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branche, Rech. de la Vérité, IV, 12: « Dieu veut être adoré en esprit et en vérité; il ne se contente pas de grimaces et de civilités extérieures.... Les hommes ne se contentent de ces marques de respect, que parce qu'ils ne pénètrent point le cœur.... mais Dieu n'a fait notre cœur que pour lui, et il ne le conserve que pour lui. »

Pag. 249. Sont des parjures et des sacriléges! Nos ancêtres, dans la même intention, remplacèrent le serment par le combat judiciaire : « C'est, dit Gondebaud, roi de Bourgogne, afin que nos sujets ne fassent plus de serment sur des faits obscurs, et ne se parjurent point sur des faits certains. Ainsi, tandis que les ecclésiastiques déclaraient impie la loi qui permettait le combat, le roi des Bourguignons regardait comme sacrilege celle qui établissait le serment. » Espr. des Lois, XXVIII, 17.

LE PHILOSOPHE.

CET extrait du Théétète se lit en entier dans Eusèbe, Prép Evang., XII, p. 353. Il est cité par Porphyre, de Abstinent., 1, 36; Thémistius, Disc. XXI; Théodoret, Therap., I, etc. St.-Clément d'Alexandrie, Strom., V, p. 596, A, et Théodoret, Therap., XII, y voient la vie Chrétienne, vòv Χριστιανὸν βίον. Fleury la traduit à la suite de son discours sur Platon. Sallier en a fait le sujet d'un mémoire, Académ des Inscript., août 1734.

Pag. 251. Son corps est ici, mais son âme.... Aristote, Mor. à Nicom., VII, 12, Vie contemplative; Maxime de Tyr, XXI, XXII, éd. de Markland. Le fragment de Pindare est transcrit aussi par Galien, Protreptic., c. 1, et M. Wyttenbach l'a discuté, Biblioth. crit., t. II, part. II, p. 108; mais il ne se trouve pas dans ce qui nous reste du poëte. « Celui qui s'attache au Seigneur, dit St.-Paul, ne fait plus qu'un esprit avec lui. » Corinth., I, 6, 17. «Toute notre vie est dans les cieux. » Philipp., III, 2. Voy. Fénelon, art. XXV des Maximes des Saints.

Pag. 253. Thales, occupé des astres.... Cette fable est con

nue; voy. Diogène Laërce, I, 34; II, 4; Tertullien, de Anima, 6: La Fontaine, Fabl., II, 13. Cicéron rapporte ce vers d'un ancien poëte, de Divin., II, 13; de Rep., 1, 18:

« Quod est ante pedes, nemo spectat; cœli scrutantur plagas.»

a

Fleury traduit: On dit que Thalès, regardant en haut pour spéculer les astres.... C'est parler latin en français. Mais le plus souvent, malgré quelques fautes, cette traduction est d'un homme habile et qui sait l'antiquité.

Pag. 255. N'est-ce pas, dira-t-il, comme un pâtre, comme un chevrier... Marc-Aurèle, X, 28. Les rois sont appelés souvent pasteurs des peuples, Homère, pass.; Platon, Politic., et Rep., I, 17; Xénophon, Mem., III, 2; Cyrop., VIII, 2; Archytas, ap. Stob. serm. XLIV; Dion Chrysostome, Or. I, de Regno; La Bruyère, c. X, du Souverain ou de la République, etc.

Si par hasard les admirateurs de la noblesse.... Théodoret, Therap., VIII, copie tout cela bien sérieusement, pour prouver aux païens que leur Hercule n'était pas fils de Jupiter, mais d'Amphitryon. Proclus, Comm. sur le pr. Alcib., p. 257, n'y voit avec raison que la pensée morale. Sénèque, Ep. 44, en présente ainsi l'analyse: « Chacun de nous a le même nombre d'aïeux, et l'origine de tous les hommes se perd dans la nuit des temps. Il n'est pas de roi, dit Platon, qui ne descende d'un esclave, ni d'esclave qui n'ait eu des rois dans sa famille. La fortune, avec le secours des siècles, a tout croisé, tout confondu. » M. Larcher, c. XVI de sa chronologie d'Hérodote, rassemble tout ce qu'on peut savoir de la généalogie des Héraclides.

Pag. 257. Pour examiner le tort et le droit.... « La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles, que nos instrumens sont trop émoussés pour y toucher exactement. S'ils y arrivent, ils en écachent la pointe, et appuient tout autour plus sur le faux que sur le vrai. » Pascal.

L'ignorant, saisi d'un vertige soudain.... « Quelle sagesse pourra comprendre ces mystères? quelle intelligence, les pénétrer? Les voies du Seigneur sont droites, et les justes y marcheront; mais les pécheurs y tomberont à chaque pas. " Osée, XIV, 10.

Incapable.... d'apprendre la langue sacrée.... « Quoi! nous

qui sommes nés pour la joie céleste, chanterons-nous le cantique des plaisirs mortels? C'est une langue barbare, que nous apprenons dans l'exil; parlons le langage de notre patrie!» Bossuet, Serm. sur l'Incarnation.

Pag. 259. Généreux transfuges, ressemblons à Dieu.... St.Paul: « Nous n'avons point sur la terre de cité permanente; nous cherchons une patrie à venir. » Hebr., XIII, 14.

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Soyez donc imitateurs de Dieu, comme ses enfans les plus chéris. » Eph., V, 1. «Le meilleur culte qu'on puisse rendre à Dieu, c'est de l'imiter.» Sénèque, Ep. 95, et passim. Hiéroclès commente ainsi Pythagore, Aur. carm., v. 54. St.-Clément s'étonne de la conformité de ces préceptes avec la révélation, Strom., II, p. 403 et 418. Plotin les enveloppe de son obscurité, Ennead. II, 1, 1 sq. On les trouve encore dans Alcinoüs, c. 20; Porphyre, de Abst., II, 34; Iamblique, de Myst., I, 15; X, 5; Protreptic., c. 19; Arrien, in Epict., II, 14; Cyrille, adv. Julian., liv. V; Théodoret, Therap., XI; St.-Augustin, de Cio. Dei, VIII, 17, etc. Le Platonicien Synésius, Ep. 31, écrit au consul Aurélien «Faire le bien comme Dieu, c'est participer de sa nature; c'est rapprocher l'imitateur du modèle. Crois-moi, tu as su t'identifier avec Dieu par ce noble sentiment qui vient de lui.» Pascal: « Le christianisme est étrange; il or donne à l'homme de reconnaître qu'il est vil et même abominable, et il lui ordonne en même temps de vouloir être semblable à Dieu. Sans un tel contrepoids, cette élévation le rendrait horriblement vain, ou cet abaissement le rendrait humblement abject. » Bossuet, Serm. de l'Ascension: « Les philosophes du monde ont bien reconnu que notre repos ne pouvait pas être ici-bas... Rompons les chaînes qui nous attachent, et jouissons par un vol généreux de la bienheureuse liberté vers laquelle nos âmes soupirent. >>

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Pag. 261. Vil fardeau de la terre.... Imité d'Homère, Iliade, XVIII, 104; Odyssée, XX, 379. Racine, Iphig., I, 2.

Ose-t on leur dire que, s'ils y persévèrent... Grou a-i-il bien suivi toutes ces idées? distingue-t-il assez clairement ce monde terrestre, séjour du mal, et ce monde incorruptible où le mal est inconnu, mais que le méchant, dans aucune de ses métamorphoses, ne doit avoir pour héritage?

Fleury avait saisi le sens véritable, et il méritait d'être consulté.

Pag. 261. Et cependant, s'il leur arrive jamais.... « L'homme pieux et l'athée parlent toujours de religion; l'un parle de ce qu'il aime, et l'autre, de ce qu'il craint. » Espr. des Lois, XXV, 1.

POLITIQUE.

J'APPELLE Politique, non l'art moderne de tromper les peuples, qui est un grand vice, mais, suivant son étymologie même, l'art antique de les gouverner, qui est une grande vertu et une émanation de la sagesse divine. » Bernardin de St.-P., Vœux d'un solitaire. Le duc de Bourgogne, Télémaque instruit par Mentor, avait fait une étude suivie de la Rép. de Platon, et, d'après ses maximes, il était persuadé que le fondement de la vraie politique est la justice. » Fleury, Portrait du Dauphin. La Politique d'Aristote est la suite de sa Morale à Nicomaque. L'Institution d'un prince, de Duguet, les Entretiens de Phocion, par Mably, ont enseigné cette alliance.

Ici, le meilleur commentaire est dans le second livre de la Politique d'Aristote. Le disciple et le rival de Platon y examine la Rép. et les Lois. Il combat avec sa raison les brillantes rêveries de son maître, la communauté de tous biens, le gouvernement militaire et oligarchique; mais toutes les fois que Platon a aussi la raison pour lui, comme dans la plupart des extraits suivants, Aristote multiplierait en vain ses distinctions: que pourrait-il contre une belle imagination et la vérité?

LE RÈGNE DES GÉNIES.

Pag. 263. Saturne, persuade.... Passage transcrit par l'empereur Julien, Lettre à Thémistius. Ces Génies ressemblent bien aux Dives de la mythologie Persane, qui gouvernèrent le monde sept mille ans, et aux Péris, qui régnèrent pendant deux mille. Pourquoi faut-il que le démon Eblis ait détruit leur empire? D'Herbelot, Biblioth. orient. Le P

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