seigne du nom de Jésus, sur le titre de ces Instructions, qui sont du chanoine Arnaud Peyronet'; Indulgences et Statuts de l'archiconfrérie du SaintSacrement, érigée dans le diocèse de Montauban par ordre de Messire de Murviel, 1646, daté par erreur de M. DC. LXVI, in-8° de 94 pages. Au titre il y a un Saint-Sacrement, gravure sur cuivre. La même année il imprimait le Directoire des offices, qui depuis parut régulièrement tous les ans ; et en 1648 La Conversion de M. Pontier, cy-devant ministre de Saint-Céré, in-8° de xxiv-120 pages. Le 22 octobre 1649 furent signées les Provisions de l'office et charge d'imprimeur ordinaire du Roy en la ville de Montauban, en faveur de Jean Royer. Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous ceux que ces présentes lettres verront, salut. Sçavoir faisons que pour le bon et louable rapport que faict nous a esté de la personne de nostre amé Jean Royer et de sens suffisans, loyaux, prudomie et expérience en l'art d'imprimerie, et bonne diligence, mettant aussi en considération que ledit Royer comme catholique a esté retenu et admis imprimeur de nostre ville de Montauban par les consuls d'icelle, à cauze que l'imprimerie de ladite ville estoit exercée par le nommé Vertie, faisant profession de la Religion prétendue refformée, à icelluy Royer pour ces causes et aussi à ce nous mouvans de l'advis de la Royne régente, nostre très honoree dame et mère, avons donné et octroyé, donnons et octroyons par ces présentes, signées de nostre main, l'estat et charge de nostre imprimeur ordinaire, tant en hébreu qu'en latin, français que autres langues, ensemble de nos édicts, ordonnances, statuts, lettres-patentes et autres, nos mandements à notre dicte ville de Montauban, pour ledit estat et charge avoir tenir, et dorénadvant exercer et jouir, et uzer pour ledit Royer aux honneurs, authorités, prérogatives, prééminences et privilèges tant géné raux que particuliers, franchises, libertés, droits accoutumés, et audit estat appartenant, tels et semblables qu'en jouissent nos 1 L'auteur du Manuel romain, p. 174. autres imprimeurs en nostre Université de Paris et ailleurs, tant qu'il nous plaira, sy donnons en mandement à nos amés et féaulx conseillers, les gens tenans nostre Court de Parlement de Tholose, séneschal de Carcy, ou son lieutenant de Montauban, et à tous nos amés officiers et chascun en droit soy, que leur estant apparu de bonnes vie et mœurs, conversation, religion catholique, apostolique et romaine dudit Royer, affection à nostre service, et de lui avoir pris et reçu le serment en tel cas, rigueur et accoustumé, ils le mettent ou fassent mettre en la possession et jouissance dudit estat et charge de nostre imprimeur ordinaire dans nostre ville de Montauban, et de jouir ensemble des honneurs, authorités, prééminences, privilèges, franchises et et libertés susdits, ils lui fassent, souffrent et laissent jouir et user pleinement et paisiblement, et à lui obéir et entendre de tous ceux et ainsi qu'il appartiendra, ez choses touchant et concernant ledit estat, sans aucune difficulté, car tel est nostre plaisir, en tesmoin de quoy nous avons faict mettre nostre scel à ces dictes patentes, données à Paris le vingt-deuxieme jour d'octobre, l'an de grcáe mil six cent quarante-neuf, et de nostre règne le septiesme. Louis, signé. Et plus bas : Par le Roy, la Reyne régente sa mère, présente : Philippeaux. Scelle du grand sceau de cire jaune à simple queue. Lesdites Lettres enregistrées es registres des Court et Parlement de Tholose, pour par l'impétrant d'icelles en jouir suivant leur forme et teneur et arretz, par elle donné le vingt-troisiesme de novembre mil six cent quarante-neuf. (Copie prise aux archives du Parlement de Toulouse, reg. xIx, p. 89, B. 712.) Les termes de ces Provisions sont très flatteurs pour Jean Rouyer, mais il les méritait par les soins qu'il apportait à toutes ses publications, dont on remarqua le tirage, la composition et les bois gravés employés avec goût. Il avait, comme Saint-Bonnet et Braconnier, une presse en taille-douce, et peut-être était-il graveur. Après avoir imprimé en 1650: Petri Possini, Societatis Iesu presbyteri, Vicentia victus, sive confutatio libri, etc., et l'année suivante: Conférence du S François Une réimpression fut faite à Palerme en 1660, sur l'édition de Montauban. Mauduict, Xaintongeois, avec le Sieur Jean Labadie, Rouyer mit ensuite sous presse: Lous set Salmes penitencials de Dabid, del Sr de Vales, de Montech, dediats à Monseignou l'illustrissime AbesMountalba, 1652, in-4° de iv-16 pages; que d'Utiquo. sur le titre, les armes de Bertier, coadjuteur d'Anne de Murviel, évêque '. Malgré le débordement du Tarn, qui les 24 et 25 juillet 1651 emporta tous les moulins de Montauban, toutes les maisons des villages riverains et une partie de celles de Villebourbon, et la peste qui, l'année d'après, fit huit mille victimes dans la ville ou sa juridiction, et fut suivie d'une grande famine, dont les souffrances durèrent jusqu'aux derniers mois de 1654, les livres imprimés pendant ces désastres par Jean Rouyer sont assez nombreux. Dans les comptes de l'Évêché est inscrit le paiement des frais d'impression d'une Ordonnance. << prescrivant des prières pour les âmes des quinze prêtres qui furent victimes. de leur dévouement pendant la peste de Montauban. >> Le 1er juillet 1654, Jean Rouyer se maria avec Marie Pacot, fille d'un architecte de Toulouse, venu à Montauban pour diriger la reconstruction des deux côtés de la 1 L'abbé Valès, doyen des aumôniers de l'armée française en Italie, était né en 1595 à Montech, où il mourut en 1621. Après avoir traduit l'Eneïde en vers héroïques et en vers gascons (les quatre premiers chants de cette dernière traduction ont été seuls publiés), il composa une Pastorale ga conne, lue en 1743 à la Société littéraire de Montauban, et qui n'a pas été imprimée; il en existe deux versions: la première, de 75 strophes, que nous avons, et la seconde de 105, qui se trouve dans les manuscrits de Valès, vendus en 1895, avec la bibliothèque du docteur Noulet; dans ces manuscrits il y a aussi une copie de la traduction des Salmes penitencials, en langue gasconne; mais on ne connait que notre exemplaire, imprimé par Jean Rouyer. place royale, détruits par l'incendie du 15 juin 1649. La future avait 31 ans et le futur au moins 50. Parmi les divers ouvrages édités par Rouyer après son mariage, on connait les Conférences des devoirs de chaque condition, envoyés tous les ans aux prêtres comme programme des conférences ecclésiastiques; quelques feuilles sont conservées au secrétariat de l'Évêché. Probablement les Jésuites avaient décidé Rouyer à venir à Montauban, et dans tous les cas ils contribuérent à la prospérité de son établissement, par les divers classiques qu'ils lui firent imprimer, avec leur chiffre, soit pour notre collège, soit pour d'autres établissements d'instruction placés sous leur direction. Nous avons surtout remarqué: Marci Tullii Ciceronis epistolarum, liber secundus, petit in-12 de 64 p., s. d., qui, suivant l'usage de cette célèbre Société, est doublement interlignė; les élèves pouvaient écrire la traduction ou des observations entre les lignes ainsi espacées. Voici les titres des derniers livres imprimés par Rouyer: Réfutation des erreurs d'un ministre de Montauban, 1659; Avis important à ceux de la R. P. R., 1660. Au moment où le calme commençait à se faire dans les esprits à Montauban, par suite de l'installation des administrations qui attiraient dans cette ville une nombreuse population, notre imprimeur était arrivé, par ses connaissances typographiques et son matériel, à une situation. exceptionnellement favorable, et son àge lui permettait l'espoir de jouir encore pendant quelques années de cette prospérité; malheureusement il mourut le 30 avril 1660, laissant à sa veuve deux filles, âgées de 2 et 4 ans. IMPRIMEUR DE L'ÉVÈCHÉ. 1660-1663 --- Associée dès son mariage à la direction de l'imprimerie, Marie Pacot, à la mort de son mari, n'abandonna pas l'établissement. Deux livres portant son nom prouvent la bonne organisation de cet atelier; voici leurs titres : Officium Peculiare et Proprium Festorum Ecclesiæ et Diocesis Montis-Albani. Monsalbani, apud Viduam I. Royerie, Regis et illust. Episcopi typographi, 1660, in-4° de xvi-164 pages; au titre, armes de Mgr de Bertier. — C'est le premier livre imprimé noir et rouge à Montauban. Manuel du Bréviaire Romain, où sont exposées clairement et méthodiquement les raisons historiques et mystiques des heures canoniales. Par Arnaud Peyronet, chanoine théologal du chapitre cathédral. Partie première. Montauban, chez la veuve Rouyer, 1661, in-8'. — La veuve Rouyer n'imprima que ce premier tome, et Samuel Dubois compléta cet ouvrage. Anne Pacot, malgré sa douleur, malgré la perte, au mois de novembre de la même année, de sa fille aînée, essaya pendant quelque temps de lutter contre le découragement, mais la fatigue imposée par l'administration de son imprimerie, acheva d'épiuser ses forces: elle succomba le 17 mars 1663, à l'âge de 40 ans. Sa famille vendit le matériel à Samuel Dubois, et confia la seconde fille de Rouyer à la grand'mère Pacot, rentrée à Toulouse. Ainsi disparut cette honorable famille, qui pendant 20 ans avait exercé la typographie à Montauban. |