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piastres pour l'usage du gouvernement Espagnol. Ces deux frégates étant parties de la Vera-Cruz le 18 Novembre, sont arrivées à Cadix, après une courte traversée, apportant chacune 3 millions de piastres, dont 4 millions pour compte du gouvernement et 2 millions pour compte particulier. Elles ont laissé à la VeraCruz le vaisseau le San Justo de 74 canons, embarquant 8 millions de piastres pour le gouvernement. Le vaisseau le San Lorenzo de 74 canons, était arrivé de la Havane à Cadix, avec cent mille piastres et 1700 caisses de sucre, provenant des donations patriotiques des habitants de cette ile, pour le soutien de la cause de S. M. C. Ferdinand VII. La Melpomene est arrivée de Cadix à Portsmouh en 8 jours, le 50eme jour après son départ de la Vera-Cruz, célérité sans exemple. Chemin faisant, elle a capturé la corvette française l'Amélie, qui se rendait en France avec des dépêches du capitainegénéral de Cayenne, Victor Hugues, qui ont été interceptées, et envoyées au gouvernement.

Le navire marchand le Monticello, appartenant à la maison Gordon et Murphy, de Londres, est arrivé cette semaine de Lima à Gravesend, avec une très-riche cargaison, après une traversée de 125 jours. A 300 lieues de distance des côtes d'Angleterre, il a fait rencontre d'un navire Anglais venant de la Nouvelle Ecosse, qui avait l'air d'être abandonné par l'équipage. C'était un bâtiment chargé de bois, qui ayant eu des vents contraires et marchant mal, avait consommé toutes ses provisions et voguait à la merci des ondes, étant soutenu à flot par sa cargaison. L'équipage, dénué de vivres, avait été réduit à l'horrible extrémité de tirer au sort pour que chacun des matelots fournît à son tour des aliments aux autres. De onze hommes qui composaient cet équipage, dix malheureux avaient successivement servi de pâture au dernier qui a été trouvé seul à bord, prêt à expiter à son tour. Cet infortuné a été rappellé à la vie, et il est maintenant à Londres; son nom est Cook.

(Nous allons maintenant donner des Pieces Officielles, dont la longueur et l'importance nous mettent dans la nécessité de renvoyer au Numéro prochain le Résumé que nous avions préparé pour celui-ci.)

PIECES OFFICIELLES.

ARMISTICE ET CONVENTION DE PORTUGAL.

RAPPORT fait au Roi, le 22 Décembre 1808, par la Cour d'ENQUETE, instituée pour examiner les Circonstances qui ont précédé l'Armistice et la Convention faite entre l'Armée Anglaise et l'Armée Française en Portugal-Procédés ultérieurs de ladite Cour d'Enquête, &c.

Nous soussignés, officiers généraux de l'armée, conformément à l'ordre de V. M. en date du ler Novembre, 1808, qui nous enjoint d'examiner scrupuleusement les conditions d'une suspension d'armes, conclue ́le 22 Août, 1808, entre l'armée de V. M. en Portugal, et les forces françaises qui y étaient stationnées, ainsi qu'une convention définitive conclue avec le général français, le 31 Août suivant, ainsi que toutes les causes et circons tances qui l'ont produite (soit qu'elles proviennent des opérations antérieures de l'armée anglaise, soit de toute autre cause), et en outre la conduite, et les procédés du Lieutenant-Général Sir Hew Dalrymple, de tous autres commandant ou commandants des forces de V. M. en Portugal, ainsi que de toute autre personne ou personnes en tant qu'elles se trouvent avoir quelque rapport avec lesdits armistices, suspension d'armes et convention, et de présenter à Votre Majesté un rapport sur ces objets, en lui faisant connaître en même temps, notre opinion s'il doit y avoir lieu à procédés ultérieurs à ce sujet, et quels procédés nous aurons cru devoir être adoptés;

Nous avons, dans plusieurs conférences, examiné et pris en considération les ordres et instructions de V. M. qui nous ont été transmis par le T. H. Lord Castlereagh, principal secrétaire d'état de V. M. ainsi que diverses lettres et autres papiers qui y étaient annexés, VOL. XXIV.

Ε E®

Nous avons entendu et examiné le Lieutenant-Général Sir Hew Dalrymple, Sir Harry Burrard, Sir Arthur Wellesley et autres principaux officiers employés dans ladite expédition, ainsi que les témoins que chacun d'entr'eux nous a désignés, et toutes les personnes qui nous ont paru devoir plus particulierement nous donner des renseignements positifs: et afin que V. M. soit pleinement instruite de toutes les circonstances que cette enquête a mis à même de connaître, nous demandons qu'il nous soit permis de soumettre à V. M. l'ensemble des dépositions, et des procédés annexés au présent rapport. Après un examen aussi attentif que minutieux du sujet, en vertu des ordres de V. M., nous lui exposons humblement :

Qu'il paraît que, dans les premiers jours de Mai, 1808, une force considérable destinée à un service étranger, a été rassemblée près de Cork, et qu'on supposait que le commandement devait en être donné à Sir Arthur Wellesley-que dans le mois de Mai il s'est manifesté soudainement, en Espagne, une résistance univer selle contre la tyrannie française qu'il a été fait des démarches pour obtenir l'appui de la Grande-Bretagne, et, que le gouvernement, avec l'approbation générale de la nation, s'est déterminé à accorder à l'Espagne, et au. Portugal qui était aussi alors en fermentation, les secours les plus puissants.

Il parait qu'en conséquence de cette détermination, Fe Major-Général Spencer, avant la reddition de la flotte. française à Cadix, êtait vis-à-vis ce port avec 5,000. hommes envoyés de Gibraltar par Sir Hew Dalrymple. Son assistance n'ayant pas été requise sur ce point, il se rendit à l'embouchure du Tage, avec le projet d'aider la flotte de Sir C. Cotton à en forcer l'entrée, attendu qu'on avait rapporté que, dans les forts et à Lisbonne, il, n'y avait pas plus de 4,000 hommes. Mais le Général, Spencer se trouvant devant le Tage, le 24 Juin, apprit bientôt, d'après les meilleurs renseignements qu'il put se procurer, que l'ennemi avait 11,000 hommes tant à Lisbonne que dans les environs, et 9,500, tant à St. Ubes, que dans la partie orientale du Portugal, et sur d'autres points. Dans cet état de choses, l'attaque méditée ne put pas avoir lieu, et le Général Spencer rerourna à Cadix et de là à Gibraltar.

Il parait que le 14 Juin, il fut fait à l'Amirauté une,

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demande de bâtiments pour transporter les troupes alors rassemblées à Cork, lors de l'arrivée du Lieutenant-Général Sir Arthur Wellesley, nommé pour les commander. Le 21 Juin, Lord Castlereagh mande à Sir A. Wellesley que les nouvelles de Cadix sont mauvaises, que le Général Spencer retournait à Gibraltar, et que le Cabinet differait ses instructions jusqu'à ce que l'on fut plus amplement informé.

Le 28 Juin, Lord Castlereagh annonce au Général Spencer qu'il supposait alors à Gibraltar, que Sir A. Wellesley a l'ordre de partir de Cork avec 9,000h. et qu'il eût à agir avec le corps sous les ordres du dit général à l'aide de la nation Espagnole. Il doit en conséquence se rendre avec son corps à la hauteur de Cadix et y attendre Sir Arthur, en ne négligeant toutefois aucune occasion qui pourrait s'offrir d'agir avec avantage, même daps le détroit.

Il paraît que, le 12 Juillet, le Lieutenant-Général SirA. Wellesley fit voile de Cork avec 9,000 hommes, ayant des instructions (datées du 30 Juin) qui lui enjoignaient généralement d'aider les Espagnols, et lui indiquaient pour objet principal d'attaque les Français qui occupaient les bords du Tage; mais il était en même temps, à ce qu'il croyait, autorisé à faire telle autre entreprise qui lui paraîtrait devoir être utile aux deux nations. Et, d'après les instructions du 15 Juillet, il devait nonseulement tenter de chasser l'ennemi de Lisbonne, mais encore de couper sa retraite du côté de l'Espagne. Il arriva le 20 à la Corogne, et eut des communications avec la Junte de Gallice, qui désira que nos troupes fussent employées à chasser les Français de Portugal et lui recommanda d'y débarquer; ce qui fut communiqué, le 26, au Général Spencer. Il partit de la Corogne le 29, pour se rendre à Oporto, laissant la flotte à la hauteur du Cap Finisterre; il y arriva le 24; Sir Charles Cotton le pria de laisser les troupes à Oporto ou dans la baie de Mondego, et de se rendre à l'embouchure du Tage pour prendre des renseignements. Il eut des conférences avec les généraux et l'Evêque d'Oporto au sujet de l'emploi de ses forces. L'Evêque lui promit des mules et autres, moyens de transport et une quantité suffisante de bétail.

Il parait que Sir A. Wellesley fit voile d'Oporto le 25 Juillet, qu'il ordonna aux transports de se rendre à

Mondego, et qu'il alla joindre l'amiral à la hauteur du Tage, le 26.

On reçut des lettres du Général Spencer qui était revenu à Cadix où les Espagnols le pressaient de rester, et où il attendait les ordres de Sir A. Wellesley. Il fut convenu avec Sir Charles Cotton, que le débarquement à l'embouchure du Tage était impraticable, attendu les dangers qu'offrait la plage, ainsi que les moyens de défense de la côte, et le voisinage de toutes les forces disposibles de l'ennemi, aux attaques duquel on serait exposé en débarquant, probablement dans un état de faiblesse ou du moins avec peu de moyens d'agir, d'autant que le fort de Peniche se trouvait entre les mains de l'ennemi. Il fut en conséquence reconnu que la baie de Mondego était le point le plus propre pour opérer le débarquement. Croyant que le plus pressé était de chasser les Français de Portugal, Sir Arthur ordonna au Général Spencer de venir le joindre sur ce point avec ses 5000 hommes. On voit par ses avis, du 24 Juin, que les Français étaient au nombre de 20,000 en Portugal. L'amiral les croyait en nombre moins considérable; Sir A. Wellesley supposait qu'ils étaient de 16 à 18,000 hommes.

Il paraît que Sir A. Wellesley laissa l'amiral à l'embouchure du Tage le 27, et qu'il joignit, le 30, les transports à Mondego. Là, il reçut du gouvernement l'avis (en datedu 15 Juillet) que le Brigadier-Général Ackland devaitlui amener un renfort de 5000 h., et que probablement le Lieutenant-Général Sir John Moore lui en amenerait 10,000 de plus; que Sir Hew Dalrymple devait avoir le commandement de l'armée; enfin, que Sir A. Wellesley devait agir suivant les instructions qu'il avait reçues, et, entr'autres, attaquer Lisbonne s'il avait des forces suffisantes. Dupont s'étant rendu, l'arrivée du Général Spencer était regardée comme certaine et celle du Général Ackland comme prochaine. L'insurrection qui éclata alors dans l'Alentejo fut une circonstance heureuse. Sir A. Wellesley reçut du Secrétaire d'Etat un avis daté du 15 Juillet, pour l'informer que Sir Hew Dalrymple devait commander l'armée en Espagne et en Portugal, et que le Général Sir Harry Burrard devait être commandant en second, et, en même temps, que s'il se trouvait qu'un officier plus ancien que lui le joignità l'armée, lui, Sir A. Wellesley, serait sous ses ordres. Sir H.

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