Démonftration. Qu'il ne peut y avoir que quatre Modes de la premiere figure. On a fait voir dans le chapitre précedent qu'il ne peut y avoir que dix modes concluans. Mais de ces dix modes A. E. E. & A. O. O. font exclus par la 1. regle de cette figure, qui eft que la mineure doit être affirmative. que I. A. I. & O. A. O. font exclus par la 2. qui eft la majeure doit être univerfelle. A. A. I. & E. A. O. font exclus par le 6. corollaire des regles generales. Car le petit terme étant fujet dans la mineure, elle ne peut univerfelle que la conclufion ne le puiffe être auffi. être Et par confequent il ne refte que ces 4. modes 2. Affir. S A. A. A. A. I. I. Ce qu'il falloit démontrer. E. A. E. 2. Neg. { E. 1. O. Ces quatre modes pour être plus facilement retenus, ont été reduits à des mots artificiels, dont les trois fyllabes marquent les trois propofitions, & la voyelle de chaque fyllabe marque quelle doit être cette propofition. De forte que ces mots ont cela de très-commode dans l'école, qu'on marque clairement par un feul mot une espece de fyllogifme, , que fans cela on ne pourroit faire entendre qu'avec beaucoup de difcours. BAR Quiconque laisse mourir de faim ceux qu'il dit nourrir, eft homicide: BA- Tous les riches qui ne donnent point l'aumône dans les neceffités publiques, laiffent mourir de faim ceux qu'ils doivent nourrir. RA. Donc ils font bomicides. CE- Nul voleur impenitent ne doit s'attendre d'ètre fauvé. LA- Tous ceux qui meurent après s'être enrichis du bien de l'Eglife, fans le vouloir refti tuer, font des voleurs impenitens; RENT. Donc nul d'eux ne doit s'attendre d'être fauvé. DA- Tout ce qui fert au falut, eft avantageux: RI- Ily a des afflictions qui fervent au falut. Donc il y a des afflictions qui font avan genfes. FE- Ce qui eft fuivi d'un jufte repentir, n'eft jamais à fouhaiter: Il y a des plaifirs qui sont suivis d'un juste repentir; Donc il y a des plaifirs qui ne font poins à fouhaiter. Fondement de la premiere figure. & Puifque dans cette figure le grand terme est affirmé ou nié du moyen pris univerfellement, ce même moyen affirmé enfuite dans la mineure du petit terme, ou fujet de la conclusion, il est. clair qu'elle n'eft fondée que far deux principes; l'un pour les modes affirmatifs, l'autre pour les modes negatifs. Principes des modes affirmatifs. Ce qui convient à une idée prise universellement, convient auffi à tout ce dont cette idée eft affirmée, ou qui eft fujet de cette idée, ou qui eft compris dans l'extenfion de cette idés, car ces expreffions font fynonimes. Ainfi l'idée d'animal convenant à tous les hommes, convient auffi à tous les Ethiopiens. Ce principe a été tellement éclairci dans le chapitre où nous avons traité de la nature des propofitions affirmatives, qu'il n'eft pas neceffaire de l'éclaircir ici davantage. Il fuffira d'avertir. qu'on l'exprime ordinairement dans l'école en cette maniere: Quod convenit confequenti, convenit antecedenti. Et que l'on entend par terme confequent une idée generale qui eft affirmée d'une autre, & par antecedent le fujet dont elle eft affirmée, parcqu'en effet l'attribut le tire par confequence du sujet, s'il eft homme, il eft ani mal. Principe des modes negatifs. Ce qui eft nié d'une idée prife universelle ment, eft nié de tout ce dont cette idée eft affirmée. Arbre eft nié de tous les animaux, il eft done nié de tous les hommes; parcequ'ils font animaux. On l'exprime ainfi dans l'école: Quod negatur de fequenti, negatur de antecedenti. Ce que nous avons dit en traitant des propo fitions negatives, me difpenfe d'en parler ici davantage. Il faut remarquer qu'il n'y a que la 1. figure qui conclue tout A. E. I. O. Et qu'il n'y a qu'elle auffi qui conclue A. dont la raifon eft, qu'afin que la conclusion soit univerfelle affirmative, il faut que le petit terme foit pris generalement dans la mineure, & par conTequent qu'il en foit fujet, & que le moyen en foit l'attribut: d'où il arrive que le moyen y eft pris particulierement. Il faut donc qu'il foit pris generalement dans la majeure, (par la 1. regfe generale) & que par confequent il en foit le fujet. Or c'eft en cela que confifte la 1. figure, que le moyen y eft fujet en la majeure, & attribut en la mincure. CHAPITRE VI Regles, modes, & fondemens de la feconde figure. A 2. figure eft celle où le moyen eft deux fois attribut. Et de là il s'enfuit qu'afin qu'elle conclue neceffairement, il faut que l'on garde ces deux regles. 1. REGLE. Il faut qu'il y ait une des deux premieres propofitions negatives, & par confequent que la condufion le foit auffi par la fixiéme regle generale. Car fi elles étoient toutes deux affirmatives, le moyen qui eft toûjours attribut, feroit pris deux fois particulierement contre la premiere regle generale. 2. REGLE. Il faut que la majeure foit universelle. Car la conclufion étant negative, le grand terme ou l'attribut eft pris univerfellement. Or ce même terme eft fujet de la majeure. Donc il doit être universel, & par confequent rendre la majeure univerfelle. Démonftration. Qu'il ne peut y avoir que 4. modes dans la 2. figure. Des dix modes concluans, les 4. affirmatifs font exclus par la 1. regle de cette figure, qui eft que l'une des prémiffes doit être negative. O. A. O. eft exclus par la 2. regle, qui eft que la majeure doit être univerfelle. E. A. O. eft exclus par la même raison qu'en la 1. figure, parceque le petit terme eft auffi fujet en la mineure. Il ne refte donc de ces dix 2. Gener. {A. E. E. modes que ces quatre. E. I. O. 2. Part.A.0.0. Ce qu'il falloit démontrer. On a compris ces quatre modes fous ces mots artificiels. CE- Nul menteur n'eft croyable; SA- Tout homme-de-bien eft croyable; MES- Tous ceux qui menent une vie mole & voluptueufe ne crucifient point leur chair; TRES. Donc nul d'eux n'eft à JE SUS-CHRIST FES- Nulle vertu n'est contraire à l'amour de la verité : TI- Il y a un amour de la paix qui eft contraire à l'amour de la verité; NO. Donc il y a un amour de la paix qui n'eft pas vertu. BA- Toute vertu eft accompagnée de difcretion Ro- Ily a des zeles fans difcretion; CO Donc il y a des zeles qui ne font pas vertu. Il feroit facile de reduire toutes ces diverfes for tes d'argumens à un même principe par quelque détour, mais il eft plus avantageux d'en reduire deux à un principe, & deux à un autre, parceque la dépendance & la liaifon qu'ils ont avec ces deux principes eft plus claire & plus imme diate. 1. Principe des argumens en Cefare & Feftino. Le premier de ces principes eft celui qui fert auffi de fondement aux argumens negatifs de la premiere figure, favoir, Que ce qui eft nié d'une idée universelle, eft auffi nié de tout ce dont cette |