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lières, la veuve Bro s'était décidée à lui vendre son matériel. Aussi n'y eut-il aucune difficulté, puisque dans son acte de mariage, daté du 4 novembre 1734, ce typographe prend le titre de « maître imprimeur. C'est donc le successeur de la famille Bro qui publia un petit livre, sous ce titre : Remarques sur la Pureté et l'Élégance de la Langue latine. Montauban, chez la veuve d'Antoine Bro, imprimeur et libraire, 1737, in-24 de 232 pages.

La qualification donnée à Jeanne Rauly, et qui nous fit d'abord croire qu'elle avait possédé une imprimerie, pourrait tromper quelque bibliographe, si nous n'indiquions pas que le titre «< d'imprimeur et libraire »>< se rapporte à Antoine Bro, et que ces Remarques se vendent chez sa veuve, qui avait gardé la librairie.

Du reste, il est certain que son fils Jean-Antoine, en renonçant à l'imprimerie, s'était occupé du commerce des livres, puisque dans son acte de décès, le 4 janvier 1749, il est déclaré « libraire, âgé d'environ 25 ans. »

Jean-Pierre Bro, son frère et son successeur, né le 19 février 1720, mourut jeune, comme lui; il est dit aussi libraire dans la déclaration faite le 22 mars 1742. En 1740, il avait affermé sa mètairie du Ramier, et sa succession fut réglée entre sa mère, sa sœur Marie et deux frères qui restaient. Nous n'avons découvert aucun livre édité par les fils d'Antoine Bro, mais nous conservons le chiffre de Jean-Pierre, venu jusqu'à nous, avec d'autres cuivres ou bois gravés du matériel Bro (voir p. 225), que nous reproduisons. Cette famille de typographes et de libraires disparut de Montauban; elle est encore représentée, croyons-nous, par un propriètaire de Perges, commune de Montalzat.

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FRANÇOIS DESCAUSSAT,

IMPRIMEUR-LIBRAIRE.

1693-1749.

Non seulement François Descaussat, dont nous allons nous occuper, est le typographe qui a exercé le plus longtemps son industrie, mais encore c'est lui qui est arrivé à l'âge le plus avancé, quoique plusieurs de nos prédécesseurs aient dépassé 80 ans.

Né à Loze, commune du canton de Caylus, le 9 février 1660, et fils de Géraud Descaussat et de Jeanne Lufaut, François fut appelé dans notre ville par Samuel Dubois, dont la sœur était mariée avec un frère de Géraud, Pierre Descaussat, sergent royal au Sénéchal de Montauban.

Après l'avoir initié à tous les travaux de l'imprimerie, Samuel Dubois l'associa à la direction de son important atelier, et l'on peut lui attribuer, pour une bonne partie, les éloges que mérite l'Histoire de l'Académie de Soissons, chef-d'œuvre décrit à la page 185.

Son oncle, juste appréciateur, avait toute confiance en lui aussi, dès qu'il comprit, par son état de santé, que ses jeunes filles, dont il avait perdu la mère, pouvaient bientôt être orphelines, il s'empressa, le 3 juillet 1693,

Le registre de l'église Saint-Jacques donnant 96 ans à François Descaussat, dans la déclaration de son décès, nous avons dit, à la page 185, qu'il était fils de Pierre Descaussat et d'Anne Dubois, tandis qu'il était leur neveu. Pierre avait eu un fils, né en 1651, auquel fut aussi imposé le prénom de François, ce qui a causé notre erreur.

L'imprimeur dont nous nous occupons était né en 1660, et avait seule. ment 33 ans et non 37 en 1693, au moment de son mariage, dont l'acte communiqué dernièrement nous a permis de faire cette rectification.

de le marier à Anne, son aînée, à peine âgée de 14 ans et 4 mois, tandis que son neveu était entré dans sa 34 année. Déjà il lui avait même cédé son imprimerie et le titre d'imprimeur du Roi. Dubois mourait le 15 août 1694.

Dans les lettres patentes du 13 juillet 1693, qui mentionnent cette cession, nous lisons:

« A cause de son grand àge, Samuel Dubois n'étant plus en état de continuer sa fonction (d'imprimeur et libraire à Montauban), il s'est défait de son imprimerie en faveur de nostre Amé François Descaussat, et a consenti, par acte cy-attaché, qu'il obtint de nous des provisions de ladite charge.

A ces causes, bien informés des sens, suffisance, loyauté, prud'homie et expérience en l'art d'imprimerie dudit Descaussat, ensemble de son affection à notre service, nous luy avons donné et octroyé, et par ces présentes, signées de nostre main, donnons et octroyons ledit estat et charge de nostre imprimeur et libraire en nostre ville de Montauban, vacante, comme dit est, pour l'avoir, tenir et dorénavant exercer et jouir et uzer aux honneurs, authoritez, prérogatives, prééminences, privilèges, franchises, libertez, droits accoutumez audit estat, avec pouvoir de vendre, débiter les édicts, déclarations, arrêts de nos consuls, cours supérieures et autres actes concernant notre service et les affaires du corps de ville tant qu'il nous plaira; ici donnant en mandement, à tous officiers qu'il appartiendra, que leur estant apparu de bonnes vie, moeurs et conversation, religion catholique, apostolique et romaine dudit Descaussat, et de luy pris et reçu le serment requis et accoutumé estre, le mettent ou fassent mettre en possession et jouissance dudit estat et charge de nostre imprimeur et libraire, etc.

Donné à Marly, le 13o jour de juillet l'an de gråce 1694, etc. »

Ces lettres patentes sont transcrites sur le Livre-Vert de la Mairie, folio 204 verso, et datées du 13 juillet

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