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mesures adoptées par Sir A. Wellesley pour repousser l'ennemi, et l'engager à poursuivre ce qu'il avait si heureusement commencé.

Il devint alors évident que l'attaque sur le village et sur l'avant-garde allait être abandonnée, attendu que l'ennemi se retirait en grande confusion. L'infanterie ne le poursuivit point, parce qué Sir A. Wellesley avait défendu à ses troupes de quitter leur position sans un ordre spécial de sa part. Un détachement du 20e de dragons seul poursuivait les fuyards; mais ayant rencontré un corps de cavalerie supérieur en nombre, il fut obligé de se retirer avec une perte considérable. L'ordre de Sir A. Wellesley était très-sage, à raison de ce que l'effort principal de l'ennemi se portait toujours sur notre gauche,contre laquelle il avait commencé une canonade; et déjà la brigade du Major-Général Ferguson se trouvait à la portée du fusil. Ce corps ayant été soutenu, marcha en avant, et força l'ennemi de reculer en abandonnant trois pieces de canon. Le Major-Général Ferguson continua d'avancer, et s'empara d'une batterie à un mille de distance de l'endroit où il avait pris la premiere. L'ennemi fit une tentative pour reprendre la batterie qui venait de lui être enlevée, mais il fut repoussé par le 71e et le 82e régiments, et obligé de se retirer avec une grande perte.

Peu après-midi, le feu avait cessé, et la cavalerie de l'ennemi fut aperçue sur notre gauche, formée en corps détachés de 200 hommes, et presqu'en même temps le Général Spencer vit une ligne s'étendre à environ trois milles du centre.

A midi et demi, Sir A.Wellesley proposa à Sir Harry Burrard d'avancer par la droite avec trois brigades sur Torres-Vedras, et avec les cinq autres brigades de poursuivre l'ennemi, qui avait été battu par notre gauche.

Il paraît que la situation de notre armée était ainsi qu'il suit: A la droite, la brigade du Major-Général Hill, qui n'avait pas été engagée sur la hauteur derriere Vimiera, et à une distance de plus de trois milles de celles des Généraux Ferguson et Nightingale sur la gauche. En avant de Viniera et au centre, étaient les brigades d'Anstruther et de Fane, qui avaient été vivement engagées. Les brigades des Généraux Bowes et Ackland étaient postées sur les hauteurs pour appuyer

celles des Généraux Ferguson et Nightingale, La brigade du Général Craufurd était en quelque sorte détachéé sur le derriere de la gauche, environ à un mille de celle du Général Ferguson, afin d'appuyer les troupes Portu gaises, en faisant front dans cette direction.

Il paraît que, quoique l'ennemi eût eté complettement repoussé, le degré de vivacité avec lequel on pouvait commencer à le poursuivre, ayant égard à la po sition étendue de l'armée dans ce moment, ainsi que les précautions à prendre contre la cavalerie supérieure de l'ennemi, dépendaient de quelques circonstances locales qui ne peuvent avoir été appréciées que par ceux qui ont été sur le terrein.

La cavalerie ennemie nous empêchant, par sa supériorité, d'aller en avant, donnait à son infanterie les moyens de continuer sa retraite avec la plus. grande rapidité sans courir aucun risque, jusqu'à ce qu'elle pût arriver à une position où elle pût se rallier et se former en bataille; et déjà Sir A. Wellesley, lorsque le 17 Août l'ennemi n'avait pas moitié autant de cavalerie que le 21, avait poursuivi, sans aucun avantage marqué, une armée battue et moins considérable; car il dit dans la Gazette Extraordinaire:

"L'ennemi se retira avec le plus grand' ordre et la plus grande célérité, et malgré la marche rapide de l'infanterie anglaise, le manque d'un corps suffisant de cavalerie, fut cause qu'il éprouva une perte peu considérable dans la plaine."-Et plus bas: Il parvint à effectuer sa retraite en bon ordre, attendu que je n'avais pas assez de cavalerie."

On doit aussi considérer que l'attaque sur notre centre ayant été repoussée long-temps avant celle qui avait été faite sur notre gauche, le corps d'attaque qui, comme on l'a observé, ne put pas être poursuivi, avait eu assez de temps (environ une heure) pour se rallier et pour occuper une position qui devait ensuite favoriser la retraite de la droite; et que l'ennemi se trouvait alors formé en une ou plusieurs lignes, à trois milles en face de notre centre.

D'après ces considérations et d'autres raisonnements militaires que Sir A. Wellesley a lui-même jugé très-fondés; d'après ce qui fut discuté dans la premiere entrevue entre Sir H. Burrard et Sir A.Wellesley; d'après la presque certitude de l'arrivée immédiate du corps de

Sir John Moore, qui, s'il ne s'était pas arrêté dans la baie de Mondego, serait arrivé à Maceira le 21; Sir Harry Burrard refusa de tenter ce jour-là aucune poursuite ultérieure, et d'ordonner à l'armée de marcher en avant le lendemain matin. (Sir Harry Burrard déclare que le Brigadier-Général Clinton et le Colonel Murray furent aussi de cet avis.)

Le 22, Sir Hew Dalrymple arriva et prit le com mandement de l'armée.

Il paraît que le Lieutenant-Général Sir Hew Dalrymple ayant, le 7 Août, reçu deV. M. l'ordre de prendre le commandement des forces qui devaient être employées en Espagne et en Portugal, ayant, pour commander sous lui en second, Sir Harry Burrard, fit voile de Gibraltar,le 13 Août,par le premier vent favorable; qu'il communiqua avec Lord Collingwood à Cadix; et le 19, près du Tage, avec l'Amiral Sir Charles Cotton, qui lui donna des nouvelles de l'armée, sous les ordres de Sir A. Wellesley, et qu'il débarqua ensuite en Portugal; que le Général Ackland,avec sa brigade,était aussi sur la côte, attendant une occasion favorable pour le rejoindre. Sir Hew Dalrymple longeant la côte afin d'arriver dans la baie de Mondego, apprit l'action du 21, ainsi que l'arrivée de Sir Harry Burrard, ce qui le détermina à débarquer dans l'après-midi du 22, dans la baie de Ma ceira, où étaient les transports; de là, il procéda à Vimiera, à une distance de deux milles et un quart; et après une courte conversation avec ceux qui l'avaient précédé dans le commandement, et dont les instructions étaient les mêmes que celles d'après lesquelles il devait agir lui-même, il ordonna à l'armée de se tenir prête à marcher de bonne heure dans la matinée du 23, ce qui était la mettre en mouvement immédiatement après son arrivée près d'elle.

Il paraît que dans cet état de choses, le général français Kellerman arriva dans l'après-midi du 22 à Vimeira avec des propositions pour une suspension d'armes, afin d'arranger une convention définitive pour, l'évacuation du Portugal, par l'armée française. Les Lieutenants-Généraux Sir Harry Burrard, et Sir Arthur Wellesley aiderent de leurs lumieres le commandant de l'armée dans la discussion qui eut lieu à ce sujet; et considérant toutes les circonstances dans lesquelles ils se trouvaient, commandant une armée qui agissait

en vertu d'une alliance avec le Souverain du Portugal, et combattant dans un pays d'où ils ne pouvaient tirer aucun secours effectif, contre un ennemi maître de la capitale, des forteresses, et, sous un point de vue mili taire, de tout le royaume, il leur parut qu'une convention ou capitulation qui délivrerait le Portugal des Français promptement et d'une maniere honorable pour les Anglais, serait une chose avantageuse. On convint d'un armistice qui ne pouvait-être rompu qu'après en avoir donné avis quarante-huit heures d'avance. Les articles principaux d'une convention furent ensuite arrangés, et le Général Kellerman retourna à Lisbonne, à neuf heures du soir, avec l'acte dont il est question dans la Gazette Extraordinaire du 16 Septembre; cet acte ne devait avoir d'effet qu'après qu'on aurait obtenu le concours de Sir Charles Cotton.

Le 23, le Lieutenant-Colonel Murray, quartiermaître-général, partit de bon matin avec l'arrangement proposé, afin d'obtenir le consentement de l'amiral; mais il revint dans la nuit du 24 avec un refus de la part de Sir Charles Cotton, qui annonçait en même temps qu'il traiterait avec l'amiral Russe.

Il parait que Sir Charles Cotton ayant ainsi refusé de sanctionner l'article qui concernait la flotte Russe, le commandant de l'armée regarda l'armistice comme expiré et se détermina à envoyer le Colonel Murray pour annoncer la reprise des hostilités après l'expiration des quarante-huit heures, afin que, si le Général Junot, y consentait, on pût traiter des articles qui restaient à conclure. Cet officier avait le pouvoir de traiter surle-champ. Il avait la lettre du commandant des forces, en date du 23, et d'autres renseignements de Sir Arthur Wellesley, qui ont été mis sous les yeux de la cour, lesquels lui traçaient la maniere dont il devait procé der; il connaissait aussi l'opinion du Général Kellerman, sur ce qui concernait la flotte Russe. Le 27, on reçut avis, de la part du Général Junot, et du Colonel Murray, qu'un traité était en agitation.

Il paraît que lorsque le traité proposé ratifié par le Général Junot le 28 Août, fut apporté, le 29, par le Capitaine Dalrymple au quartier-général, tous les Lieutenants-Généraux (Burrard, Moore, Hope, Fraser, Wellesley), étaient présents, à l'exception de Lord Paget, parce qu'il n'avait pas été appelé auparavant.

Le traité proposé fut néanmoins discuté réguliere, ment. Sir Arthur Wellesley écrivit lui-même les changements proposés, ainsi que cela est prouvé par les pieces soumises à la cour, et le commandant des forces n'a aucune raison de croire que Sir John Moore ou au cun autre des lieutenants-généraux qui l'ont accompa gné, aient exprimé une opinion contraire à l'état, et aux termes de la négociation.

Le traité, avec les altérations proposées, fut renvoyé au Lieutenant-Colonel Murray.

Il paraît que, lorsque le traité conclu par le Lieutenant-Colonel Murray, le 30, fut apporté par lui le 31, à Torres-Vedras pour être ratifié, les lieutenants-géné raux furent convoqués. Lord Paget ne vint pas à raison de l'éloignement où il se trouvait, non plus que Sir Arthur Wellesley dont le corps s'était mis en marche, le matin. Les autres lieutenants-généraux (Burrard, Moore, Fraser, Hope), se réunirent; les chan gements faits par le Colonel Murray furent approuvés, et ensuite le traité fut ratifié par le commandant de l'armée Sir Hew Dalrymple, avec l'approbation des lieutenants-généraux présents.

Quelques-uns des articles du traité du 28,contre lesquels les lieutenants-généraux avaient fait des objections, furent changés dans celui du 30; d'autres altéra tions avantageuses eurent aussi lieu, quoiqu'elles n'eussent point été suggérées auparant.

Le commandant de l'armée en convoquant les lieutenants-généraux, ne regarda point ces réunions comme des conseils de guerre. Il voulait s'aider de leurs talents et de leur expérience, les consulter sur des cas pressants, et ensuite prendre les mesures qu'il croirait les plus avantageuses au service de Votre Majesté, après avoir profité de l'avantage qu'il pouvait tirer de leurs discussions; il ne se rappelle point qu'il y ait eu aucune différence d'opinion, le 31, au sujet de la ratification de la Convention.

Il parait que quelques-uns des avantages que devait produire la Convention, étaient, selon l'opinion des généraux;

Qu'elle délivrait immédiatement le royaume de Portugal de la domination des Français, restituant ainsi aux habitants leur capitale, leurs forteresses, leurs prin

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