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et doctrine quibus quilibet confessor debet interrogare confitentem. Ces deux éditions, imprimées avec les mêmes caractères, ont le même nombre de pages et le même nombre de lignes; la justification est en tout semblable, et leurs titres portent la marque de Guerlins. On les prendrait enfin pour deux exemplaires du même livre. Mais en examinant la souscription finale, on reconnaît que l'un a été imprimé par Guerlins le 12 décembre 1520, et l'autre par E. Mareschal le 22 octobre 1521.

Le regretté docteur Desbarreaux-Bernard termine en affirmant que Eustache Mareschal acheta l'atelier de Guerlins, qui fonctionna sous le nom de sa veuve bien peu de temps, puisqu'un seul livre en fait mention.

Dans son intéressant ouvrage sur l'Établissement de l'imprimerie en Languedoc, publié en 1876, le bibliophile toulousain ajoutait, p. 302:

< A la même époque M. Forestie nous avait signalé, dans un livre signé de Mareschal, mais associé cette fois avec Jean Damoysel, des caractères en tout semblables à ceux du poème de Valle. Ce livre, de format in-4°, est intitulé: Arnaldi Contadis Narbonensis in bonorum possessiones tractatus '.»

:

Ce qui est incontestable, c'est la parfaite identité des caractères avec lesquels ont été imprimés à Saint-Ponsde-Thomières les Problemata de Barthélemy de Solliolis, à Montauban la Jesuida de Jérôme Valle, à Pamiers la Morographia de Jean Coroné et à Toulouse le Tractatus d'Arnaud de Contades. Mais dans l'opuscule de Valle on remarque le faire de Guerlins, tandis que dans le livre de Corone on ne reconnaît pas l'œuvre du même praticien, bien que le matériel soit resté le même. Aussi, d'après M. Claudin, si compétent sur les origines de l'imprimerie en province, Arnauld Guilhem Du Bois dut être

Le colophon porte: Exaratum Tolose in vico Porte Arietis per Eust. Mareschal et Joh. Damoysel. Anno Virginei partus. 1526. Octobris die viij.

envoyé à Pamiers par son associé ou son commanditaire Eustache Mareschal'.

Après avoir donné la description typographique de l'édition montalbanaise de la Jesuida, et indiqué le nom du typographe qui a dû la publier, il nous paraît utile d'ajouter quelques lignes sur l'oeuvre de Jérôme Valle, dont on ne connaît qu'une autre pièce de vers latins: De amoribus ad Helysiam puellam, qu'Ovide, assure-ton, n'eût pas désavouée.

Le poème de Valle sur la Passion de Jésus-Christ se compose de 508 vers latins hexamètres, d'une facture classique, rare à cette époque, et qui sont divisés en 24 scènes ou tableaux, plus ou moins longs, dont le sujet est indiqué à la marge en quelques mots; dans l'édition parisienne de Jodocus Badius, déjà citée, les scènes sont toutes précédées d'un titre analytique. Jérôme Valle, dans les derniers vers, exprime sa reconnaissance pour Pierre Donat, évêque de Padoue, auquel il dédie son poème; en même temps il célèbre l'antiquité de sa ville natale. Jean Coroné ajoute à chaque division un commentaire historique et philologique, écrit en latin de l'école, souvent mêlé de mots grecs.

En terminant nous dirons que le poème de Valle avait au XVIe siècle une certaine notoriété, ce qui décida quelque professeur de nos écoles municipales, alors si prospères, à faire réimprimer la Jesuida à Montauban.

Eustache Maréchal, établi à Toulouse dès 1519 au moins, menait un commerce fort actif de librairie. Il n'est guère probable qu'il ait quitté ses affaires et se soit absenté pendant près d'une année pour aller imprimer lui-même à Pamiers la Morographie de Coroné. Il aura plutôt envoyé au-dehors Arnauld Guilhem du Boys, l'un des imprimeurs à sa solde, Damoysel restant à Toulouse pour diriger l'atelier dont Maréchal était patron, et dont il débitait les livres sortis des presses.

A. C.

15 juillet 1898.

Depuis son apparition, en 1475, le poème de Jérôme de Valle a eu plusieurs éditions sous des titres différents, toutes très rares, surtout celle qui nous intéresse particulièrement.

Nous avons continué, mais sans succès, nos recherches, dans l'espoir de retrouver un exemplaire complet de l'édition montalbanaise; elle eût permis de copier les 4 premiers feuillets qui nous manquent; le titre aurait ainsi confirmé notre opinion sur l'imprimeur de ce poème'.

Nous reproduisons ci-après une page du Concordat de Léon X, avec François Ier, imprimé par Jean de Guerlins, le 20 janvier 1521, à Toulouse, et découvert par notre ami, M. Claudin, qui a bien voulu nous prêter un cliché. En face est placé un cliché du folio V, recto, de la Jesuida, commentée par Coronė, où se trouve le titre manuscrit.

Impossible de ne pas reconnaître que les caractères sont les mêmes. Nous ferons remarquer que la date de la première plaquette porte le quantième du mois, selon l'habitude de Jean de Guerlins, et n'a rien de particulier; tandis que sur la seconde pièce il y a le millésime seul, mais indiqué avec la formule employée par la famille Mareschal et dans laquelle on trouve toujours les mots : anno à partu virginei; Jacques Mareschal les employait à Lyon en 1517, Eustache Mareschal 4 fois en 1521-22 dans le livre de Béziers, et en 1526 sur le titre d'un Traité in bonorum possessiones, d'Arnaud de Contades.

1 Dans la notice de Gilbert Grosset, qui était déjà libraire en 1518, nous ferons connaître les relations de la famille de cet éditeur avec Eustache Mareschal et Jacques Colomies. Voir au Supplément, p. 41 s.

2 La date de la dédicace porte même les mots anno post quintum Nestora, comme le colophon du poème de Valle. Voir pp. 10 et 13.

UNE PAGE DU CONCORDAT

DE LÉON X AVEC FRANÇOIS Ier

IMPRIMÉ A TOLOSE PAR JEHAN DE GUERLINS EN 1521

(Caractère non interligné.)

Oncordata vicem feu locuz

pragmatice fanctionis babētia inter sctiffimu papa Leone decimũ/et chriftianiffi Imum francieregem frácifcum buius nos minis primum.inita.in generalią lateranenfi cófilio paffata.necnon in omnibus curijs francieregni del phinatus lecta/publicata/atop regeftrata per titulos difperfa cum fummariozu in plerifqs locis etnonulla rum concordantiaru pragmatice fanctionis antiqua rum acnouarum ozdinationũ regis Ludouici.rÿj.ats

regularũ cancellarie apoftolice. Et fcom prefentis libri confonantiã alphabetice rubzicarum tabule ap pofitionenouiffimè a multis mendis/omiffionibust variationibus(quibus ppzius erat viciata)corecta etemendata.Quibus adiungitur textus pragmatice fanctionis beati Ludouici francicregis: Tholofe im preffa anno falutis millefimo quingétefimo.rri.zvie xx.méfis Januarÿ per magiftrum Joanne de Suers lins Tholofe impreffozem.

Sur le dernier feuillet on lit:

Cfiniunt concordata locum feu vicë pragmatice sanctionis habentia inter fanctiffimú papá Leone.r. Et chriftianiffimü francor regé frans cifcú baius nois pamú inita paffata per lateranefeo cófiliú autozifa ta.lects publicara et registrata in oibus parlametarys acalus ifcrios ribus totius regni francie delphinatufo curüs. Lü fuoq titulorú paras grafforú diuisiɔne. Una củ repertorio in cis côtétop dénono coirecto alitero prius compofito Tholofe impreffa per magiftrü Jobanné de guerlins.qui circa omniú emendatione diligétem curam adhiberi fecit Etnouam rubricarú bulibu tabula. Ac pragmatică fanctioné beati Ladouici adiungi fecit. Anno falutis millefimo quingentefimo.pri.et pic.rvi.menfis Januarg.

(Caractère interligné.)

fo v.

Propofitio

Erime calicolu fupera qui celfus in aula cu inuocatoc
Aeterno imperio fuperas: fortiq tridente

Resboim/diuu regis (quo turbine diri

Jude irruerint:rables quæ traxerit illos
Lanta:tuonato pœnas inferre nepbandas:
Torrendumą genus mortis:crudelius ipfa
Lerq/quatero nece)eft animus defcribere verfu.
Hæc modo ftructiferũ patero rege vela per æquo?:
Primitiafo meæ(fi qua eft)bonus accipe mufæ.

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Joannis Coronei commentarius.

Uom proponere inuocare znarrare latinis vatibus fit omnibus fere peculiare bic grecozú ritu fimul pponit et inuocat. propo mitoico fe faluatoris noftri paffionê metrica ratione defcripturü. Iñuo catante deu patre vt actus fuos regat/et dirigat in tutos portus pro fperitate. Eft aute ordo litere ab hiperbato paulum difficilisqué fic ftrucs marime celicolum.ideft.o deus potens qui celfus in aula fuo pera.ideft.maieftate in celo prealtus fuperas. Beterno imperio.ideft. in eternú fempiternüc viuis et regnas. Animus eft mihi fuppleo vati tuo defcribere versu qö fequitur puta. Quo turbine diri tudei irrueric in filiú tæū iefum. fèz.et que rabies tatatrazerit illos inferre. i.vt infer rent penas nepbandas nato tuo: vt inferrent inquá genus mortis hor rendú crudelius/fi fieri poteft ipfa morte ter quaterg3.1. plurimum et admodú aut fic(quidem pene erit) maxime cclicolú pater bec modo rege vela per equoistructiferú áccipe pumitias mee mufequi celfus aula fupera. Acterno imperio fuperaset forti tridente boc eft manu et fceptro tuo.Res hominü diuüqz regis, zerit inuocatio cum cuchomio et pierogatiua laudū dei patris. Inde fequitur ratio dictoy que mas teriam preponet ad buncmodú. Ha fuppleo eft animus mibi describes Terquater.p reverfu quo turbine.zë. vt fupra. CLerq quater. Bonfum nefci9 coz que macrobius(aly) de numero feptenario tradit et ab eo in fer uin poft philipp9 beroaldus vt numerú búc abfolutu vz dicat. Sed eni voluéti Libros reperire eft ad arbitratū multozū. Aultos (nedú huc) idbaberenumeros.Quare placet potinsqo habet Erafmus millene

vatibus.

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