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cipaux ports de mer, leur liberté individuelle, leurs propriétés, leur religion, et leur gouvernement.

Qu'il délivrait une grande partie de la frontiere Espagnole toute appréhension d'être attaquée par l'en nemi, et toute l'Espagne du danger d'avoir une armée sur les derrieres du royaume; qu'elle donnait, en outre, aux Espagnols les moyens de pourvoir à la défense gé nérale de leur pays, comme elle permettait au Portugal de venir immédiatement à leur secours.

Qu'elle mettait l'armée anglaise en état d'entrer sur-le-champ en Espagne par des routes centrales, tandis que l'armée française se trouvait transportée dans un point très-éloigné sur la côte de France, et à une grande distance des frontieres espagnoles.

Qu'elle mettait sur-le-champ en liberté 4000 soldats espagnols et les envoyait à la défense de la Catalogne; qu'elle donnait aussi à 2000 autres soldats de la même nation les moyens de quitter la frontiere Portugaise; qu'enfin, l'armée Portugaise se trouvait en état d'agir pour la cause commune.

L'ouverture du Tage offrait aussi un abri aux vaisseaux de guerre et aux transports qui, dans cette saison de l'année, pouvaient difficilement maintenir leur station, et qui étaient aussi nécessaires aux opérations qu'à la subsistance de l'armée.

Les généraux ajoutant, comme très-probable, que si les ennemis avaient été réquis de mettre bas les armes, et de se rendre prisonniers de guerre, ils l'auraient refusé; et que si on les avait réduits à la derniere extrémité, ils se seraient retirés sur Lisbonne, renforcés de 6000 Russes qu'ils auraient forcés de partager leur sort; et qu'il serait résulté de l'attaque de cette capitale beaucoup de désastres et de malheurs.

Que les ennemis disposant de la flotte Russe et de tous les moyens de navigation sur le Tage, auraient été maîtres du passage de cette riviere, qu'ils auraient pu en défendre pendant long-temps la rive orientale, et en interdire l'entrée à notre flotte; qu'ayant la forteresse importante d'Alentejo dans leur pouvoir, ils auraient pu continuer une guerre meurtriere, au grand détriment de la cause des Espagnols et des Portugais, en occupant l'armée anglaise jusqu'à la fin de l'année, et en lui faisant essuyer des pertes et des dangers qui l'auraient considérablement affaiblie.

Il paraît que les troupes britanniques prirent possession des forts du Tage, le 2 Septembre, et qu'alors le port fut ouvert à nos vaisseaux; que le 5, l'armée avait sa droite appuyée sur le fort St. Julien et sa gauche sur les hauteurs de Bellem; que le 8 ou le 9, un corps de troupes anglaises entra à Lisbonne, afin de maintenir la tranquillité dans cette viile, pendant qu'on embar quait l'armée ennemie qui avant la fin du mois, se trouvait toute entiere en mer, excepté la derniere division, qui fut détenue à dessein; et qu'une partie de l'armée anglaise se mit sur-le-champ en marche pour l'Espagne.

Il parait que durant la discussion et ensuite pendant l'exécution de la Convention, on mit beaucoup de fermeté dans la résistance qu'on opposa aux prétentions de l'ennemi et aux diverses interprétations qu'il donnait à cette transaction; chacune des stipulations fut restreinte par nos généraux à sa signification précise et grammaticale, et les Français n'eurent pas la liberté d'emporter leur pillage qu'ils voulaient faire considérer comme propriétés particulieres.

Il parait qu'on employa des intrigues pour exciter en Portugal des plaintes contre la Convention; mais quand elle fut universellement connue, et qu'on en sentit les effets, le peuple de Lisbonne et du royaume en général se montra reconnaissant des anvantages qu'elle lui avait procurés.

Il a été allégué par Sir Hew Dalrymple, dont l'assertion a été soutenue par le Major-Général Spencer, qu'en Egypte, dans l'année 1801, après la victoire du 21 Mars, les Français ayant jetté toutes leurs forces dans les villes du Grand Caire et d'Alexandrie (environ 10,000 hommes dans chacune), le pays étant au pou voir des Turcs et des Anglais, et la garnison d'Alexandrie se trouvant hors d'état de tenir plusieurs jours, parce que toutes ses communications étaient coupées, il avait été accordé à l'ennemi une capitulation (celle du 2 Septembre) aussi favorable que la Convention de Cintra, conclue avec Junot qui commandait 24,000 Français auxquels il pouvait ajouter 6000 Russes; capitulation tout-à-fait semblable à celle-ci dans tous les articles relatifs aux hommes, au bagage, à l'artillerie, et au départ des troupes,&c.; et aussi que les mêmes termes avaient été accordés auparavant à la garnison

du Caire à peu près dans les mêmes circonstances. En vertu de ces deux conventions ou capitulations, plus de 20,000 Français évacuerent l'Egypte, et l'armée Britan ́nique put être employée à d'autres entreprises.

En résultat, il paraît que les opérations de l'armée, sous les ordres de Sir Arthur Wellesley, depuis son dé barquement dans la baie de Mondego, le 1er Août, jusqu'à la conclusion de l'affaire de Vimeira, ont été aussi heureuses qu'honorables, et telles qu'on pouvait les at tendre d'un général distingué à la tête d'une armée anglaise de 13,000 hommes, portée, du 20 au 21, à 17,000, qui n'était que faiblement secondée par 1600 Portngais, et qui avait à combattre contre une force de 14,000 hommes, et cela avant d'avoir reçu les renforts considérables qui lui venaient d'Angleterre, sous les ordres du Général Moore, et qui n'arriverent que du 25 au 30 Août.

Il paraît que tous les renseignements recueillis ne sont pas suffisants pour mettre la Cour en état de décider avec confiance; si, après la bataille du 21, on eût pu poursuivre l'ennemi avec avantage; elle ne peut non plus juger de l'utilité d'un mouvement qui aurait été exécuté sur Torres-Vedras,et contre lequel Sir H. Burrard a allégué des objections très-fortes. Il faut observer en outre que, pour le justifier, on s'est autorisé de circonstances collatérales qui depuis se sont développées clairement et qui ont été présentées à la Cour, mais qui, au moment où l'ennemi a été repoussé,ne pouvaient pas être connues. En considérant d'ailleurs la position extraordinaire dans laquelle se trouvaient deux commandants en chef venant de débarquer, joignant l'armée, l'un pendant la bataille et l'autre immédiatement après, se succédant l'un à l'autre, dans le court espace de 24 heures, il n'est pas étonnant que l'armée n'ait été conduite en avant que le second jour après l'action, vû lâ nécessité où se trouvaient les généraux de connaître l'état actuel des choses et celui de leur armée avant de prendre une détermination.

Il paraît que la Convention de Cintra, dans tous les procédés qui l'ont préparée, et dans sa conclusion, ou du moins dans ses principaux articles, a eu l'approba tion de cinq lieutenants-généraux distingués; et que d'autres officiers généraux, qui servaient dans cette camVOL. XXIV.

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pagne, et que nous avons eu occasion d'examiner, sont aussi convenus des grands avantages dont le Portugal, notre armée et notre marine ont joui, sur-le-champ, en vertu de la conclusion de la dite Convention.

En considérant toutes les circonstances, telles qu'elles sont mentionnées dans le rapport, nous décla rons humblement, que nous pensons qu'il n'est pas nécessaire d'instituer ultérieurement aucun procédé militaire sur cette matiere. Et en effet, quelle que soit la différence d'opinion de quelques-uns d'entre nous à l'égard de la Convention de Cintra, ou de la situation respective des deux armées, nous déclarons unanimement que le zele et la fermeté que les Généraux Sir Hew Dalrymple, Sir Harry Burrard et Sir Arthur Wellesley, ont déployées dans toute leur conduite, que l'ardeur et la bravoure que les officiers et soldats ont montrées dans toutes les circonstances, pendant cette expédition, ont fait honneur aux troupes et ont répandu de l'éclat sur les armées de V. M.

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Bureau de l'Avocat-Général, 27 Dec. 1808.

En conséquence de la lettre écrite par S. A. R. le Commandant en chef, au Général Dundas, Président, et dont la teneur suit :

Monsieur,

Horse-Guards, 25 Dec. 1808.

Le Juge Avocat-Général m'ayant remis, pour être présenté à Sa Majesté, plusieurs pieces et renseignements qui contiennent les procédés de la Cour d'Enquête, dont vous êtes le Président, ainsi que votre rapport et votre opinion sur l'ensemble des dernieres opérations des forces de Sa Majesté en Portugal, en tant

qu'elles sont liées avec l'Armistice et la Convention qui les a suivies, je crois qu'il est de mon devoir de vous observer que quoique le rapport soit très-détaillé, et explique parfaitement toutes les transactions que vous avez examinées, cependant, après avoir mûrement considéré l'ensemble de la question, il paraît que votre opinion sur les conditions de l'Armistice et de la Convention que l'ordre de Sa Majesté nous enjoignait d'examiner soigneusement, a été entierement omise.

Je crois, en conséquence, qu'il est de mon devoir d'appeller votre attention sur ces deux points principaux de cette importante question: l'Armistice et la Convention, et de vous prier d'en faire de nouveau l'objet d'un examen sérieux, et de déclarer, en addition à l'opinion que vous avez déjà donnée sur d'autres points soumis à votre attention si, d'après toutes les circonstances qui vous ont été détaillées, vous pensez que l'Armistice était convenable; et s'il l'était, si les conditions ont été telles qu'il était à propos de les accorder ; et si, en considérant de même la situation des deux armées, postérieurement à l'Armistice, et lorsque toutes les forces britanniques eurent été débarquées, c'est votre opinion qu'une Convention fût avantageuse; et, si elle l'était, si les conditions de cette Convention ont aussi été telles qu'il était à propos de les accorder.

Je désire d'autant plus que vous examiniez de nouveau ces deux points, qu'il paraît, d'après votre rapport, qu'il existe parmi les membres de la Cour une différence d'opinion, qui pourrait autoriser à croire que quelques-uns d'entr'eux ne pensaient pas comme la majorité sur ces deux questions. Vous voudrez bien, en conséquence, engager ceux des membres qui ne sont pas d'accord avec elle, de consigner les raisons de cette dissidence.

(Signé)

FREDERICK, Commandant en Chef.

Au Gén, Sir D. Dundas, K. B.

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