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Est-ce ma volonté que l'impie périsse, et non pas qu'il se convertisse, et qu'il vive? Convertissezvous, faites pénitence, et votre péché ne vous tournera pas à ruine. Eloignez de vous toutes vos prévarications et vos désobéissances, et faites-vous un cœur nouveau et un nouvel esprit. Et pourquoi voulez-vous mourir, maison d'Israël, pendant que moi, moi que vous avez offensé, je veux votre vie! Non, je ne veux point la mort du pécheur, dit le Seigneur Dieu : revenez et vivez (1).

C'est moi, c'est moi-même qui efface vos iniquités pour l'amour de moi-même, et pour contenter ma bonté et je ne me ressouviendrai plus de vos péchés. Seulement, souvenez-vous de moi. Entrons en jugement l'un avec l'autre : je veux bien me rabaisser jusque-là: Plaidez votre cause: avez-vous de quoi justifier vos ingratitudes (2), après que je vous ai pardonné tant de fois? Jacob, souvenezvous-en, ne m'oubliez pas. J'ai effacé comme un nuage vos iniquités : j'ai dissipé vos péchés, comme le soleil dissipe un brouillard. Pécheurs, retournez à moi, parce que je vous ai rachetés. O cieux, chantez ses louanges: terre, faites retentir vos louanges d'une extrémité à l'autre montagnes, portez vos cantiques jusques aux nues, parce que le Seigneur a fait miséricorde (3). Autant que le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant a-t-il exalté et affermi ses miséricordes : autant que le levant est loin du couchant, autant a-t-il éloigné de nous nos iniquités. Comme un père a pitié de ses

(1) Ezech. xviii. 23,30, 31, 32.—(2) Is. xL111. 25, 26. — (3) Ibid.、 XLIV. 21, 22, 23.

enfans, ainsi Dieu a eu pitié de nous, parce qu'il connoît nos foiblesses et de quelle masse nous sommes pétris. Nous ne sommes que boue et poussière; nos jours s'en vont comme une herbe, et tombent comme une fleur et notre ame, plus fragile encore que notre corps, n'a point de consistance (1).

IX. ÉLÉVATION.

L'amour de Dieu méprisé et implacable.

PARCE que vous n'avez pas voulu servir le Seigneur votre Dieu avec plaisir et dans la joie de votre cœur, dans l'abondance de tous biens : vous serez assujetti à un ennemi implacable que le Seigneur enverra sur vous, dans la faim et dans la soif, dans la nudité et dans la disette; et il mettra sur vos têtes un joug de fer dont vous serez accablé..... (2). Et comme le Seigneur a pris plaisir de vous bien faire, de vous multiplier, de vous enrichir à pleines mains; ainsi il prendra plaisir de vous perdre, de vous détruire, de vous écraser (3). Pesez ces paroles la mesure de vos tourmens sera l'amour méprisé.

Pourquoi criez-vous vainement, et que vous sert de pousser jusqu'au ciel vos plaintes inutiles sous la main qui vous brise? Votre fracture est incurable; la gangrène est dans votre plaie, et il n'y a plus de remède : il n'y a plus pour vous de baume

(3) Ps. Cl. 11, (3) Ibid. 63.

12,

13, 14, 15. — (3) Deut. xxv111. 47, 48. –

ni de ligature. Je vous ai frappé d'un coup d'ennemi (1), d'une plaie cruelle: non d'un châtiment paternel pour vous corriger, mais du coup d'une main vengeresse et impitoyable, pour contenter une inexorable justice. Vos péchés sont devenus durs par la dureté de votre cœur, par vos habitudes invétérées, par votre inflexibilité dans le mal. Et moi aussi, dit le Seigneur, je m'endurcirai sur vous, et j'oublierai que je suis père. Vous implorerez en vain ma miséricorde, poussée à bout par vos ingratitudes : votre insensibilité fait la mienne. Je vous ai fait ce cruel et insupportable traitement, à cause de la multitude de vos crimes, et de vos durs péchés (2): à cause de la dureté inflexible de votre cœur rebelle et opiniâtre.

Il est temps que le jugement commence par la maison de Dieu (3): Amenez-moi Jérusalem: amenez-moi cette ame comblée de tant de grâces: je la perdrai: je l'effacerai comme on efface une écriture dont on ne veut pas qu'il reste aucun trait : je passerai et repasserai un stylet de fer sur son visage (4), et il n'y restera rien de sain et d'entier.

X. ÉLÉVATION.

La sainteté de Dieu : Dieu est le Saint d'Israël, le très-saint, trois fois saint.

DIEU se délecte particulièrement dans le nom de saint. Il s'appelle très-souvent le Saint d'Israël (5).

(1) Jerem. xxx. 12, 13, 14. — (2) Ibid. 15. — (3) I. Pet. iv. 17.(4) IV. Reg. xxi. 12, 13. – (5) Ps. LXX. 22. Is. x11. 6, et ailleurs.

Il veut que sa sainteté soit le motif, soit le principe de la nôtre : Soyez saints, parce que je suis saint (1). Sa sainteté, qui fait la consolation de ses fidèles, fait aussi l'épouvante de ses ennemis. A qui est-ce que tu t'attaques, Rabsace insensé : de qui as-tu blasphémé le nom : contre qui as-tu élevé ta voix, et lancé tes regards superbes ? contre le Saint d'Israël. Pendant que tu t'emportois comme un furieux contre moi, ton orgueil est monté jusqu'à mes oreilles. Je mettrai un frein à ta bouche, et un cercle de fer à tes narines; et je te ramènerai au chemin par où tu es venu (2).

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Et ailleurs Le vigilant et le saint est descendu du ciel (3); c'est un ange, si vous voulez; quoi qu'il en soit, sa puissance est dans sa sainteté. La sentence est partie d'en-haut et il a crié puissamment: Coupez l'arbre, abattez ses branches : il a été ainsi ordonné dans l'assemblée de ceux qui veillent toujours : c'est la sentence des saints, dont la force est dans leur sainteté. Et après: Le royaume a été donné au peuple des saints du Très-haut (4) : parce qu'il est saint, et le tout-puissant protecteur de la sainteté. Les païens mêmes savoient la puissance attachée à la sainteté du nom divin. La reine vint dire au roi Balthasar : Il y a un homme dans votre royaume qui a en lui-même l'esprit des saints Dieux (5); c'étoit-à-dire, l'esprit de prédiction et d'une efficace divine.

J'ai vu le Seigneur assis sur un trône élevé et

· (2) IV. Reg. XIX. 22, 28.

(1) Lev. xI. 44, 45. xix. 2, et ailleurs. Is. XXXVH. 23, 29. — (3) Dan. iv. 10, 11, 14. — (4) Ibid. v11. 18', 22°

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. (5) Ibid. v. 10, 11.

haut, et ce qui étoit au-dessous de lui remplissoit le temple. Des Séraphins étoient autour, l'un avoit six ailes, et l'autre autant : deux ailes couvroient la face du Seigneur, deux voiloient ses pieds, et les deux autres servoient à voler. Et ils crioient l'un à l'autre, et ils disoient: Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu des armées; toute la terre est remplie de sa gloire. Et les gonds des portes trembloient à la voix de celui qui crioit ; et la maison fut remplie de fumée (1). Voilà donc la sainteté de Dieu, voilà pourquoi il est appelé le Saint d'Israël. Il se manifeste à son prophète comme le très-saint, le trois fois saint, dans ses trois personnes : et la gloire et la majesté qui remplissent toute la terre sont l'éclat de sa sainteté, dont il est revêtu comme d'un vétement (2), dit David. Et saint Jean dans l'Apocalypse voit quatre animaux qui ne cessoient de crier jour et nuit: Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu toutpuissant, qui étoit, et qui est, et qui doit venir (3). Remarquez ce cri partout: il n'y a rien qu'on publie avec un cri plus grand et plus persévérant : rien qui éclate plus hautement dans tout l'univers, que la sainteté de Dieu.

La sainteté est l'abrégé, et comme un précis des perfections divines. Le Fils de Dieu même dans sa dernière oraison parlant à son Père, comme pour renfermer en un seul mot ses perfections, l'appelle mon Père saint, mon Père juste (4): et on ne trouve pas, dans son Evangile, qu'il lui ait donné d'autre titre que ces deux qui n'en font qu'un. Lui

(1) Is. VI. I, 2, 3, 4. — (2) Ps. c111. 2, — · (3) Apoc. iv. 8. — (4) Joan ̧ XVII. 11, 25.

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