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me perdrais à travers tant de nouveaux prodiges; et il faut plus de loisir et d'étude pour contempler dignement le spectacle des cieux.

A peine les astres furent-ils lancés dans la route où ils s'en vont mesurer le temps, à peine tous ces corps célestes furent-ils animés et dociles à leur devoir, chacun d'eux suivit le mouvement oblique qui lui est propre, maîtrisé par celui de l'âme universelle, les uns plus rapidement dans une orbite moindre, les autres plus lentement dans un plus vaste espace; et ceux dont la nature précipite la course furent enveloppés, suivant leurs rapports de vitesse, par ceux d'une marche plus tardive. En effet, comme ils ont chacun deux mouvemens contraires, moins ils quittent le centre de conversion, plus ils sont près de nous. Mais pour fixer entre eux ces rapports de vitesse et de lenteur, pour diriger leurs révolutions, Dieu, dans le second cercle des planètes, alluma ce feu nommé le Soleil, qui de là inonde au loin de sa lumière l'immensité des cieux, et dont le mouvement, réglé par l'âme centrale, apprit l'art des nombres à tous les êtres doués de raison. Alors, du jour et de la nuit, se forma la première et la plus simple division du temps; puis, on compta les mois par la révolution de la Lune, et son retour au Soleil; ensuite, les années, par le cours du Soleil même. Les autres globes, leurs noms, leurs élémens, sont connus de quelques mortels; mais la plupart ne soupçonnent pas que le temps se mesure aussi sur la carrière de

ξυμμετροῦνται, σκοποῦντες ἀριθμοῖς· ὥστε, ὡς ἔπος εἰ πεῖν, οὐκ ἴσασι χρόνον ὄντα τὰς τούτων πλάνας, πλήθει μὲν ἀμηχάνῳ χρωμένας, πεποικιλμένας δὲ θαυμαστῶς. Ἔστι δ ̓ ὅμως οὐδὲν ἧττον κατανοῆσαι δυνατὸν, ὡς ὅγε τέλεος ἀριθμὸς χρόνου τὸν τέλεον ἐνιαυτὸν πληροῖ τότε, ὅταν ἁπασῶν τῶν ὀκτὼ περιόδων τὰ πρὸς ἄλληλα ξυμ περανθέντα τάχη σχῇ κεφαλὴν, τῷ τοῦ ταυτοῦ καὶ ὁμοίως ἰόντος ἀναμετρηθέντα κύκλῳ.

Κατὰ ταυτὰ δὴ τούτων ἕνεκα ἐγεννήθη τῶν ἄστρων ὅσα δι ̓ οὐρανοῦ πορευόμενα ἔσχε τροπὰς, ἵνα τόδ ̓ ὡς ὁμοιότατον ᾖ τῷ τελεωτάτῳ καὶ νοητῷ ζώῳ πρὸς τὴν τῆς διαιωνίας μίμησιν φύσεως· καὶ τὰ μὲν ἄλλα εἴδη μέχρι χρόνου γενέσεως ἀπείργαστο εἰς ὁμοιότητα ᾧπερ απεικά ζετο. Τῷ δὲ μήπω τὰ πάντα ζῶα ἐντὸς αὐτοῦ γεγενημένα περιειληφέναι, ταύτῃ ἔτι εἶχεν ἀνομοίως.

Τοῦτο δὴ τὸ κατάλοιπον ἀπειργάζετο αὐτοῦ, πρὸς τὴν τοῦ παραδείγματος ἀποτυπούμενος φύσιν· περ οὖν νοῦς ἐνούσας ἰδέας τῷ ᾧ ἐστὶ ζῶον, οἷαί τε ἔνεισι καὶ ὅσαι, καθορᾷ, τοιαύτας καὶ τοσαύτας διενοήθη δεῖν καὶ τόδε σχεῖν· εἰσὶ δὲ τέτταρες· μία μὲν, οὐράνιον θεῶν γένος" ἄλλη δὲ, πτηνὸν καὶ αεροπόρον· τρίτη δὲ, ἔνυδρον εἶδος· πεζὸν δὲ καὶ χερσαῖον, τέταρτον. Τοῦ μὲν οὖν θείου τὴν πλείστην ἰδέαν ἐκ πυρὸς ἀπειργάζετο, ὅπως ὅτι λαμπρό τατου, ἰδεῖν τε κάλλιστον εἴη· τῷ δὲ παντὶ προσεικάζων, εὔκυκλον ἐποίει· τίθησί τε εἰς τὴν τοῦ κρατίστου φρόνη σιν, ἐκείνῳ ξυνεπόμενον, νείμας περὶ πάντα κύκλῳ τὸν οὐρανὸν, κόσμον ἀληθινὸν αὐτῷ πεποικιλμένον εἶναι καθ ̓ ὅλον. Κινήσεις δὲ δύο προσῆψεν ἑκάστῳ· τὴν μὲν, ἐν ταυτῷ κατὰ ταὐτὰ, περὶ τῶν αὐτῶν ἀεὶ τὰ αὐτὰ ἑαυτῷ

ces astres, dont nous ne saurons jamais ni le nombre ni les merveilles. Seulement on peut croire que la succession complète des âges ramènera la grande année périodique, lorsque toutes les sphères, après les innombrables combinaisons de leur double mouvement, par la force de l'âme divine, seront revenues au point où leur course errante a commencé.

En formant ces astres qui voyagent dans l'infini, le créateur imitait encore l'éternelle structure du monde idéal et parfait ; et jusqu'à la naissance du temps, l'imitation était fidèle. Mais voici une autre différence entre les deux mondes: il manque à cette nature nouvelle des êtres qui la peuplent et qui l'animent.

Son auteur, pour achever l'ouvrage, continua de reproduire le modèle suprême ; et tout ce que l'intelligence peut concevoir d'êtres vivans fut créé par sa pensée, d'abord dans le ciel, ensuite dans notre atmosphère, au sein des eaux, sur la terre. Il donna aux dieux des étoiles un corps de feu, pour les rendre plus éclatans et plus beaux; la forme circulaire, pour qu'ils fussent semblables à l'univers même; le sentiment de l'ordre et l'amour du bien, pour que ce peuple de Génies, dont la lumière couronne le monde, entretînt l'harmonie dans les cieux. Il leur assigna aussi deux mouvemens, l'un qui les fait tourner sur eux-mêmes dans une infatigable persévérance, l'autre qui les attire par l'impulsion ir

διανοουμένῳ· τὴν δὲ, εἰς τὸ πρόσθεν, ὑπὸ τῆς ταυτοῦ καὶ ὁμοίου περιφορᾶς κρατουμένῳ· τὰς δὲ πέντε κινήσεις ἀκί νητον, καὶ ἑστὼς, ἵν ̓ ὅτι μάλιστα αὐτῶν ἕκαστον γένοιτο ὡς ἄριστον. Ἐξ ἧς δὴ τῆς αἰτίας γέγονεν ὅσα ἀπλανῆ τῶν ἄστρων ζῶα,πεῖα ὄντα,καὶ διὰ ταῦτα ἐν ταυτῷ στρεφόμενα ἀεὶ μένει· τὰ δὲ τρεπόμενα καὶ πλάνην τοιαύτην ἔσχοντα, καθάπερ ἐν τοῖς πρόσθεν ἐῤῥήθη, κατ' ἐκεῖνα γέγονε.

Γῆν δὲ, τροφὸν μὲν ἡμετέραν, εἰλουμένην δὲ περὶ τὸν διὰ παντὸς πόλον τεταμένον, φύλακα καὶ δημιουργὸν νυκτός τε καὶ ἡμέρας ἐμηχανήσατο, πρώτην καὶ πρεσβυ τάτην σωμάτων ὅσα ἐντὸς οὐρανοῦ γέγονε.

Χορείας δὲ τούτων αὐτῶν καὶ παραβολὰς ἀλλήλων, καὶ περὶ τὰς τῶν κύκλων πρὸς ἑαυτοὺς ἐπανακυκλήσεις καὶ προσχωρήσεις, ἔν τε ταῖς ξυνάψεσιν, ὁποῖοι τῶν θεῶν κατ' αλλήλους γιγνόμενοι, καὶ ὅσοι κατ' αντικρύ, μεθ' οὕς τινάς τε ἐπίπροσθεν αλλήλοις ἡμῖν τε κατὰ χρόνους οὕς τινας ἕκαστοι κατακαλύπτονται, καὶ πάλιν ἀναφαι νόμενοι φόβους καὶ σημεῖα τῶν μετὰ ταῦτα γενησομένων τοῖς δυναμένοις λογίζεσθαι πέμπουσι, τὸ λέγειν ἄνευ δι όψεως τούτων αὖ τῶν μιμημάτων, μάταιος ἂν εἴη πόνος.

Ἀλλὰ ταῦτά τε ἱκανῶς ἡμῖν ταύτῃ, καὶ τὰ περὶ θεῶν ὁρατῶν καὶ γεννητῶν εἰρημένα φύσεως, ἐχέτω τέλος. Περὶ δὲ τῶν ἄλλων δαιμόνων εἰπεῖν, καὶ γνῶναι τὴν γένεσιν, μεῖζον ἢ καθ ̓ ἡμᾶς. Πειστέον δὲ τοῖς εἰρηκόσιν ἔμπροσθεν, ἐκγόνοις μὲν θεῶν οὖσιν, ὡς ἔφασαν, σαφῶς δέ που τοὺς αὑτῶν προγόνους εἰδόσιν. Ἀδύνατον οὖν θεῶν παισὶν ἀπιστεῖν, καίπερ ἄνευ τε εἰκότων καὶ ἀναγκαίων αποδεί ξεων λέγουσιν, ἀλλ ̓ ὡς οἰκεῖα φάσκουσιν ἀπαγγέλλειν, ἑπομένους τῷ νόμῳ πιστευτέον. Οὕτως οὖν κατ ̓ ἐκείνους

résistible de la cause première. Les cinq autres mouvemens leur sont interdits; ils y résistent, pour conserver leur perfection. Ainsi parurent ces dieux, fidèles à la loi qui les rend presque stationnaires, tandis que les Génies des planètes, nés avant eux, se promènent dans l'immensité.

La terre seule, notre mère commune, qui, par son mouvement de rotation autour de l'axe du monde, produit incessamment les jours et les nuits, naquit la première des créatures célestes.

Mais les chœurs de danse formés par tous ces moteurs des astres, leur marche symétrique, leur cours et leur décours, leurs aspects réciproques, les momens où ils se rencontrent, se suivent, se précèdent, l'éclipse soudaine de leur lumière, les terreurs, les prophéties que leur retour inspire à la science humaine, enfin tous les mystères du ciel échappent à l'esprit, si les yeux n'apprennent à voir la nature elle-même.

Cependant nous n'avons parlé encore que de l'origine des divinités célestes que dirai-je des autres Génies? Faible mortel, raconterai-je leur naissance? Non, croyons-en les premiers hommes qui s'appelaient fils des dieux, et qui, sans doute, connaissaient leurs ancêtres. Quand les fils des dieux, même sans preuve ni vraisemblance, nous content l'histoire de leur famille, la loi nous ordonne de les croire. Et telle est, d'après leur récit, la généalogie de ces dieux de PENSÉES DE PLATON.

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