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est la plus reculée, la moins visible; dès qu'on la saisit, on y trouve l'origine de tout ce qui est bon et majestueux. Le monde matériel lui doit la lumière et le Génie qui la dispense; dans le monde intellectuel, c'est la vérité, c'est l'intelligence elle-même. Transportons-nous jusqu'à cette idée sublime, si nous voulons vivre en sages avec nos semblables et avec nous. O homme, ne sois pas indigne de me comprendre, et ne va pas t'étonner que ceux qui sont arrivés si haut, ne veuillent plus ramper sur la terre, et laissent jouir leur âme du commerce des cieux. Ainsi le captif délivré tremblait de reprendre ses chaînes. Mais qui s'étonnerait encore que le philosophe, passant des contemplations divines aux misères de l'humanité, fût un objet de risée pour le vulgaire ? Son œil s'égare dans nos ténèbres; et avant d'être accoutumé à la nuit qui nous entoure, il faut qu'il se dispute devant nos tribunaux ou ailleurs sur des images trompeuses, sur de vaines ombres qu'on appelle des lois, inutile défenseur de la justice véritable, que personne n'a vue comme lui. N'oubliez donc pas, amis de la raison, que si le passage des ténèbres au jour blesse les yeux, le disciple de la lumière peut aussi nous paraître aveugle quand il rentre dans la nuit. Instruits de ces deux causes qui voilent les yeux de l'âme, dès que vous apercevrez un homme troublé, distrait, insensible à ce qui l'environne, gardez-vous d'un rire inconsidéré : examinez d'abord s'il descend du jour de la vérité dans la nuit de l'erreur, ou si, à peine échappé des abîmes de l'ignorance, il baisse devant un jour trop vif ses PENSÉES DE Platon.

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καὶ εἰ γελᾶν ἐπ ̓ αὐτῇ βούλοιτο, ἧττον ἂν καταγέλαστὸς ὁ γέλως αὐτῷ εἴη, ἡ ὁ ἐπὶ τῇ ἄνωθεν ἐκ φωτός ἡκούσῃ.

Δεῖ δὴ ἡμᾶς τοιόνδε νομίσαι περὶ αὐτῶν, εἰ ταῦτα ἀληθῆ· τὴν παιδείαν οὐχ, οἵαν τινὲς ἀπαγγελλόμενοι φασὶν εἶναι, τοιαύτην καὶ εἶναι. Φασὶ δέ που, οὐκ ἐνούσης ἐν τῇ ψυχῇ ἐπιστήμης, σφεῖς ἐντιθέναι, οἷον τυφλοῖς ὀφθαλμοῖς ὄψιν ἐντιθέντες. Ὁ δέ γε νῦν λόγος σημαίνει, ταύτην τὴν ἐνοῦσαν ἑκάστου δύναμιν ἐν τῇ ψυχῇ, καὶ τὸ ὄργανον ᾧ καταμανθάνει ἕκαστος, οἷον εἰ ὄμμα μὴ δυ νατὸν ἦν ἄλλως, ἢ ξὺν ὅλῳ τῷ σώματι στρέφειν πρὸς τὸ φανὸν ἐκ τοῦ σκοτώδους, οὕτω ξὺν ὅλῃ τῇ ψυχῇ ἐκ τοῦ γιγνομένου περιακτέον εἶναι, ἕως ἂν εἰς τὸ ὄν, καὶ τοῦ ὄντος τὸ φανώτατον, δυνατὴ γένηται ἀνασχέσθαι θεω μένη· τοῦτο δ ̓ εἶναι φαμὲν τἀγαθόν.

DE REPUBLICA, VII.

DE NATURA DEORUM.

1. Φέρε δή, πῶς ἄν τις μὴ θυμῷ λέγοι περὶ θεῶν, ὡς εἰσίν; Ἀνάγκη γὰρ δὴ χαλεπῶς φέρειν καὶ μισεῖν ἐκεί κους, οἳ τούτων ἡμῖν αἴτιοι τῶν λόγων γεγένηνται καὶ γίγνονται. Νῦν οὖν, πειθόμενοι τοῖς μύθοις, οὓς ἐκ νέων παίδων, ἔτι ἐν γάλαξι τρεφόμενοι, τροφῶν τε ἤκουον καὶ μητέρων, οἷον ἐν ἐπῳδαῖς μετά τε παιδιᾶς καὶ μετὰ

:

yeux éblouis. Réservez toute votre admiration pour le premier, et votre pitié pour l'autre si l'un d'eux mérite vos dédaigneux sourires, ce n'est pas l'homme le jour céleste vient d'éclairer.

que

Cet emblême est-il juste? qu'il vous prémunisse encore contre l'orgueil de certains sophistes. L'àme ne sait rien, disent-ils, elle doit tout à nos leçons, nous faisons voir des aveugles. Folle vanité ! l'âme apporte en naissant une force qui lui est propre, l'organe de l'intelligence; et comme les prisonniers du souterrain ne pouvaient tourner leurs regards de la nuit vers la lumière qu'avec le corps tout entier, il faut que cette puissante faculté de l'âme s'arrache avec l'âme entière aux êtres créés, pour aller contempler l'éternelle lumière de l'Etre créateur. O homme, voilà le souverain bien que je t'ai promis.

RÉPUBLIQUE, LIV. VII.

LES DIEUX.

LEUR

seur existence. Comment se voir, sans indignation, réduit à parler sur l'existence des dieux ? Oui, nous éprouvons malgré nous, pour ceux qui nous y forcent encore, je ne sais quel sentiment de colère et de haine. Des hommes qui, long-temps dociles aux leçons religieuses, sucées dès leur naissance avec le lait de leur mère, de leur nourrice, et mêlées

σπουδῆς λεγομένους, καὶ μετὰ θυσιῶν ἐν εὐχαῖς αὐτοὺς ἀκούοντές τε, καὶ ὄψεις ὁρῶντες ἑπομένας αὐτοῖς, ἃς ἥδιστα ὅ γε νέος ὁρᾷ τε καὶ ἀκούει πραττομένας, θυόντων ἐν σπουδῇ τῇ μεγίστη τῶν αὐτῶν γονέων, ὑπὲρ αὑ τῶν τε καὶ ἐκείνων ἐσπουδακότων, ὡς ὅτι μάλιστα οὖσι θεοῖς εὐχαῖς προσδιαλεγομένων καὶ ἱκετείαις· ἀνατέλ λοντός τε ἡλίου καὶ σελήνης, καὶ πρὸς δυσμὰς ἰόντων, προκυλίσεις ἅμα καὶ προσκυνήσεις ἀκουόντές τε καὶ ὁρῶν τες Ἑλλήνων τε καὶ βαρβάρων πάντων ἐν ξυμφοραῖς παντοίαις ἐχομένων καὶ ἐν εὐπραγίαις, οὐχ ὡς οὐκ ὄνο των, ἀλλ ̓ ὡς ὅτι μάλιστα ὄντων, καὶ οὐδαμῶ ὑποψίαν ἐνδιδόντων ὡς οὐκ εἰσὶ θεοί· τούτων δὴ πάντων ὅσοι καταφρονήσαντες οὐδὲ ἐξ ἑνὸς ἱκανοῦ λόγου, ὡς φαῖεν ἂν ὅσοι καὶ σμικρὸν νοῦ κέκτηνται, νῦν ἀναγκάζουσιν ἡμᾶς λέγειν ἃ λέγομεν, πῶς τούτους ἄν τις ἐν πραέσι λόγοις δύναιτο νουθετῶν ἅμα διδάσκειν περὶ θεῶν πρῶτον ὡς εἰσί ; Τολμητέον δέ· οὐ γὰρ ἅμα γε δεῖ μανῆναι, τοὺς μὲν ὑπὸ λαιμαργίας ἡδονῆς ἡμῶν, τοὺς δ ̓ ὑπὸ τοῦ θυ μοῦσθαι τοῖς τοιούτοις. Ἴτω δὴ πρόῤῥησις τοιάδε τις ἄθυμος τοῖς οὕτω τὴν διάνοιαν διεφθαρμένοις, καὶ λέγω μεν πράως, σβέσαντες τὸν θυμὸν, ὡς ἑνὶ διαλεγόμενοι τῶν τοιούτων

Ὦ παῖ, νέος εἶ· προϊὼν δέ σε ὁ χρόνος ποιήσει πολλὰ, ὧν νῦν δοξάζεις, μεταβαλόντα, ἐπὶ τἀναντία τίθεσθαι. Περίμεινον οὖν εἰς τότε κριτὴς περὶ τῶν μεγίστων γίγ νεσθαι· μέγιστον δὲ, ὃ νῦν οὐδὲν ἡγεῖ σὺ, τὸ, περὶ τοὺς θεοὺς ὀρθῶς διανοηθέντα, ζῆν καλῶς ἢ μή. Πρῶτον δὲ περὶ αὐτῶν ἔν τι μέγα σοὶ μηνύων οὐκ ἄν ποτε φανείην

comme un charme céleste, aux premiers jeux de leur berceau, les retrouvaient dans les prières des sacrifices, dans ces nobles cérémonies, dans ces chants des autels, spectacles et concerts si agréables au jeune âge, toutes les fois que leurs parens venaient implorer pour eux et pour leurs enfans ces dieux immortels, dont ils reconnaissaient par leur vœux l'existence et le pouvoir; des hommes qui depuis, au lever et au coucher de la lune et du soleil, ont vu tous les Grecs et tous les Barbares, dans la prospérité comme dans le malheur, se prosterner et adorer les dieux, sans que jamais aucun peuple, ait révoqué en doute la Divinité, et qui maintenant, au mépris de tant de témoignages, privés de tout prétexte raisonnable aux yeux des juges sensés, nous forcent de parler en faveur des dieux, nous laissent-ils assez de modération et de sang-froid pour nous contenter de les instruire? Mais essayons cependant, et craignons d'être aveuglés ensemble, eux, par l'ivresse des passions, nous, par la colère que nous inspirent leurs blasphèmes. Adressons des paroles de paix à ceux qui ont ainsi corrompu leur intelligence, et, maîtres de notre zèle, disons avec douceur à quelqu'un de ces infortunés :

O mon fils, tu es jeune : le temps, dans son cours rapide, t'apportera d'autres opinions, contraires à tes pensées d'aujourd'hui. Attends donc ce moment, pour te faire juge dans une si grande question. Oui, rien de si grand que ces questions qui maintenant te semblent frivoles que faut-il croire des dieux? comment faut-il vivre ? Mais il est une chose importante

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