Maximes et réflexions sur la comédie: précédées de la lettre au P. Caffaro et de deux lettres de ce réligieux, suivies d'une épitre en vers addressée à Bossuet

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Librairie Classique Eugène, Belin, 1881 - 108 pages
 

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Fréquemment cités

Page 34 - La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d'heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de Celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez...
Page 29 - Dites-moi, que veut un Corneille dans son Cid, sinon qu'on aime Chimène, qu'on l'adore avec Rodrigue, qu'on tremble avec lui lorsqu'il est dans la crainte de la perdre, et qu'avec lui on s'estime heureux lorsqu'il espère de la posséder...
Page 16 - Au reste, mes frères, tout ce qui est véritable, tout ce qui est juste, tout ce qui est...
Page 2 - Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d'esprit lui pardonnent et que je n'ai garde de lui pardonner, est qu'il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu.
Page 34 - Ceux qui ont laissé sur la terre de plus riches monuments n'en sont pas plus à couvert de la justice de Dieu : ni les beaux vers, ni les beaux chants ne servent de rien devant lui; et il n'épargnera pas ceux qui, en quelque manière que ce soit, auront entretenu la convoitise. Ainsi vous n'éviterez pas son jugement...
Page 53 - Tous les grands divertissements sont dangereux pour la vie chrétienne ; mais entre tous ceux que le monde a inventés, il n'y en a point qui soit plus à craindre que la comédie. C'est une représentation si naturelle et si délicate des passions, qu'elle les émeut et les fait naître dans notre cœur, et surtout celle de l'amour, principalement lorsqu'on le représente fort chaste et fort honnête.
Page 13 - ... le désir de voir et d'être vu , la malheureuse rencontre des yeux qui se cherchent les uns les autres, la trop grande occupation à des choses vaines , les éclats de rire qui font oublier et la présence de Dieu , et le compte qu'il lui faut rendre de ses moindres actions et de ses moindres paroles, et enfin tout le sérieux de la vie chrétienne.
Page 7 - De quelque manière que vous vouliez qu'on le tourne et qu'on le dore, dans le fond ce sera toujours, quoi qu'on puisse dire, la concupiscence de la chair, que saint Jean défend de rendre aimable, puisqu'il défend de l'aimer. Le grossier que vous en ôtez...
Page 4 - Le premier principe sur lequel agissent les poètes tragiques et comiques, c'est qu'il faut intéresser le spectateur, et si l'auteur ou l'acteur d'une tragédie ne le sait pas émouvoir, et le transporter de la passion qu'il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n'est dans le froid, dans l'ennuyeux, dans le ridicule , selon les règles des maîtres de l'art ? Aut dormitabo, aut ridebo, et le reste.
Page 41 - Son exemple et sa doctrine nous apprennent à quoi est propre la comédie : combien elle sert à entretenir ces secrètes dispositions du cœur humain, soit qu'il ait déjà enfanté l'amour sensuel, soit que ce mauvais fruit ne soit pas encore éclos. Saint Jacques nous a expliqué ces deux états de notre cœur...

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