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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

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A on SAA, (Emmanuel) jéfute, né à Condé en Portugal, prit l'habit de S. Ignace en 1545. Après avoir enfeigné à Coïmbre & à Rome, il fe confacra à la chaire, & prêcha avec fuccès dans les principales villes d'Italie. Pie V l'employa à une nouvelle édition de la Bible. Il mourut en 1596, dans fa 66e année, à Arone, au diocefe de Milan, où it s'étoit rendu pour fe délaffer de fes travaux. Nous avons de lui: I. Scholia in IV Evangelia, Anvers 1596, Lyon 1610, Cologne 1620. II. Notationes in totam facram Scripturam, Anvers 1598, Cologne 16in. III. Aphorifmi Confeffariorum, Barcelone 1609, Paris 1609, Lyon 1612, Anvers 1615, Rouen 1617, Douai 1627. Ses notes fur la Bible font courtes & littérales. Il y en a un grand nombre qui, dans leur

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briéveté, jettent plus de jour far le texte facré, & terminent mieux de grandes difficultés que de longs commentaires. On affure qu'il fut 40 ans à compofer fon livre des Aphorifmes des Confeffeurs quoique ce ne foit qu'un petit vol. in-12. Cependant le maître du facré palais en fit retrancher ou corriger plus de 80 endroits, où les principes & les décifions ne fembloient pas s'accorder avec les regles des mœurs communément établies dans

les écrits moraux des Peres de l'églife, on dans les décisions des conciles.

SA DE MIRANDA, (François) chevalier de l'ordre de Chrift en Portugal, né à Coïmbre en 1495, fut d'abord profeffeur en droit de l'univerfité de fa patrie. Il ne s'étoit adonné à la jurifprudence, que par complaifance pour fon pere. Dès

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fruits; celui de Molamâat fignifie en arabe des étincelles, des rayons, des échantillons. Il mourut à l'âge de 116 ans, l'an 1291. Voltaire faifoit peu de cas de fes poéfies; mais comme il ignoroit abfolument la langue perfane, ton fentiment n'est peutêtre pas fondé. Si on en juge par les vers qu'il en rapporte lui-même on ne peut s'empêcher de reconnoître dans le poëte perfan beaucoup d'énergie & d'élévation. Voici comme il parle de Dieu.

qu'il l'eut perdu, il se livra entiére-
ment à la philofophie morale & à la
poésie. Il voyagea en Espagne & en
Italie, & revint en Portugal avec des
connoiffances très-étendues. Le roi
Jean III & l'infant Jean l'hono-
rerent de leurs bontés; mais Sa
n'eut pas le bonheur de les con-
ferver. I quitta la cour, & fe
confina dans une maison de cam-
pagne jufqu'à fa mort, arrivée
en 1558, à 65 ans. Ses ouvrages
poétiques confiftent en Satyres,
en Comédies, en Paftorales. Ils
ont été imprimés en 1614, à Lif. Il
bonne, in-4°. Sa de Miranda eft
Je premier poëte de fa nation qui
ait eu un nom; mais il n'en eft
ni le plus correct, ni le plus élé-
gant. Plus foigneux de réformer
les vices du cœur que de procurer
du plaifir à l'efprit, il s'attachoit
mettre en vers des maximes de
morale, qui ne prétoient pas tou-
jours à la poéfie. La fienne offre
des leçons utiles.

SA, (CORREA de)voy. CORREA. SAADI ou SADI, célebre poëte perfan, naquit dans la ville de Schiraz, çapitale de la province de Perfe proprement dite, l'an 1175, de J. C. Il fut fait efclave par les Francs dans la Terre Sainte, & travailla en cette qualité aux fortifications de Tripoli. Un marchand d'Alep le racheta de cette captivité pour le prix de 10 écus d'or, & lui en donna cent autres pour la dot de fa fille qu'il lui fit époufer. Mais cette femme lui donna tant de peine, qu'il n'a pu s'empêcher d'en faire connoître fon chagrin dans fes ouvrages, & principalement dans fon Guliftan, qui parut en vers & en profe l'an 1258. Quelque tems après il publia fon Bostan, qui ett tout en vers, auffi-bien qu'un autre de fes ouvrages, qui porte le titre de Molamaat. Le mot Gulifan fignifie proprement en langue perfane un jardin ou parterre de fleurs, & celui de Bojan le prend pour un jardin de

De

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fait diftinctement ce qui ne fut ce qu'on n'entend pas, fon jamais : oreille eft remplie. l'éternel burin de fa prévision Il a tracé nos traits dans le fein de

De

nos meres.

Del'autore au couchant il porte le foleil.

Il feme de rubis les maffes des mon

Il

De

tagnes.

prend deux gouttes d'eau ; de

l'une il fait un homme,

l'autre il arrondit la perle au

fond des mers.

L'être, au fon de fa voix, fuc

tiré du néant.

Qu'il parle, & dans l'infiant l'uni

vers va rentrer

Dans les immenfités de l'espace &

du vuide :

Qu'il parle, & l'univers repaffe, De l'abyme du rien dans les plaien un inftant,

nes de l'être.

SAADIAS-GAON, célebre rabbin, mort en 943, à 50 ans, fut le chef de l'académie des Juifs, établie à Sora, près de Babylone. On a de lui: I. Un traité intitulé Sepher Haëmounoth, dans lequel il traite des principaux articles de la croyance des Juifs. II. Une Explication du livre Jezira. III. Un Commentaire for Daniel. IV. Une Traduction, en arabe, de l'Ancien-Teftament; & d'autres ou vrages.

SAAS, (Jean) né au diocefe

de Rouen, & membre de l'académie de cette ville, mort en 1774, âgé de près de 72 ans. Après avoir été fecretaire de l'archevêque, & garde de la bibliotheque du chapitre de Rouen, il fut pourvu de la cure de Darnetal en 1742, puis d'un canonicat de la métropole en 1751. Une application conftante à l'étude lui acquit des connoiffances étendues dans la littérature, & le rendit un des plus habiles bibliographes de fon tems. Mais plus ja loux de la gloire des lettres que de la fienne propre, il n'employa jamais plus d'activité que lorsqu'il S'agit d'être utile aux autres, foit par des recherches longues & péaibles, foit par la révision de leurs Ouvrages. Outre des manufcrits intéreffans qu'il a laiffés, il a fait imprimer plufieurs écrits fans nom ou fous des noms empruntés; entr'autres: I. Catéchisme de Rouen. II. Nouveau Pouillé de Rouen, 1738, in 4°. III. Notice des Manufcrits de l'Eglife de Rouen, 3746, in-12. IV. Leure fur le Catalogue de la bibliotheque du Roi, 1749, in-12. V. Plufieurs Lettres critiques fur le Supplé ment du Moréri, 1735, fur l'Encyclopédie, fur le Dictionnaire de l'abbé Ladvocat, Douay 1762, in-8°, SAAVEDRA, voy. CERVANTES. SAAVEDRA FAJARDO, (Diego) d'une famille noble du royaume de Murcie en Espagne, fut refident de cette puiffance en Suiffe. C'étoit à la fois un bon littérateur & un babile politique, parlant & éciivant purement en efpagnol. Il mourut en 1648, chevalier de l'ordre de S. Jacques, & confeiller du confeil fuprême des Indes. On a de lui: I. L'Idée d'un Prince politique. II. La Couronne Gothique, &c, Anvers, in-fol. III. La République Littéraire: ou vrage de critique, où il y a quel ques bonnes plaifanteries. Il a été traduit en françois, à Lausanne, 1770, in-12.

SABADINO DEGLIARIENTI, (Jean) bolonois, contemporain de Bocace, qui fit tant de mauvais imitateurs de fes Contes frivoles & lubriques. Sabadino fut de ce nombre; mais il s'en faut bien qu'il ait atteint la pureté & la naïveté du langage de l'original. Nous avons de lui 70 Nouvelles, ou Contes obfcenes, fous ce titre : Porretane. Ce recueil eft peu commun, fur-tout en France. Il fut imprimé d'abord à Bologne in-fol. 1483, & enfuite à Venife en 1504 & 1510. Dans les éditions poftérieures on trouve une Nouvelle de plus.

SABEUS, voyez SABEO.

SABAS, béréfiarque, chef des Meffaliens. Animé d'un defir mal entendu d'arriver à la perfection évangélique, il prit tous les paffages de l'Evangile à la leture. Il fe fit eunuque, vendit fes biens, & en diftribua l'argent aux pauvres. JefusChrift dit à fes difciples: Ne tra"vaillez point pour la nourriture " qui périt, mais pour celle qui "demeure à la vie éternelle ".

Sabas conclut de ce paffage, que le travait étoit un crime, & fe fit une loi de demeurer dans la plus rigoureufe oifiveté. It donna fes biens aux pauvres, parce que l'E vangile ordonne de renoncer aux ricbeffes; & ne travailloit point pour fe nourrir, parce que Dieu défend de travailler pour une nour riture qui périt. L'Ecriture nous représente le démon comme un lion affamé, qui tourne fans ceffe autour de nous; Sabas fse croyoit fans ceffe invefti par ces efprits malins. On le voyoit au milieu de la priere s'agiter violemment, s'élancer en l'air, croire fauter par-deffus une armée des démons, fe battre contre eux, faire tous les mouvemens d'un homme qui tire de l'are; il croyoit décocher des fleches contre les diables. Les Meffaliens avoient fait du progrès à Edeffe; ils en furent challés vers 380 par Flavien, évêque d'Antioche,& fe retirerent

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SABAS, (Saint) abbé & fupériear-général des monafteres de Palestine, naquit en 439 à Mutalafque, bourg fitué près de Célarée en Cappadoce. Des querelles domeftiques le dégoûterent du monde; il fe confina dans un monaftere à une lieue de fa patrie, & il en fut

l'ornement. Il défendit avec zele la

foi du concile de Chalcédoine, fous le regne d'Anaftafe, & mourut en 531, à 92 ans, plein de vertus & de jours. Sa Vie a été écrite avec beaucoup d'exactitude par Cyrille, moine de Paletine, & publiée par Bollandus fous le 20 janvier. La Vie du même Saint donnée par Métaphratte eft interpolée. SABATEI-SEVI, voyez ZABA

THAI.

Quid juvat humanos fcire at-
que evolvere cafus,
Si fugienda facis & fa
cienda fugis?

On a de lui: I. Une Hiftoire Uni-
verjelle, depuis Adam jufqu'en
1503, très-inexacte, en un vol.
in-fol. II. L'Hiftoire de la Répu
blique de Venife, remplie de flat-
teries baffes & de mensonges révol-
tans, in-fol. 1487; & dans le Recueil
des Hiftoriens de Venise, 1718, 10
vol. ic-4. Scaliger affure que l'ar-
gent des Vénitiens étoit, à ce que
difoit Sabellicus lui-même
fource de fes lumieres hifioriques.
thieu Visconti, eft rare. III. Plus
La Traduction en vénitien par Mat-
fieurs autres ouvrages en vers & en
profe, imprimés en 1560, en 4 vol.

in-folio.

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SABELLIUS, fameux héréfiarque du ze fiecle, né à Ptolémaïde Smyrne, étoit aufli entêté que fon en Libye, difciple de Noëtus de

maître. Il ne mettoit d'autre diffé rence entre les Perfonnes de la Trinité, que celle qui eft entre les différentes opérations d'une même chofe. Lorfqu'il confidéroit Dieu comme faifant des décrets dans fon confeil éternel, & réfolvant d'appeller les hommes au fabut, if le regardoit comme Pere. Lorfque ce même Dieu defcendoit fur la terre dans le fein de la Vierge, qu'il fouffroit & mouroit fur la croix, il l'appelloit Fils. Enfin, lorsqu'il confideroit Dieu comme déployant fon efficace dans l'ame des pécheurs, il l'appelloit Saint-Elprit. Selon cette hypothefe, il n'y avoit aucune diftinétion entre les Perfonnes Divines. Les titres de Pere de Fils & de Saint-Elprit, n'étoient que des dénominations emprunées des actions différentes que Dieu avoit produites pour le falut des hommes. Ses erreurs, anathema

SABELLICUS, (Marcus-Antonius Cocceius) né à Vicovaro, fur le Tévérone, vers 1436, d'une famille honnête, prit le nom de Sabellicus lorsqu'il fut couronné poëte. Il alla à Rome fort jeune; il s'y appliqua à l'étude avec une ardeur incroyable fous les plus favans maîtres, & en particulier fous Pomponius-Lætus & fous Domitius de Vérone. Ses talens lui procurerent la chaire de profeffeur des belles-lettres à Udine, où il s'acquit une grande réputation. Le fénat de Venife l'enleva à cette ville en 1484, pour lui confier la bibliotheque de S. Marc; mais fes débauches lui cauferent une maladie dont il mourut en 1506, à 70 ans. Comme il n'avoit pas fuivi les maximes de fageffe qu'il étaloit dans fes ouvrages hiftoriques, Latifées dans plufieurs conciles, & en tomus lui fit une épitaphe dans la particulier dans celui d'Alexandrie quelle il difoit: an 261, ne laifferent pas de fè ré

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