même, nous évitons l'erreur, et nous découvrons la vérité. » Malebranche, Rech. de la Vér., IV, 11.

Pag. 223. Tout alliage, où la Vérité n'entre pas.... Dans St.-Jean, E., XVIII, 38, Pilate demande: Quid est veritas? et il sort sans attendre la réponse. Au ch. XIV, 6, le Seigneur dit: Je suis la vérité.

Pag. 227. Comparons tour-à-tour.... Eusèbe, Prép. Ev., XIV, p. 450; Stobée, VI, de Intemperantia, etc.

Dont les parjures ont fait dire.... L'auteur lui-même dans le Banquet, p. 1181, B; cité par Athénée, XII, 1. Ovide, d'après les poëtes grecs, de Art. am., 1,633:

Jupiter ex alto perjuria ridet amantum,
Et jubet Æolios irrita ferre notos.
Per Styga Junoni falsò jurare solebat

Jupiter: exemplo nunc favet ille suo.

Pag. 229. O philosophes, dites et faites dire aux mortels.... « J'ai vu un homme très-savant et de très-bon sens être transporté après avoir lu le Philèbe, et se plaindre seulement que ce qu'il avait vu était au-dessus de la portée des hommes. >> Fleury, Disc. sur Pl. En effet ce langage est d'un poëte rival d'Homère; cette imagination est d'un prophète : ut mihi non hominis ingenio, sed quodam Delphico videatur oraculo instinctus. Quintil., X, 1. Dion Chrysostome, dans son XXXVI Discours, a réuni les éloges d'Homère et de Platon, et la postérité a jugé comme lui.

L'ANNEAU DE GYGÈS.

GYGÈS, un des ancêtres.... L'abbé Sévin, Rech, sur les rois de Lydie, Acad. des Inscr., 1719, veut qu'on suppose dans le texte et qu'on traduise: Un des ancêtres de Crésus, roi de

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