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JEAN-PIERRE-FRANÇOIS CROSILHES,

LIBRAIRE-IMPRIMEUR.

1832-1839.

Après avoir remplacé son père, Pierre Crosilhes', comme libraire, Jean-Pierre-François Crosilhes, né le 30 mai 1780, s'associa en 1830 avec son cousin Philippe Crosilhes pour l'imprimerie, installée dans sa maison de la place Royale. Cette association, dont la raison de commerce était Ph. Crosilhes et Cie, dura peu de temps, car dès 1833 le Calendrier de Montauban porte Imprimerie Crosilhes. Jean-Pierre Crosilhes, resté seul propriétaire, n'ajoutait pas de prénom à son nom sur les impressions.

A partir de 1834 la dédicace du Calendrier au Préfet fut supprimée. Voici, d'après un contemporain, la cause de ce changement:

Crosilhes ayant refusé de publier une brochure: Le justemilieu est la cause de tous nos maux, son fils Hippolyte 2 porta le manuscrit à Toulouse et le fit imprimer par Bénichet en donnant ses initiales H. C., pour satisfaire à la loi. La distribution à Montauban de cet écrit, très

Pierre Crosilhes cadet, relieur-libraire, habitait cette maisou en 1788, et son nom est imprimé sur un Recueil de Cantiques pour les Missions. - Voir no 499.

2 Hippolyte Crosilhes, né en 1807, s'occupa d'ornithologie et ne seconda pas son père. Mais lorsque sa famille fut forcée de vendre l'imprimerie, il alla à Paris, reprit courageusement, à 30 ans, ses études, et, tout en corrigeant des épreuves chez Rigoux, suivit les cours de la faculté de médecine; en 1816 il était professeur d'anatomie, membre de plusieurs sociétés savantes. Recu docteur, il alla s'établir à Crépy-sur-Oise avec sa famille, malheureusement, en visitant un malade, il tomba dans un puits et mourut à la suite de cette chute en 1864. Il avait publié, de 1847 à 1850, Le Médecin de Famille, divisé par fascicules ayant chacun une spécialité.

violent contre le Gouvernement, causa une émotion dans notre population, et le préfet, M. Pompéi, témoigna son mécontentement à J.-P. Crosilhes; par suite, celui-ci dut supprimer la dédicace. La brochure n'est pas datée et le journal officiel de la librairie n'en donne pas le titre, mais elle dut paraître vers la fin de 1833.

Cependant en décembre 1835 Hippolyte Crosilhes obtint le brevet de libraire à la place de son père.

Dans le Calendrier de 1836 on lit l'avis suivant :

<< Crosilhes et Vidal ouvriront le 1er janvier un cabinet de lecture qui, joint à la librairie, la papeterie et la reliure, offrira, avec l'imprimerie de Crosilhes père, toutes les branches de ce commerce dans la même maison ».

Cet avis disparut dans le Calendrier de 1837, dont le titre, à la place de le dédicace au préfet, porte le masque antique (tête à double face).

L'imprimerie de J.-P. Crosilhes continua la publication du journal d'Affiches, Annonces, etc.; des Mandements, Circulaires, Breve, pour l'Évêché; des Heures, Paroissiens et Catéchismes pour les fidèles, etc. Les labeurs qui portent le nom de ce typographe sont relativement nombreux La Science du Salut, par M. Destournelles; le Traité des Nullités et le Traité des Servitudes, par M. Solon; Le Système légal, par M. Ruck; Questions Cadastrales, par M. Aubry, et autres ouvrages.

Cet établissement aurait donc pu être prospère, tandis que son propriétaire fut contraint de le vendre en 1839 à une Société représentée par M. Jacques Renous.

Jean-Pierre-François Crosilhes mourut à 76 ans, le 14 septembre 1846.

IMPRIMEUR.

1839-1845.

Jacques Renous, ancien marchand papetier, né à Montauban, acheta l'imprimerie de Crosilhes, au nom d'une Société en commandite, et obtint le brevet le 20 avril 1839. L'atelier fut transporté place de l'Horloge, 48, maison Teulières.

Le Journal d'Affiches, publié dans cet atelier, porta le 8 juin 1839 la signature de J. Renous, et le 1er novembre suivant parut le prospectus du Courrier de Tarn-etGaronne. dont voici quelques lignes indiquant la nécessité de créer ce journal et la ligne politique adoptée :

<< Le département de Tarn-et-Garonne est peut-être le seul qui soit arrivé jusqu'à cette heure sans avoir d'organe public. Cet état de chose ne peut durer plus longtemps sans les inconvénients les plus graves... Sans la presse périodique il sera impossible au département de Tarn-et-Garonne de s'arrêter dans le mouvement de décadence qui l'emporte; sans elle il ne peut y avoir d'esprit public ni esprit d'association, âme de tout progrès, de quelque nature qu'il puisse être.

<«< ... Sans jeter un défi aux croyances qui s'éteignent, nous posons notre tente au soleil de Juillet... Un demi-siècle de luttes incessantes nous a enfin assuré la base de tout Gouvernement équitable, la Souveraineté Nationale. »

Le premier numéro du Courrier fut distribué le 11 janvier 1840. Il paraissait le mercredi et le samedi, 4 pages in-fo, au prix de 20 francs par an, abonnement servi à Montauban, et 24 francs au dehors. Ce journal, doyen des feuilles politiques du département, est quotidien. excepté le dimanche.

En conformité de l'article 696 de la loi du 2 juin 1841. la Cour d'appel de Toulouse désigna, le 2 août, même année, le Journal d'Affiches, publié par Lapie-Fontanel, et le Courrier de Tarn-et-Garonne, par J. Renous, pour recevoir les annonces judiciaires de tout l'arrondissement. Mais de 1842 à 1848 la même Cour donna le monopole an Journal d'Affiches, qui n'avait pas même un seul abonné.

L'imprimerie Renous publia un Annuaire de Tarn-etGaronne, in-12, pour les années 1840, 1841, 1842; puis il renonça à ce recueil parce que l'imprimerie Forestiė oncle et neveu en éditait depuis 1837 un plus complet, arrivé aujourd'hui à sa 60° année.

En 1841 Rethorẻ, libraire, fit imprimer par Renous une nouvelle édition de l'Histoire de Montauban, de H. Le Bret, revue et annotée par MM. l'abbé Marcellin et G. Ruck, 2 volumes grand in-8°.

Voici les titres de quelques livres sortis du même atelier: L'Eclectisme, par M. Michel Nicolas; De l'Avenir du Protestantisme en France, par M. Poupot; Traité des servitudes réelles, par M. Solon; Guide del Bignieyrou, per Laforgo-Rafino. Quant aux discours et aux thèses de la Faculté, voir la note au 8e & de la Bibliographie.

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La société Renous ayant été dissoute, une nouvelle fut formée par acte du 5 février 1845, sous la raison commerciale Forestie neveu et Co, daus laquelle notre apport était d'un tiers. M. H. Rous, député, commanditaire pour deux tiers, nous fit cession de ses droits le 28 juillet 1853.

Possesseur du matériel formé vers 1678 par R. Bro, et ayant acheté en 1861 celui de Fontanel, qui remontait par Rabier à 1578, nous avons réuni des bois gravés utilisés depuis l'établissemeut de l'imprimerie à Montauban.

BIBLIOGRAPHIE MONTALBANAISE

7. Livres et documents imprimés à Montauban en 1790 et depuis la suppression des brevets (1791)

jusqu'à leur rétablissement (1811).

1790-1811

-

541*. Procès-verbal de la Municipalité de Montauban, touchant les évènements malheureux de la journée du 10 mai 1790, daté du du 12 mai. Teulières, in-8° de 16 pages.

542*.

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Rapport fait à l'Assemblée nationale dans la séance du 22 juillet 1790, au Comité, sur les troubles survenus dans la ville de Montauban, par Pierre-Jacques Vieillard, député de la Manche, membre dudit Comité. Fontanel, in-8° de 68 pages.

543*. Récit de la séance de l'Assemblée nationale où a été jugée l'affaire de Montauban, par M. Marignié, citoyen de cette ville (écrit après le 17 juillet 1790). Teulières, in-8° de 14 pages. 544*. Procès-verbal de l'arrivée et du séjour à Montauban du général Dumas, envoyé par le Roi pour rétablir la paix dans cette ville. Transcrit le 31 mai 1790 sur les registres de la Mairie.

Dans notre Récit des Troubles de Montauban, publié en 1883, nous avons étudié et indiqué environ 160 écrits sur les malheurs du 10 mai 1790. La plupart ne méritent aucune confiance. Les quatre que nous annonçons ci-dessus sont suffisants pour expliquer les causes de cet évènement, qu'on a exagéré. Voir la Bibliographie qui suit ce Récit. 545*. Souscription pour le Répertoire des Archives de la ville de Montauban, par un citoyen (l'abbé Balthazard). Fontanel, 1790, placard in-f. Voir p. 265.

546*. 547*.

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Organisation de la Garde Nationale. — Idem, 1790, in-8°.
Fête civique à Nègrepelisse, 14 juillet 1790.

548*. Adresse aux citoyens du Lot, signée Lacombe (au sujet des violences contre les électeurs réunis à Cahors). — Juin 1790. 549. Le Livre rouge, dépenses du Roy.- Teulières, 1790, in-8°. Discours de M. Delbreil, avocat général à la Cour des Idem, 1790.

550*.

Aides.

551. Division de Montauban en quartiers. Idem, 1790. 552*. Discours de M. Vialetes de Mortarieu, 14 juillet 1790.

1 Les imprimés dont le n° est suivi du signe sont dans la collection Forestié.

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