Parmi les livres publiés par Fontanel on remarque : L'Egyptiade, poème héroïque, 1801, et autres œuvres de l'abbé Aillaud.

Recueil de pièces lues dans les séances de l'Athénée de la jeunesse, 1803.

La Justice de Dieu sur son Eglise, évènements prévus. dans les prophéties, par le curẻ Château, 1806, 3 vol.

Métrologie française ou Réduction des poids et mesures du département du Lot, par M. Duc-Lachapelle, 1808. Le Protecteur suppose, comédie en un acte, acte, par M. Depuntis, 1819.

Le Christianisme des gens du monde, de Wilberforce, traduit par M. Frossard, 1821, 2 vol.

Le brevet d'imprimeur et libraire, délivré au nom de Pierre-Armand Fontanel, en 1811, fut renouvelé le 8 octobre 1814 et le 1er août 1816; il avait obtenu, le 12 août 1815, le titre d'imprimeur du Roi. Le titulaire donna sa démission en faveur de Lapie-Fontanel en 1822.

Nous n'avons pas eu l'intention d'écrire une biographie de notre confrère, mais nous reproduisons avec plaisir les dernières lignes de la lettre que l'un de ses amis, membre de l'Académie de Montauban, nous adressait à l'occasion de la mort de Pierre-Armand Fontanel, décédé le 8 janvier 1851, âgé de 82 ans et quelques jours:

<«<< Fontanel avait été l'un des membres les plus actifs et les plus utiles de la section de littérature. La distinction avec laquelle il avait fait ses classes au collège de Montauban, sa profonde connaissance de la langue latine, et l'étude rigoureuse de la langue française, le rendaient très propre à occuper un fauteuil académique. Son jugement droit, son goût épuré par la lecture des écrits des grands maîtres anciens et modernes, en faisaient un excellent appréciateur des ouvrages présentés à la Société. »

JEAN-PIERRE-PROSPER LAPIE,

IMPRIMEUR.

1822-1861.

Fils d'un substitut de la Cour des Aides et de Marguerite-Alphonsine Fontanel, Jean-Pierre - Prosper Lapie, né à Montauban le 7 juillet 1785, entra fort jeune dans l'imprimerie de son oncle Armand Fontanel, qui, le 10 mai 1822 l'associa, tout en restant intéressé dans l'établissement. Il obtint son brevet le 22 août suivant.

Son atelier conserva la clientèle de la Préfecture, continua le Recueil des actes administratifs et le Recueil agronomique jusqu'en 1862; il commença la publication du Rapport du Préfet au Conseil général avec le Procèsverbal de ses délibérations, en 1838 in-4° et plus tard in-8°. Ces documents n'étaient pas imprimés avant cette date, mais ils sont conservés manuscrits aux archives du département.

Théodore Laforgue céda à Lapie, le 4 mars 1834, la propriété du Journal de Tarn-et-Garonne, qui cessa à la fin de 1852, après avoir paru in-8°, in-4° et petit in-f'.

Pour la Faculté de Théologie, Lapie-Fontanel imprima les programmes, les règlements, etc., les discours des professeurs et une grande partie des thèses.

De son atelier sortirent notamment une Réponse de M. Prosper Debia contre un libelle demandant pour Paris une nouvelle Faculté de théologie, 1836; l'Epitre à Polycarpe, traduit par M. Encontre, 1842; l'Introduction à la Philosophie, par M. Michel Nicolas, 1849; la Flore du Tarn-et-Garonne, par M. Lagrèze-Fossat, 1843.

La plupart des administrations servies par Armand Fontanel, continuèrent pendant longtemps à s'adresser à son successeur, malgré les propositions que leur faisaient des imprimeries spéciales, par l'intermédiaire d'employés qui enlevent ainsi les travaux aux ateliers de Montauban.

Lapie-Fontanel, marié le 7 avril 1813 avec MariePaule Martin, avait eu, le 7 mars 1814, un fils, Léopold, qui mourut le 31 décembre 1851, alors que son âge, 37 ans, et une bonne instruction l'appelaient à succéder à son père, que souvent il remplaçait depuis quelques années.

Ce décès et celui de son oncle Fontanel, arrivé la même année 1851, découragèrent notre collègue, qui, comptant sur eux, s'était habitué à passer une partie de la semaine sur sa propriété de Genebrières aussi, après ces pertes si sensibles pour un vieillard, il abandonna peu å peu la direction de son atelier à un contre-maître, et mourut le 23 septembre 1861, âgé de 77 ans.

Mme veuve Lapie-Fontanel nous céda, le 9 décembre suivant, le brevet et nous vendit le matériel, devenu insuffisant surtout pour les travaux de la Préfecture. Il y avait des presses en bois, dont une avait servi à Rabier, et qu'on venait de remplacer par une stanhope et une indispensable. Nous regrettons de ne l'avoir pas offerte à un musée typographique, qui devrait être créé à Paris. Mais les bois gravés, têtes de page ou fleurons, da tant de deux ou trois siècles, ainsi que quelques spécimens de lettres gravées et de caractères de titres sont conservés soigneusement dans notre établissement '.

Ce qui restait du matériel de l'imprimerie de Samuel Dubois, mort en 1694, dont hérita sa fille, mariée à son cousin Antoine Forestier, se trouve ainsi dans l'atelier d'un membre de la même famille après 200 ans.

CHARLES CROSILHES.

LIBRAIRE-IMPRIMEUR.

1766-1810.

La famille Crosilhes, originaire de Molières, habitait déjà en 1629 Montauban, où plusieurs de ses membres, pendant près de deux siècles, travaillaient dans les imprimeries', tout en s'occupant de librairie et de reliure.

Au décès de François Teulières, un Charles Crosilhes, employé dans l'établissement, seconda la veuve jusqu'au moment où Vincent Teulières remplaça sa mère, et il resta avec lui. En 1766 il acheta aux héritiers le fonds de librairie, qu'il établit place de l'Horloge. Nous avons vu, page 252, qu'il s'intéressa aussi à la Feuille hebdomadaire de la Généralité de Montauban.

Né le 22 février 1736 et marié le 17 février 1762 avec Françoise Calvet, Charles Crosilhes était âgé d'environ 55 ans lorsque Vincent Teulières quitta notre ville en 1791. C'était une occasion des plus favorables pour remplacer son patron, car il était connu de tous les clients, et, de plus, quatre au moins de ses nombreux enfants pouvaient déjà l'aider très utilement. Il avait traité avec Teulières avant le 2 août 1791, puisqu'à cette date l'administration lui délivra une patente, qui. permit de publier : Le Tarif des Patentes, 1791, chez Charles Crosilhes, imprimeur, place de l'Horloge, 8. Avant de livrer le matériel, Jean Sagnes, imprimeur, place Trimond, 7, avait mis en vente: L'Organisation de la Garde Nationale, 1791, in-8°.

En mai 1681, Jean Crosilhes, libraire, se mariait avec Jeanne Bécudel, fille de Pierre Bécudel, aussi libraire, et petite-fille de Denis Haultin, un des plus célébres imprimeurs montalbanais. - Voir p. 180.

Des presses de Ch. Crosilhes sortirent, en 1792, une nouvelle édition de L'Imitation de Jésus-Christ, qui porte au titre sa marque typographique, et de Petites Etrennes spirituelles à la Dauphine, format in-32; puis un Recueil des Contes de Perrault, vendus par fascicules de 24 pages, recouverts d'un papier gros bleu, comme les publications populaires de Troyes; enfin, en décembre, fut reproduite la Défense de Louis XVI à la Convention nationale, par de Sèze.

L'Annuaire ou Calendrier de la République, publié par Crosilhes depuis l'an III jusqu'à l'an IX, in-24 de 48 à 96 pages, contient seulement la division de l'année, des mois et des jours d'après le décret du 4 frimaire an II; celui de l'an X donna le premier tous les renseignements sur l'administration du département du Lot, dont Montauban était le chef-lieu du 1er arrondissement, et ce recueil servit ainsi jusqu'à 1809 dans tout le Quercy.

Après la formation de notre département, le même industriel fit un Calendrier pour le Tarn-et-Garonne et un autre pour le Lot, vendu à Cahors, chez Plessis, libraire.

Pendant l'année 1795 Crosilhes entreprit la publication d'un Recueil des Lois de la République française, composé par son fils aîné, Pierre, homme de loi ou avocat. Le prospectus annonce que cet ouvrage formera au plus 5 ou 6 volumes de 400 pages, livrés au prix de 2 fr. 50 chaque par abonnement, et de 3 francs pris séparément. On comprend qu'au moment de la réorganisation de toutes les administrations, un « Recueil des lois concernant l'ordre judiciaire, civil, criminel, de police, militaire et de marine depuis 1790 était indispensable pour tous ceux qui concouraient au bien de la justice dans leur cabinet

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